Un succès pour les moteurs auxiliaires

— Le Rallye Nice-Paris a eu lieu, en 1949, les 29 et 30 octobre. Habituellement réservé aux motocyclettes, il a été ouvert cette fois aux cylindrées inférieures a 50 centimètres cubes.

Une telle innovation pouvait sembler une gageure, car il apparaissait à première vue impossible de demander semblable effort à des engins d'une aussi faible puissance. Or ils se sont magnifiquement comportés.

Trois concurrents ont pris le départ dans cette catégorie : l'ancien coureur cycliste, bien connu Dante Gianello, Jean Rottino et Jean Tuson, tous sur bicyclette équipée d'un moteur auxiliaire « Vap ». Partis le samedi 29 octobre 1949 à 7h.24, ils arrivaient ensemble à Montgeron le dimanche 30, à 15 h.38 exactement, après avoir couvert les 978 kilomètres du parcours en 32 h. 14 minutes, soit à la vitesse horaire moyenne de 30km,200, sans aucune pénalisation.

L'exploit est d'autant plus significatif qu'il a été accompli dans des conditions difficiles par fort vent debout, sous la pluie et la grêle pendant une grande partie du trajet.

Qu'il nous soit permis de rendre ici un hommage particulier à Dante Gianello, qui réussit, bien qu'amputé d'une jambe, à accomplir une telle performance.

Ces petits engins ne pouvant guère dépasser la vitesse horaire de 50 kilomètres, on constate que les moteurs « Vap » ont fait preuve d'une belle régularité, sans défaillance, à plein régime, pendant plus de trente-deux heures, sans aucun arrêt, sans aucune panne, sans même un seul incident technique.

Il semble que la perfection atteinte par les constructeurs dans la fabrication des petits moteurs, de faible poids et de faible consommation, ouvre des perspectives à toute une catégorie de cyclistes auxquels ils vont permettre de couvrir, sans fatigue et sans grande dépense de carburant, de longues étapes. On peut entrevoir qu'elle va favoriser l'accession du cyclisme à bon nombre de personnes de moyens physiques réduits, entre autres les dames, que l'effort du pédalage à jusqu'à présent rebutées.

Le Chasseur Français N°635 Janvier 1950 Page 26