Voici que s’approchent les fêtes de fin d’année qui
réunissent si souvent parents et amis autour de la table familiale. Chaque
ménagère tient à soigner spécialement ses menus à cette occasion ; et les
enfants ont vu de si appétissants gâteaux exposés à la devanture des magasins
qu’ils seraient déçus si on ne leur en servait pas au dessert. Mais toutes ces
gâteries sont si chères qu’on hésite à entrer chez le pâtissier. Préparez donc
vous-même certains de ces mets qui feront les délices des petits ... et
des grands. Voici quelques recettes très simples, et que vous réussirez
sûrement.
Moka.
— Pour 8 personnes, prendre 3 œufs, un verre
de farine, un verre de sucre en poudre, un paquet de levure. Battre les œufs en
ajoutant peu à peu le sucre, puis la farine, puis la levure. Mettre au four
dans une cocotte beurrée (un papier ayant enveloppé une plaquette de beurre,
découpé à la forme du fond de la cocotte convient à merveille) couverte,
pendant 30 minutes, d’abord très doux, un peu plus vif à la fin. Laisser
légèrement refroidir avant de découvrir. Essayer de détacher du fond de la
cocotte quand c’est encore tiède, mais attendre qu’il soit froid pour démouler.
Couper dans le sens de la hauteur et fourrer de crème au
beurre préparée comme suit.
Crème au beurre.
— Tablette de chocolat de 125 grammes ou trois
grosses billes, 2 cuillerées de beurre, 2 œufs, dont les blancs
battus en neige. Faire ramollir le chocolat avec très peu d’eau ; pétrir,
ajouter le beurre ramolli au coin du fourneau ou au bain-marie, les jaunes
d’œufs, les blancs battus en neige ; laisser refroidir.
Fourrer avec cette crème le moka, napper le dessus, faire
des dessins avec une fourchette, mettre au frais pour le lendemain (ou pour
trois ou quatre heures après).
Moka au café.
— Au lieu de chocolat, on peut employer nescafé et
sucre pour obtenir un moka au café. Pétrir le beurre ramolli avec 2 cuillerées
à café de poudre de nescafé, 3 cuillerées à soupe de sucre en poudre très
fin, ajouter 2 jaunes d’œufs, les blancs battus en neige, laisser refroidir.
Fourrer et napper le moka de cette crème.
Moka à la confiture.
— Le beurre est cher, remplacez-le par des confitures.
Si vous avez eu le soin de confectionner de la gelée de framboises, ou de
groseilles, ou de coings ou de pommes, mettez-la à ramollir au bain-marie.
Quand elle est à moitié liquide, fourrez-en votre gâteau et nappez-le. Mettez à
refroidir. Vous pouvez aussi, très rapidement, étendre votre confiture entre
les deux moitiés du gâteau et au-dessus, comme vous feriez des tartines.
Baba au rhum.
— La pâte légère du moka précédent convient à merveille
pour le baba au rhum.
Il suffit de verser sur le gâteau encore tiède un sirop fait
d’un demi-litre d’eau bouillante dans lequel on fait dissoudre 30 morceaux
de sucre ; on ajoute au dernier moment un verre de rhum. On arrose de ce
sirop la pâte du gâteau, qui absorbe rapidement tout le liquide. On peut
préparer la veille ou simplement quelques heures avant.
Bûche de Noël.
— Mêmes ingrédients et même préparation que pour le
moka. Mais on verse la pâte dans un rectangle beurré (un couvercle de boîte à
biscuits convient très bien si on n’a pas de moule spécial) ; mettre à
four doux pendant vingt minutes. Quand le gâteau est encore tiède, le mettre
sur une serviette mouillée, le garnir d’une crème au beurre (au chocolat ou au
café) ou de confiture, le rouler, le placer dans un plat long.
Pogne.
— Voici un gâteau très économique que l’on fait dans la
vallée du Rhône et tout le centre de la France, le nom variant parfois :
350 grammes farine, 2 œufs, une demi-tasse à thé de lait, 1 cuillère
à café sel, 1 cuillère à soupe d’eau de fleur d’oranger, 30 grammes de
beurre, 25 grammes de levure de boulanger, 20 morceaux de sucre.
Tiédir le lait, y faire dissoudre le sucre, sel, beurre.
S’en servir pour délayer la levure. Faire un trou dans la farine, y casser les
2 œufs, ajouter lait, bien travailler à la main. Donner la forme d’une
couronne, la mettre sur une tôle farinée, la dorer avec un peu de lait ou de
jaune d’œuf délayé dans un peu d’eau de fleur d’oranger. La mettre dans un
endroit chaud pour qu’elle lève. Mettre dans un four chaud une demi-heure.
On peut servir frais tel quel, ou couper en tranches minces
et recouvrir de confiture.
Et voici maintenant la recette de quelques friandises horriblement
chères chez les confiseurs et qui reviennent relativement bon marché faites
chez soi.
Truffes au chocolat.
— 125 grammes de chocolat, 100 grammes de
beurre, 2 cuillerées de sucre en poudre, 1 jaune d’œuf. Faire fondre
le chocolat dans une bonne cuillerée de lait, former une pâte épaisse. Pendant
ce temps, battre dans un bol beurre ramolli, jaune d’œuf, sucre jusqu’à ce que
le mélange prenne l’aspect d’une mayonnaise. Y jeter le chocolat fumant.
Mélanger. Laisser refroidir et rouler dans du chocolat granulé ou dans de la
poudre de cacao.
Dattes fourrées.
— Pour 150 grammes de dattes, 100 grammes de
beurre, 2 jaunes d’œufs, 100 grammes de sucre, 1 cuillerée à
café de poudre de nescafé, ou 1 cuillerée à soupe de poudre de cacao.
Ébouillanter un bol, y mettre le beurre et pétrir avec une
cuillère ébouillantée : Quand il forme pâte, y ajouter les jaunes d’œufs,
le sucre, pétrir jusqu’à ce que le mélange soit très bien fait. Ajouter une
cuillerée à café de poudre de nescafé si l’on veut parfumer au café, ou une
cuillerée à soupe de poudre de cacao si l’on veut parfumer au chocolat.
Enlever le noyau des dattes. Rouler la pâte en olive dans
une assiette contenant un peu de sucre en poudre. Remplacer le noyau par cette
pâte roulée.
Noix fourrées.
— Décortiquer des noix en essayant le plus possible
d’avoir des moitiés intactes. Joindre les deux moitiés d’une noix par une
petite cuillerée d’une pâte au beurre préparée exactement comme pour les dattes
fourrées. Quand la pâte est bien refroidie la noix est parfaitement
reconstituée.
Meringues.
— Vous avez employé des jaunes d’œufs dans les recettes
précédentes, ne laissez pas perdre les blancs : faites des meringues. Pour
un blanc d’œuf, 100 grammes de sucre en poudre très fin. Monter les blancs
en neige très ferme, ajouter peu à peu le sucre. Faire sur un papier 9 petits
tas qui ne doivent pas s’affaisser. Mettre à four doux vingt à vingt-cinq
minutes. La meringue cuite se détache du papier.
On peut ajouter une cuillerée à café comble de cacao en poudre
pour obtenir des meringues au chocolat, une moitié de cuillerée à café de
poudre de nescafé pour obtenir des meringues parfumées au café.
Mousse aux pommes.
— Battre en neige les blancs d’œufs inemployés, les
sucrer comme précédemment, y incorporer de la purée de pommes épaisse par
petites cuillerées ; mettre au four et servir dès que la mousse est prise.
A. PEYREPITTE.
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