Le figuier est originaire des pays du Sud de l’Europe et du
Nord de l’Afrique. Par la culture, il est devenu spontané dans les stations
favorisées par le climat.
Sol.
— Le figuier donne d’excellents produits en terres
granitiques de la Bretagne, les sols d’origine gypseuse d’Argenteuil lui
conviennent bien. En Provence, il est très productif en terres calcaires.
Exigences.
— Cette culture ne peut s’établir que dans les
situations où la température ne descend pas au-dessous de -7° à -8°, à
condition que les étés soient très chauds, et où le thermomètre ne s’abaisse
pas en hiver de -10° à -15°. Par ces températures, le bois gèle, mais, par
contre, il repart du pied des rejets qui compensent les mauvais effets du
froid.
Multiplication.
— Le figuier se propage de bouture ;
choisir pour cela un rameau bien aoûté de deux ans ; en le détachant, on
conserve une partie du bois de deux ans à sa base. Ces boutures se font à
l’automne et sont mises en stratification dans du sable, dans une cave saine.
Au printemps, elles sont plantées en place ou en pépinière.
Marcottage ou couchage en panier.
— Au lieu d’arquer le rameau en pleine terre, on le
couche dans un panier d’osier, que l’on remplit de bonne terre légère. Dès que
les racines se sont suffisamment développées, on le sépare du pied mère et la
reprise, en le plantant en place, sera plus rapide.
Mode de végétation.
— Sur les jeunes bourgeons à l’aisselle des
feuilles, on remarque un léger renflement pointu écailleux : c’est l’œil,
qui va se développer sur ses côtés. Ensuite, il s’en formera un nouveau plus
arrondi qui se transformera en une figue. Dans les pays où la température ne
descend pas au-dessous de 12° C, la végétation est continue et on rencontre des
figues mûres et d’autres en croissance avec des boutons non épanouis. La
végétation s’arrête à l’entrée de l’hiver. Les figues avancées passent l’hiver
sans souffrir, à la condition que la température ne descende pas au-dessous de
-4°. Ces fruits peuvent continuer leur croissance et mûrissent, au printemps,
sur les rameaux dépourvus de feuilles : ce sont les figues fleurs.
Les jeunes boutons surpris par le froid se développent aux premiers beaux
jours. On remarquera que plus l’été sera chaud et les variétés précoces, plus
les récoltes de figues d’automne seront abondantes, et, par suite, les figues
fleurs seront plus rares. Normalement, en Provence, ce sont les figues fleurs
qui constituent la véritable récolte.
Culture.
— Le figuier est planté isolé dans les endroits bien
abrités, en verger, en buisson, à l’exposition sud. Le sol est labouré et fumé
au printemps. Les arbres sont espacés de 4 à 5 mètres, les tiges inclinées
pour faciliter le couchage des pieds pendant l’hivernage.
Hivernage.
— À la chute des feuilles, on ouvre des tranchées de 30 centimètres
de profondeur, dans lesquelles les touffes sont enterrées. On choisit un beau
temps pour cette opération. Les figuiers sont couchés ; pour les maintenir
dans cette situation, on les recouvre avec la terre extraite des tranchées, en
formant sur le sommet un prisme triangulaire afin de rejeter une partie de
l’humidité sur les bords de la tranchée. L’amateur se contentera de les abriter
avec de la paille d’avoine pendant tout l’hiver.
Taille du figuier.
— Cette opération est pratiquée dès la deuxième année
de plantation, en vue d’obtenir une touffe formée de cinq à six rejets partant
du pied. Sur chacun d’eux, on favorise la sortie des rameaux latéraux, en
supprimant l’œil terminal (œil du sommet).
Tous les yeux latéraux ayant fructifié dans les parties
supérieures sont conservés. On réservera à la base un bourgeon de remplacement
pour donner les fruits de l’année suivante. Après la récolte d’automne, la
partie du rameau qui aura donné du fruit est supprimée à sa base pour produire de
nouveaux bourgeons fructifères. Si l’on cherche la production de figues fleurs,
ne conserver que le bourgeon supérieur, qui sera supprimé à l’ébourgeonnement
dès que l’inférieur sera assuré.
Variétés.
— Figue blanche, syn. Versaillaise :
port érigé, fruit moyen, chair blanche, fine, juteuse, sucrée. Maturité fin
juillet.
— Rouge d’Argenteuil : port semi-érigé ;
vigoureuse, fertile, fruit moyen, peau brun violacé. Chair blanche d’excellente
qualité.
— Figue blanche de la Frette : fruit gros de bonne
qualité.
— Bouyassotte : bonne qualité, fraîche ou sèche.
— Bellone : la meilleure figue du Midi, très
recherchée comme figue fleur, très grosse.
— Franciscaine : de bonne qualité, fraîche et
sèche.
Insectes nuisibles.
La psylle du figuier.
— Les fruits et feuilles recouverts de petites larves
se détachent sur le vert des feuilles. Ce sont les larves de la psylle du
figuier. La femelle dépose à l’automne ses œufs sur les écorces, les larves
sont nuisibles au printemps sur les jeunes fruits et les feuilles.
Pulvérisation avec des huiles blanches, au coucher du
soleil, sur toutes les parties de l’arbre. Répéter ce traitement jusqu’à la
disparition complète des larves.
Les figues tombent avant leur maturité.
— Champignon microscopique qui détruit les
tissus : Glœosporium fructigenum. Champignon attaquant l’écorce,
les fruits ; forme des taches circulaires.
Traitement à la bouillie cuprique (sulfate de cuivre
ou viricuivre à 1 kilogramme pour 100 litres d’eau pendant la
végétation. Pendant le repos hivernal, traitement aux huiles blanches.
La fumagine.
— Les feuilles sont envahies par un champignon : Capnodium
citri. Cette maladie se développe sur les feuilles des arbres envahies par
les pucerons ou les cochenilles.
Traitement : la fumagine trouve un aliment dans
le miellat des pucerons. Détruire les insectes à la nicotine et à l’alcool à
brûler. Terminer le traitement de soufre soluble, pentasulfure de potassium, 5 grammes
par litre.
E. DÉAUX.
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