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La vache et son logement

Les besoins de la vache laitière.

— La vache, exploitée pour son lait, ne doit pas seulement être nourrie rationnellement en vue de cette production ; elle doit en outre bénéficier d'un logement sain, de manière à stimuler sa lactation, pour l'obtention d'un lait propre, abondant et riche. Il faut aussi que l'étable soit d'un entretien facile, et que l'on ne soit pas gêné pour l'affouragement et l'enlèvement des fumiers, les urines devant être évacuées rapidement, pour éviter l'humidité croupissante et malodorante qui résulte de la stagnation des purins.

Les bêtes à cornes doivent en outre disposer d'une aire de couchage suffisante pour qu'elles puissent s'y reposer à l'aise, pour dormir et ruminer, sans qu'elles aient à souffrir des sautes de température extérieures, le froid en hiver et la surchauffe en été, ni que les mouches viennent les incommoder pendant la saison estivale.

Il ne faut pas oublier non plus que les vaches en stabulation ont besoin d'un grand cube d'air pur, et que l'évacuation des gaz délétères doit se faire automatiquement, aussi bien par temps froid que par temps chaud.

En ce qui concerne la température qui devrait exister en toute saison dans les étables, elle ne devrait jamais descendre au-dessous de 12°, ni dépasser 14°. Ainsi que May l'a démontré dans ses expériences devenues classiques, la sécrétion lactée diminue progressivement dès que l'on s'écarte de ces extrêmes, en plus ou en moins, et l'on constate en outre que les vaches subissent une perte appréciable de poids.

Principes à observer.

— Lorsqu'on construit une vacherie, on l'orientera longitudinalement suivant la direction nord-sud, de manière que les murs latéraux ne soient pas exposés aux vents glacés ni à la surchauffe solaire. Quant au gros œuvre, il sera édifié de préférence en briques creuses, plus isolatrices, par l'air intercepté, que les murs pleins. Ces derniers devront être suffisamment épais pour que les influences extérieures se trouvent contrariées.

Un hourdis imperméable palsonné, ou en béton moulé, isolera l'étable du grenier où on emmagasine les fourrages, pour éviter qu'ils s'imprègnent de mauvaises odeurs et qu'ils s'altèrent. Enfin, pour permettre aux gaz délétères de s'échapper, sans courant d'air direct sur les animaux, des vasistas basculants, s'ouvrant ou se fermant à volonté suivant les besoins et la température, seront ménagés dans le haut des murs, au voisinage du plafond ... Pour tamiser la lumière, qui ne doit jamais être trop vive, et afin de contrarier l'intrusion des mouches, on aura soin de colorer le vitrage avec un lait de chaux teinté en bleu.

L'évacuation des gaz chauds et des odeurs ammoniacales se fera partiellement par les vasistas entrebâillés, mais il est bon d'accentuer l'aération en installant une ou plusieurs cheminées ventilantes en tôle, traversant le plafond pour déboucher au-dessus de la toiture. Des ventouses, munies d'obturateurs, situées dans le bas des murs, face au couloir de service, maintenues ouvertes pendant la saison estivale, permettront, avec le jeu des cheminées et des vasistas, de maintenir la vacherie au degré thermométrique le plus favorable à la lactation, c'est-à-dire entre 12° et 14°.

Il est rare que les étables existantes remplissent les conditions énumérées ci-dessus. Pour procurer aux laitières le bien-être et la quiétude devant favoriser la lactation, on ne devra pas hésiter à entreprendre les menus travaux qui assainiront les locaux et y stabiliseront la température. Si les façades de la vacherie sont exposées au nord et au midi, il sera utile de les protéger du froid et de la chaleur par des rideaux d'arbres à feuilles persistantes, tels que les conifères.

Différente types de vacheries.

— Suivant l'importance de l'exploitation et des bâtiments dont on dispose, les étables seront établies à un rang ou à deux rangs, tête à tête ou tête au mur.

Dans tous les cas, afin de simplifier et de faciliter le service, chaque rang de laitières sera desservi par deux couloirs, un pour l'affouragement, l'autre pour la traite et l'enlèvement des fumiers.

Chaque bête étant attachée à sa mangeoire par une chaînette coulissante, elle devra disposer, comme place, de 1m,40 dans le sens transversal et de 2m,50 dans le sens longitudinal, pour s'y trouver à l'aise.

L'auge sera construite en ciment armé, poli à la truelle. Elle devra avoir comme dimensions 70 centimètres de large et 40 centimètres de profondeur. Quant à l'aire de couchage, elle sera pourvue d'une pente de 5 centimètres par mètre et terminée par une rigole, également en pente, qui canalisera les urines vers la fosse à purin, ainsi que les eaux de lavage.

Dimensions des étables.

— Une vacherie simple, comportant un seul rang de laitières, devra mesurer transversalement 5m,60, en comptant 1m,20 pour le couloir d'affouragement, 0m,70 pour la mangeoire, 2m,50 pour l'aire de couchage et 1m,20 pour le couloir de service.

Une étable double tête à tête comportera deux couloirs de service de 1m,50, deux aires de couchage de 2m,50, deux mangeoires de 70 centimètres et un couloir central de 2 mètres, soit au total 11m,40.

Une étable tête au mur, avec ses deux couloirs de service, son couloir central et le reste, exige également une largeur transversale de 11m,40.

C. ARNOULD.

Le Chasseur Français N°635 Janvier 1950 Page 41