À vos souhaits.
— De quand date la coutume d’adresser une formule de
politesse à une personne qui éternue ?
Des superstitions diverses s’attachaient à ce phénomène dans
l’antiquité : éternuer à droite de quelqu’un était un augure favorable. À
gauche, c’était le contraire ... Le présage devait être heureux, selon
Aristote, entre minuit et midi, malheureux le reste du temps.
Quoi qu’il en soit, selon les uns elle remonte à la fin du VIe siècle.
À Rome, lors d’une épidémie de typhus, les malades mouraient presque aussitôt
après un éternuement. Le peuple s’en montrait frappé, et l’on souhaitait un
heureux destin à celui qui éternuait, afin d’éloigner le mauvais sort.
Selon les autres, cette habitude daterait de 1353, année où
sévissait en France une peste terrible, dont les premiers symptômes
consistaient en éternuements répétés. « Dieu vous bénisse »
représentait l’appel à la protection céleste.
La formule variait ; sous Louis XIV, on
s’écriait : « Dieu vous soit en aide ! » La bienséance
anglaise exigeait jusque vers le milieu du XVIIIe siècle :
« Je salue vos grâces ... » À quoi l’on répliquait :
« Les vôtres les surpassent. »
Au Dahomey, au Niger, plus prosaïquement, on se contente de
dire :
« Que cela te fasse du bien au ventre ! »
Louis SMEYSTERS.
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