Il y en a pour tous les goûts.
— Sur le choix des races, les avis sont toujours très
partagés, qu’il s’agisse de gros ou de petit bétail. Évidemment, les lapins ne
font pas exception à la règle.
D’aucuns s’adonnent à l’élevage des lapins géants, dont le
poids peut dépasser 5 kilogrammes, susceptibles de fournir de copieux
ragoûts et civets, convenant aux grandes familles et aux exploitations rurales
occupant un nombreux personnel. Au contraire, dans les ménages comprenant trois
à cinq pensionnaires, on préfère les sujets de petite taille, pesant au maximum
2kg,500, afin de ne pas être dans l’obligation de manger du lapin
pendant plusieurs jours.
Entre le petit Havane, dont le poids vif ne dépasse guère 2 kilogrammes
à sept ou huit mois, et le géant des Flandres qui, à l’état adulte, pèse entre
6 et 7 kilogrammes, c’est-à-dire trois fois plus, il y a toute une gamme
de lapins moyens satisfaisant à tous les besoins.
Du blanc au noir.
— Attachez-vous une importance quelconque à la couleur
du pelage ? Vous n’avez que l’embarras du choix.
En premier lieu, vous ne serez pas mal inspiré, si vous
adoptez un lapin possédant une belle fourrure, d’un blanc immaculé, puisque sa
dépouille rendra possible, sans maquillage, les imitations d’hermine, sans
oublier que l’absence des pigmentations fait prendre aux peaux blanches les
bains de teinture beaucoup mieux que les peaux colorées. C’est la raison pour
laquelle les pelletiers paient toujours plus cher les peaux blanches que les
peaux de couleur, à moins que celles-ci soient d’une teinte absolument
uniforme.
Dans ce cas, les dépouilles sont surtout recherchées
lorsqu’elles imitent à s’y méprendre la fourrure des sauvagines, notamment
celle de la loutre, du castor, du chinchilla, de l’opossum, du menuvair ou
petit-gris, de la taupe, du lynx, de la zibeline, etc.
Toutes ces teintes se retrouvent dans certaines races
obtenues par sélection et définitivement fixées, quant au coloris, lequel
s’échelonne du blanc pur au noir de jais, en passant par le bleu, l’argenté, le
gris, le fauve, toutes ces couleurs pouvant être plus ou moins foncées, mais
devant correspondre avec la nuance de la sauvagine dont le lapin porte le nom.
Du poil au duvet.
— En dehors des innombrables lapins de couleur, on a
créé des races à poil long et rude, chargé de jarre, des races à poil court et
doux, constitués par de la bourre, et des races à poil long et soyeux pouvant
être filé.
Les dépouilles de certains de ces lapins fournissent
également des imitations de peaux de bêtes, dont la rareté en fait la cherté,
et qui servent à confectionner des fourrures de grande valeur.
Comme la plupart des sauvagines possèdent une toison dense,
serrée et douce, constituée par une bourre fine, exempte de jarre, on est
parvenu, en partant de mutants accidentels, à fixer des lapins naturellement
éjarrés, désignés sous le nom de Rex. Dans cette série, on peut choisir
également la couleur que l’on veut, de préférence celle qui se rapproche le
plus des bêtes sauvages ayant le plus de valeur.
Les Angoras, qui existent aussi en différentes
nuances, ont été sélectionnés longuement, en vue de l’élongation du poil et de
sa finesse, comprennent des sujets à toison soyeuse, longue de 15 à 20 centimètres,
que l’on « plume » tous les trois mois, pour approvisionner les industriels
spécialisés dans la confection des tissus hygiéniques très recherchés. Pour
cette spécialité, c’est encore l’Angora blanc, ayant une couverture
épaisse, à bourre longue et à jarre court, qui est le plus estimé pour la
production des soies à filer.
Les races blanches.
— Les lapins blancs, caractérisés par un albinisme qui
a détruit la pigmentation originelle, le gris-garenne, comprennent un grand
nombre de races, de taille et de poids différents.
Parmi les plus répandues, citons :
Le Blanc de Vendée, assez rustique et
prolifique, dont le poids peut atteindre 4 kilogrammes, possède une chair
délicate et une fourrure estimée.
Le Blanc de Vienne, au poil doux et fourni, pèse en
moyenne 3kg,500.
Le Géant blanc du Bouscat peut atteindre le poids de
5 kilogrammes.
Le Russe (poids 2kg,250) possède toutes
ses extrémités noires, ce qui n’empêche pas l’utilisation de sa fourrure au
naturel.
Le Polonais, le plus petit des lapins blancs, ne
dépasse pas 2 kilogrammes.
Le Géant des Flandres blanc et le Géant Bélier
blanc sont les mastodontes de l’espèce. Toutes les races précitées
possèdent des yeux rouges d’albinos. Seuls font exception les Géants blancs
de Hottot, qui ont les yeux noirs.
Les races de couleur.
— Dans la catégorie des lapins noirs, citons l’Alaska,
le plus petit de la série, poids 2kg,500 à 3 kilogrammes. Les
autres races noires, moins bien fixées que l’Alaska, sont dérivées des Géants
des Flandres, de Hottot, de Bouscat en noir, ainsi que le Sitka
anglais.
Comme lapins bleus, on recommande les Bleus de Vienne,
de Beveren, de Saint-Nicolas, le Gouwenaar, le Bleu de
Ham, le Géant bleu, etc.
En argentés, il y a l’Argenté de Champagne et l’Argenté
riche.
Viennent ensuite le lapin Havane, le petit-gris de
Hal, le lapin Lynx, le lapin Zibeline, etc.
Enfin, dans la série des lapins bicolores, dont les
fourrures sont les moins intéressantes pour la pelleterie, on peut mentionner
les Hollandais, les Noir et Feu, les Bleu et Feu, les Havane
et Feu et les Papillons.
C. ARNOULD.
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