Accueil  > Années 1948 et 1949  > N°630 Août 1949  > Page 603 Tous droits réservés


Le « CHASSEUR FRANÇAIS » sollicite la collaboration de ses abonnés
et se fait un plaisir de publier les articles intéressants qui lui sont adressés.

Le figuier

Le figuier est originaire des pays du Sud de l’Europe et du Nord de l’Afrique. Par la culture, il est devenu spontané dans les stations favorisées par le climat.

Sol.

— Le figuier donne d’excellents produits en terres granitiques de la Bretagne, les sols d’origine gypseuse d’Argenteuil lui conviennent bien. En Provence, il est très productif en terres calcaires.

Exigences.

— Cette culture ne peut s’établir que dans les situations où la température ne descend pas au-dessous de -7° à -8°, à condition que les étés soient très chauds, et où le thermomètre ne s’abaisse pas en hiver de -10° à -15°. Par ces températures, le bois gèle, mais, par contre, il repart du pied des rejets qui compensent les mauvais effets du froid.

Multiplication.

— Le figuier se propage de bouture ; choisir pour cela un rameau bien aoûté de deux ans ; en le détachant, on conserve une partie du bois de deux ans à sa base. Ces boutures se font à l’automne et sont mises en stratification dans du sable, dans une cave saine. Au printemps, elles sont plantées en place ou en pépinière.

Marcottage ou couchage en panier.

— Au lieu d’arquer le rameau en pleine terre, on le couche dans un panier d’osier, que l’on remplit de bonne terre légère. Dès que les racines se sont suffisamment développées, on le sépare du pied mère et la reprise, en le plantant en place, sera plus rapide.

Mode de végétation.

— Sur les jeunes bourgeons à l’aisselle des feuilles, on remarque un léger renflement pointu écailleux : c’est l’œil, qui va se développer sur ses côtés. Ensuite, il s’en formera un nouveau plus arrondi qui se transformera en une figue. Dans les pays où la température ne descend pas au-dessous de 12° C, la végétation est continue et on rencontre des figues mûres et d’autres en croissance avec des boutons non épanouis. La végétation s’arrête à l’entrée de l’hiver. Les figues avancées passent l’hiver sans souffrir, à la condition que la température ne descende pas au-dessous de -4°. Ces fruits peuvent continuer leur croissance et mûrissent, au printemps, sur les rameaux dépourvus de feuilles : ce sont les figues fleurs. Les jeunes boutons surpris par le froid se développent aux premiers beaux jours. On remarquera que plus l’été sera chaud et les variétés précoces, plus les récoltes de figues d’automne seront abondantes, et, par suite, les figues fleurs seront plus rares. Normalement, en Provence, ce sont les figues fleurs qui constituent la véritable récolte.

Culture.

— Le figuier est planté isolé dans les endroits bien abrités, en verger, en buisson, à l’exposition sud. Le sol est labouré et fumé au printemps. Les arbres sont espacés de 4 à 5 mètres, les tiges inclinées pour faciliter le couchage des pieds pendant l’hivernage.

Hivernage.

— À la chute des feuilles, on ouvre des tranchées de 30 centimètres de profondeur, dans lesquelles les touffes sont enterrées. On choisit un beau temps pour cette opération. Les figuiers sont couchés ; pour les maintenir dans cette situation, on les recouvre avec la terre extraite des tranchées, en formant sur le sommet un prisme triangulaire afin de rejeter une partie de l’humidité sur les bords de la tranchée. L’amateur se contentera de les abriter avec de la paille d’avoine pendant tout l’hiver.

Taille du figuier.

— Cette opération est pratiquée dès la deuxième année de plantation, en vue d’obtenir une touffe formée de cinq à six rejets partant du pied. Sur chacun d’eux, on favorise la sortie des rameaux latéraux, en supprimant l’œil terminal (œil du sommet).

Tous les yeux latéraux ayant fructifié dans les parties supérieures sont conservés. On réservera à la base un bourgeon de remplacement pour donner les fruits de l’année suivante. Après la récolte d’automne, la partie du rameau qui aura donné du fruit est supprimée à sa base pour produire de nouveaux bourgeons fructifères. Si l’on cherche la production de figues fleurs, ne conserver que le bourgeon supérieur, qui sera supprimé à l’ébourgeonnement dès que l’inférieur sera assuré.

Variétés.

— Figue blanche, syn. Versaillaise : port érigé, fruit moyen, chair blanche, fine, juteuse, sucrée. Maturité fin juillet.

— Rouge d’Argenteuil : port semi-érigé ; vigoureuse, fertile, fruit moyen, peau brun violacé. Chair blanche d’excellente qualité.

— Figue blanche de la Frette : fruit gros de bonne qualité.

— Bouyassotte : bonne qualité, fraîche ou sèche.

— Bellone : la meilleure figue du Midi, très recherchée comme figue fleur, très grosse.

— Franciscaine : de bonne qualité, fraîche et sèche.

Insectes nuisibles.

La psylle du figuier.

— Les fruits et feuilles recouverts de petites larves se détachent sur le vert des feuilles. Ce sont les larves de la psylle du figuier. La femelle dépose à l’automne ses œufs sur les écorces, les larves sont nuisibles au printemps sur les jeunes fruits et les feuilles.

Pulvérisation avec des huiles blanches, au coucher du soleil, sur toutes les parties de l’arbre. Répéter ce traitement jusqu’à la disparition complète des larves.

Les figues tombent avant leur maturité.

— Champignon microscopique qui détruit les tissus : Glœosporium fructigenum. Champignon attaquant l’écorce, les fruits ; forme des taches circulaires.

Traitement à la bouillie cuprique (sulfate de cuivre ou viricuivre à 1 kilogramme pour 100 litres d’eau pendant la végétation. Pendant le repos hivernal, traitement aux huiles blanches.

La fumagine.

— Les feuilles sont envahies par un champignon : Capnodium citri. Cette maladie se développe sur les feuilles des arbres envahies par les pucerons ou les cochenilles.

Traitement : la fumagine trouve un aliment dans le miellat des pucerons. Détruire les insectes à la nicotine et à l’alcool à brûler. Terminer le traitement de soufre soluble, pentasulfure de potassium, 5 grammes par litre.

E. DÉAUX.

Le Chasseur Français N°630 Août 1949 Page 603