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Belles races gallines françaises

La "Bourbonnaise"

Avec la « Bresse » et la « Gâtinaise », que nous avons récemment présentées aux lecteurs du Chasseur Français, la race Bourbonnaise offre également un très grand intérêt pour l’éleveur qui désire ne posséder qu’une seule race réunissant un ensemble de hautes qualités.

Cette volaille, telle qu’elle est décrite dans le standard officiel du club, existe depuis très longtemps dans les fermes de la région bourbonnaise et des départements du Centre de la France. On la rencontre surtout à l’état naturel dans l’Allier, la Nièvre, le Sud du Cher, une partie du Loiret et dans la zone Ouest de la Saône-et-Loire.

Il n’existe qu’une seule variété, qui est blanche avec collier herminé, les plumes terminales de la queue étant noires.

Cette volaille, uniquement fermière à l’origine, est en train de prendre une place de plus en plus importante dans les expositions de France. Les classes de Bourbonnaises sont d’année en année plus grandes, et cette vogue ne résulte pas d’un engouement passager, mais est la résultante des travaux de sélection qu’ont déployés à son égard des éleveurs avertis et des efforts de l’Union avicole bourbonnaise, dont le président, M. Louis Mazet, personnalité connue de l’aviculture française, est le père de la Bourbonnaise, fixée et améliorée.

Cette race profite pleinement de l’élevage en liberté, où elle sait glaner une bonne partie de sa nourriture, mais elle s’accommode cependant de l’élevage en parquets, où elle donne de très bons résultats.

Une de ses qualités propres réside dans sa facilité d’adaptation aux climats les plus divers. Elle a été exportée avec succès aussi bien au Canada qu’en Afrique du Nord et à la Réunion.

Ceci provient de sa zone géographique d’origine, dont le climat continental présente, suivant les saisons, de grandes variations de température (+38° en août 1938 et -23° l’hiver précédent). La rusticité est une des grandes qualités de la Bourbonnaise, et ses poussins s’élèvent remarquablement bien.

La qualité de chair est de tout premier ordre, et c’est cette race qui alimente en été la quasi-totalité des hôtels des stations thermales du Centre (Vichy, Néris, Châtel-Guyon, etc.).

La ponte, dans les bonnes familles, oscille entre 170 et 190 œufs, et telle souche connue dépasse les 205 de moyenne, avec un poids unitaire de 70 à 75 grammes.

Comme nourriture, rien de spécial ; la Bourbonnaise s’entretient comme une poule commune et, avec une alimentation équilibrée, elle s’engraisse très facilement. Une période de trois semaines avec un régime à base de farineux dilués dans le lait écrémé permet d’obtenir des poulets remarquables et dignes de figurer sur les tables des gourmets les plus exigeants.

Les poids adultes sont, en moyenne, de 3kg,500 pour les coqs et de 2kg,500 pour les poules.

Beaucoup de personnes confondent la Bourbonnaise avec sa cousine anglaise : la Sussex. Cette dernière est une volaille lourde ; la Bourbonnaise est forte, sans lourdeur et très active ; par ailleurs, la Sussex est brachycéphale (tête ronde), alors que notre volaille est dolichocéphale (tête fine allongée).

Toutes deux ont leurs défauts et leurs qualités, mais les éleveurs qui adopteront la Bourbonnaise ne le regretteront certainement pas.

R. GARETTA.

Le Chasseur Français N°624 Février 1949 Page 320