Dans l’automobile moderne, l’électricité joue un rôle
capital. Son champ d’action s’étend d’année en année. Il y a cinquante ans,
seule l’alimentation des bougies d’allumage avait recours à elle. La magnéto
était alors général. Bientôt, il fallu prévoir une source d’énergie sur la
voiture elle-même. On vit apparaître la dynamo, accompagnée de son organe
indispensable de régulation, l’accumulateur. Du coup, l’emploi de l’électricité
ne connut plus de limite, si ce n’est la capacité de débit de la dynamo. Nous
connaissons le champ actuel d’application : éclairage, démarrage,
avertisseurs, dégivrage, chauffage, signalisation, appareils de bord, T. S. F.,
etc.
Il nous paraît utile de passer sommairement en revue les
différents mécanismes qui utilisent, dans l’automobile, l’électricité, et de
dire quelques mots sur leurs défaillances.
La dynamo est entraînée par le moteur. La commande se fait,
le plus souvent, par courroie. L’arrêt ou la diminution de débit de la dynamo
se constate à l’ampèremètre, situé sur le tableau de bord. Si l’on n’y prend
garde, la tension aux bornes des accumulateurs diminue, le démarrage devient
laborieux, voire impossible. Il importe de porter remède à cette carence de
débit. Vérifier la tension de la courroie. Celle-ci peut être détendue. Un
tendeur est prévu pour y remédier. Quand la courroie a dépassé toute limite
élastique et ne peut être retendue, il faut l’échanger. Parfois la poulie
entraîneuse, en fonte d’aluminium, a sa gorge complètement usée et ne présente
plus une section trapézoïdale. Échange. Vérifier ensuite la propreté du
collecteur. On accède à celui-ci en déplaçant le collier protecteur. On
procédera au nettoyage en passant sur le collecteur un chiffon imbibé
d’essence, le moteur tournant au ralenti. Si le collecteur est sérieusement
encrassé, et que le chiffon ne donne pas un résultat suffisant, utiliser le
papier de verre. Précisons bien, le papier de verre, et non la toile émeri, qui
court-circuiterait les lamelles du collecteur.
Les balais, au nombre de deux, font rarement parler d’eux,
seule l’usure est à incriminer. Leur échange ne se fait qu’à des intervalles
très éloignés — 30.000 kilomètres et plus.
Il y a intérêt à bien rôder les balais neufs sur leur
collecteur. Signalons en passant qu’un troisième balai, ou balai d’excitation,
est prévu. Il sert à faire varier le débit de la dynamo, grâce à son
déplacement. Son réglage est du domaine du spécialiste. Les pannes graves de
dynamo se localisent aux roulements ou encore au bobinage (fil en
court-circuit). Ne pas oublier qu’un graisseur est prévu pour alimenter en
huile, très fluide, les roulements. Quelques gouttes tous les 3.000 kilomètres
suffisent, surtout pas d’excès.
L’accessoire de la dynamo est le conjoncteur-disjoncteur. Il
est automatique et ne demande aucun entretien. Le rôle de cet appareil est de
mettre en circuit la batterie avec la dynamo, quand celle-ci s’amorce en
tournant à une allure assez rapide — voir l’aiguille de
l’ampèremètre ; — quand le moteur tourne au ralenti ou est à l’arrêt,
le circuit se coupe et la batterie alimente seule. Le conjoncteur-disjoncteur
est simple : deux bobines et un levier de connexion. En cas de
défaillance, chose très rare, il ne se répare pas.
Nous dirons peu de chose des accumulateurs sous le rapport
pannes et entretien. On veillera au niveau de l’électrolyte, le niveau doit
dépasser les plaques de 10 à 15 millimètres. L’électrolyte doit titrer 28 degrés
Baumé environ.
Comme le degré d’acide reste à peu près stable, alors que
l’eau seule s’évapore, on se contentera de faire le plein tous les quinze jours
en été, tous les mois en hiver, avec de l’eau distillée. Afin d’empêcher la
formation de sel aux bornes, on enduira celles-ci de produits gras ou de vernis
spéciaux. L’intensité du courant qui passe aux câbles partant de la batterie
étant considérable, par suite de l’énergie nécessitée par le démarreur, il
importe de s’assurer que les contacts aux bornes et à la masse sont bien
francs. Vérifier et nettoyer ces contacts assez souvent. Un accessoire utile,
et que peu de constructeurs montent en série, est le robinet de batterie. Situé
sur le parcours de la borne négative à la masse, il permet de couper, à
l’arrêt, les circuits électriques et d’éviter les fuites de courant et les
risques d’incendie. Muni d’une clef, il joue le rôle d’un antivol efficace.
Le circuit d’allumage comporte les bougies, la bobine, le
condensateur et les organes de rupture et de distribution. Les usagers
connaissent bien tous ces mécanismes, la plupart des pannes ayant pour cause
leur fonctionnement défectueux. Les bougies doivent être remplacées après un
certain temps de service : 10.000 ou 20.000 kilomètres suivant leur
qualité. On récupère vite en essence les frais d’un tel échange. On commence
seulement à retrouver les bonnes bougies d’avant guerre. Chaque fabricant
publie des tableaux sur lesquels sont indiqués les meilleurs types à utiliser
pour un moteur donné. Les moteurs à haute compression réclament des bougies
dites froides. On veillera à l’écartement des pointes des électrodes :
4/10 de millimètres environ. Plus le moteur vieillit, plus les encrassements
sont fréquents. Dans ce cas, un bon nettoyage remettra les choses en place. On
peut utiliser, à cet effet, le papier de verre, ou mieux, les nettoyeurs de
bougies, appareil simple que l’on trouve dans le commerce. Une bonne méthode
consiste à verser dans le culot quelques gouttes d’essences et de mettre le
feu. On brûle ainsi l’huile en excès et la calamine. La bobine peut présenter
quelquefois des défaillances. La panne est alors brutale. Avant que celle-ci
soit définitive, la bobine présentera certains signes avant-coureurs, notamment
une température anormalement élevée. Il sera prudent d’avoir une bobine de
rechange dans son coffre à outils.
Le condensateur est souvent perfide et capricieux. Durant la
guerre, les condensateurs avaient souvent des isolants de qualité inférieure et
les pannes ou les anomalies de fonctionnement n’étaient pas rares. On trouve
maintenant de bons condensateurs. Il sera sage, comme pour la bobine, d’en
avoir toujours un en réserve.
Côté rupture, les vis platinées arrivent à se piquer et à
s’encrasser. On veillera à leur écartement correct : 4/10 de millimètre. À
l’aide d’un papier de verre, ou à la rigueur d’une lime très douce, on pourra
raviver les contacts des vis. Le distributeur sera vérifié à intervalle
régulier et les plots nettoyés. Même précaution pour le crayon central du
distributeur.
Le démarreur connaît aussi des vicissitudes classiques.
C’est surtout son système lanceur qui est à incriminer.
Le type le plus fréquent est le lanceur à inertie. Sous
l’action du démarreur, le pignon d’attaque avance, le long d’une rampe
hélicoïdale, vers les dents de la couronne du volant. Il est rejeté à sa
position de départ dès que le moteur est lancé. Au point de vue mécanique, les
ennuis qui peuvent survenir sont une rupture du ressort Bendix ou un coincement
accidentel du pignon d’entraînement contre les dents de la couronne. Pour se
tirer d’affaire, on commencera par mettre la voiture en prise et on lui
imprimera, en la poussant, un mouvement alternatif d’avant en arrière. En cas
d’insuccès, on desserrera la vis à tête carrée prévue à cet effet à l’extrémité
de l’arbre du démarreur. Sous l’angle électrique, on veillera au bon état des
connexions des câbles, examen et réfection du serrage des cosses de batterie et
de masse. On aura toujours intérêt à utiliser une batterie surpuissante à ampères-heure
élevées. On sera limité, il est vrai, par les dimensions du berceau.
Enfin, pour terminer, signalons que chaque installation possède
un fusible de protection situé sur le circuit de la dynamo. S’il
« saute », le remplacer. Si l’incident se renouvelle, c’est qu’une
anomalie se manifeste quelque part. Le spécialiste devra alors intervenir pour
en rechercher la cause.
G. AVANDO.
Ingénieur E. T. P.
|