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Parcs à gibier

Il y a deux façons de procéder à la construction des parquets dans lesquels on produira le gibier.

On peut les faire construire par des ouvriers de campagne ou par des gardes-chasse en employant des piquets de bois pris sur place contre lesquels on cloue du grillage à triple torsion, ou bien on fera construire par des spécialistes des parquets tout en fer.

Nous décrirons d'abord le premier cas pour les propriétaires ou les sociétés de chasse qui veulent faire construire eux-mêmes leurs parquets.

Clôtures extérieures.

— Le premier point quand on organise ou que l'on crée un parc à gibier, c'est de faire une clôture telle qu'elle empêche toute incursion d'animaux nuisibles et qu'elle s'oppose aussi à ce que tout gibier, oiseau insuffisamment entravé ou quadrupède, ne s'échappe en s'accrochant et en montant au sommet de la clôture.

On réalise cette double protection au moyen d'une bande de grillage mise à cheval sur la clôture.

Deux cas peuvent se présenter :

1° On transforme un parc clos de murs en parc à gibier.

Dans ce cas, si les murs ont au moins 2 mètres de hauteur et si le terrain contigu appartient au même propriétaire, on place et l'on scelle sur le mur, tous les 5 mètres, des fers plats de 5 millimètres d'épaisseur, largeur 3 centimètres, qui auront 40 centimètres de plus que la largeur du mur (fig. 1).

On les met sur champ, à cheval sur le mur, chaque extrémité étant percée d'un trou.

Ces fers dépassent donc le mur des deux côtés de 20 centimètres.

On passe dans les trous des extrémités un fil de fer qui réunit ainsi tous les fers et l'on tend fortement ce fil avec un raidisseur.

On place, à cheval sur le tout, un grillage qui débordera les fers plats de 20 centimètres de chaque côté, constituant une partie flottante à laquelle aucun animal n'osera s'agripper pour franchir la clôture.

Si nous avons un mur de 40 centimètres par exemple, les fers plats auront 80 centimètres et le grillage que l'on déroulera sur le tout aura 1m,20 de largeur.

On se servira de grillage à mailles de 41 millimètres, fil n° 8. Aussitôt mis en place, on le rattachera aux deux fils joignant le bout des fers plats, par des points d'attache faits avec du fil n° 6, tous les 50 centimètres.

Le milieu du grillage sera fixé sur le sommet du mur, soit par une bande de ciment, soit par des barres de fer scellées sur le mur.

Le but à atteindre est d'assurer une adhérence parfaite entre le milieu du grillage et le mur afin qu'aucun animal nuisible ne puisse se glisser par là dans le parc,

2° Si le terrain en dehors des murs n'est pas au même propriétaire et qu'il y ait une difficulté quelconque à faire déborder le grillage sur autrui, on monte à l'intérieur des potelets scellés dans le muret qui en sont écartés suffisamment pour que, le bavolet étant placé comme il est expliqué précédemment, mais sur des barres de fer placées en haut des potelets, sa partie extrême à l'extérieur ne déborde pas l'alignement du mur (fig. 2).

Dans ce cas, au lieu de deux fils de fer à chaque bout des barres, il y en aura un troisième qui passera dans un trou fait au milieu, parallèlement aux deux autres.

Pour fermer la partie comprise entre le grillage formant bavolet et le mur, on déroule un grillage fait de même maille, attaché, dans le haut, au fil de fer du milieu et au grillage et qui, dans le bas, est solidement fixé au mur, soit par une bande de ciment, soit par des cavaliers mis à cheval sur la lisière du grillage. On met tous les 50 centimètres les points d'attache reliant le bavolet et le grillage au fil de fer passant dans le trou central. Les potelets doivent dépasser le mur de un mètre environ.

Si l'on crée de toutes pièces un parc, on fait une clôture ayant 2 mètres de hauteur hors sol (fig. 3). Les pieux de 2m,50 de hauteur ont un diamètre de 8 à 10 centimètres.

Ils seront faits en bois dur, chêne, châtaignier ou acacia ; s'ils ont un diamètre suffisant, ils pourront être refendus.

L'extrémité à mettre en terre est pointue, et l'on fera bien soit de la brûler, soit de la passer au goudron pour assurer la conservation du bois.

Ces pieux seront enfoncés de 50 centimètres et distants de 4 ou 5 mètres, suivant qu'ils correspondent à des longueurs de 8 ou 10 mètres de parquets, comme nous le verrons dans la description des clôtures intérieures.

On met de place en place des jambes de force de 2m,50 de longueur dont les extrémités sont taillées en biseau (fig. 4). Le biseau du haut vient buter dans une encoche faite dans le haut du pieu et l'on fixe la jambe de force au pieu par un tire-fond.

Le bas de la jambe de force est appuyé contre un pieu de 50 centimètres enfoncé en biais dans le sol ou contre une grosse pierre.

On place alors les quatre fils de fer courant le long des pieux à l'extérieur : le premier à 10 centimètres du sol ; le deuxième à 60 centimètres ; le troisième à 1m,30 et le quatrième à 2 mètres. Tous ces fils sont maintenus par des cavaliers non enfoncés à fond et sont munis de raidisseurs.

À la base de ces pieux, on met du grillage de 80 centimètres, à mailles de 19 millimètres, fil n° 8, dont on enterre 20 centimètres dans le sol à l'extérieur des parquets.

Au-dessus on place du grillage de 1m,40, mailles 41 millimètres, fil n° 8.

À cheval sur la clôture, on met un grillage à plat de 80 centimètres de largeur, mailles 41 millimètres, fil n° 8, sur des pattes de fer de 40 centimètres fixées sur les pieux, qui laissent ainsi 20 centimètres de grillage flottant de chaque côté. Les pattes de fer auront deux trous vers le centre pour y mettre les clous qui les fixeront aux pieux. Un trou sera percé à chaque extrémité pour y placer un fil de fer qui supportera le bavolet.

Des raidisseurs maintiendront la tension des fils. Toutes les bandes de grillage doivent être, comme dit plus haut, soigneusement cousues les unes aux autres afin de ne laisser aucun passage aux animaux nuisibles.

Il ne faut pas qu'il y ait plus d'une porte en service, car sans cela il y a grand danger que des animaux s'échappent.

Cette porte reçoit à la base une charnière spéciale de décentrement, de telle façon qu'elle retombe toujours en place par son propre poids, aussitôt qu'après l'avoir poussée pour passer on l'abandonne.

Cette porte s'ouvre vers l'intérieur du parc et vient battre contre un poteau de butée qui la maintient fermée dans l'alignement de la clôture.

Elle est munie d'un bon loquet de façon qu'un animal ne puisse l'ouvrir en la poussant.

René DANNIN,

Expert en agriculture (chasse et gibier) près les Tribunaux.

Le Chasseur Français N°635 Janvier 1950 Page 8