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Exposition canine de Paris

1re section, 26 et 27 mai 1949

Ainsi que depuis plusieurs années, ce grand événement se tient au Vélodrome d’Hiver.

Un temps relativement frais fut le bienvenu, car par la chaleur les chiens n’y sont pas à leur aise.

Le nombre des engagés oblige à tenir cette exposition en deux séries, et encore de cette façon la place est-elle bien restreinte.

Des rings sont d’une exiguïté anormale.

Où sont donc les expositions des Tuileries ? À celles-ci prenaient part une dizaine de meutes, représentant à peu près toutes les races utilisées pour la chasse à courre.

Même les expositions de la Porte de Versailles ne nous en ont donné qu’un pâle reflet.

Beaucoup de races n’ont été représentées que par un effectif en diminution sur celui de 1948, cependant quelques-unes se maintiennent, d’autres peu nombreuses ont progressé ; voici, en comparaison avec l’exposition de 1948, le chiffre des engagés :

Dans les braques, ceux d’Auvergne se maintiennent avec 15 engagements au lieu de 13 en 1948, de même les braques allemands avec 17, chiffre égal. Les épagneuls bretons s’inscrivent avec 72 contre 80, les français avec 13 au lieu de 15. Les griffons à poil dur avec 18, chiffre égal à 1948. Les pointers perdent 12 engagements avec 31, les setters anglais chiffrent presque le même : 52 au lieu de 51, les setters irlandais, qui avaient progressé, perdent 8 engagements avec 67 au lieu de 75, les noirs et feu (gordons) sont 18 au lieu de 13, les cockers en augmentation de 7 avec 137 au lieu de 130.

La classe qui a le plus progressé est celle des caniches, avec 160 au lieu de 154.

Les chiens de berger de Beauce, Brie et allemands se maintiennent à peu près comme nombre, les boxers sont en augmentation de 2 unités avec 80 au lieu de 78, les fox-terriers 36 au lieu de 40.

Dans les chiens courants, les races sont représentées par 2 ou 3 sujets et encore pas toutes.

Si certaines se maintiennent à un effectif toujours égal ou même progressent, c’est parce qu’elles répondent aux desiderata de la majorité des amateurs.

Il en est ainsi de l’épagneul breton, dont les représentants, issus de reproducteurs ayant fait leurs preuves sur le terrain, sont très recherchés.

Une race qui avait presque disparu commence à jouir d’un certain renom : c’est celle du setter Gordon, et pour cela il n’a fallu que la volonté d’un amateur convaincu pour la mettre en vue. C’est surtout dans les épreuves sur le terrain que cet amateur a voulu convaincre les éleveurs et il y a réussi : des 18 sujets exposés à Paris presque tous sont issus de gagnants en fields s’ils ne le sont eux-mêmes.

Il serait souhaitable que nos races de braques trouvent chacune un mécène aussi convaincu.

Pour les cockers, eux aussi en augmentation, il est peut-être à regretter l’engouement féminin pour cette race, car si l’esthétique est poussé à sa limite il y a beaucoup de sujets qui n’ont jamais chassé.

Un étranger qui se trouvait près de moi, à proximité du ring où ils étaient jugés, s’exclama avec un fort accent :

— Je ne croyais pas qu’il y avait en France tant de dames qui chassent.

De fait, très peu de concurrents étaient présentés par des amateurs masculins.

Les chiens d’arrêt anglais setters et pointers se maintiennent bien, sans toutefois beaucoup d’amélioration au point de vue beauté ; les têtes, surtout celles des setters anglais, ne s’améliorent pas, trop de museaux fuyants et manque de babines, les corps et les aplombs sont presque tous bons ; les griffons à poil dur sont en général bons, sans toutefois de sujet transcendant.

Les classes de bergers renfermaient quelques bons sujets, mais étaient dépassées par celles des boxers, où figuraient quelques sujets réellement admirables, également dans les caniches de toutes variétés.

A. ROHARD.

Le Chasseur Français N°630 Août 1949 Page 592