La Rhode-Island

Après la Leghorn et la Wyandotte, nous parlerons aujourd'hui d'une autre grande race américaine à l'aptitude pondeuse prédominante : la race de Rhode-Island.

C'est une création originaire de l'État du même nom qui serait issue d'un croisement entre les races méditerranéennes, les races asiatiques et les combattants. On a ainsi obtenu une belle volaille, au corps allongé et porté horizontalement et au beau plumage rouge-acajou (bien qu'il existe une variété blanche peu connue). Le rouge brillant est recherché. Plus la couleur est homogène, mieux cela vaut. La sous-couleur rouge a une grosse importance et doit descendre jusqu'à la peau ; c'est pour l'apprécier que les juges prennent toujours en main une Rhode-Island, écartent, rebroussent les plumes et déploient le vol.

Les poids moyens de la race sont de 3kg,500 à 4 kilogrammes pour les coqs et de 2kg,500 à 3 kilogrammes pour les poules.

La Rhode-Island est particulièrement appréciée dans les régions où les brumes et les fumées ternissent rapidement les plumages blancs, et certains éleveurs habitant près des bois l'ont adoptée également en raison de son plumage ; ayant constaté qu'ils avaient beaucoup moins de jeunes sujets enlevés par les oiseaux de proie qu'avec les races blanches, plus voyantes sur le fond vert des prairies.

La race est rustique et précoce, la poule couve bien et s'occupe parfaitement de ses poussins. Les poulets de table sont très présentables, lourds de bonne heure, mais sont cependant moins recherchés sur la plupart des marchés français que les sujets des vieilles races indigènes dont ils n'ont ni la présentation, à cause de la peau jaune, ni la finesse de chair.

L'aptitude la plus intéressante de la Rhode est sa forte qualité de pondeuse. Cette aptitude naturelle a été très amplifiée par la sélection au nid-trappe et nombreuses sont aujourd'hui les grandes souches avec lesquelles on peut espérer des moyennes annuelles de 200-220 œufs.

Les records individuels de la race officiellement homologués ont été de 253, 261 et 346 œufs en un an.

L'élevage de la Rhode n'est à conseiller qu'à l'état de race pure ; aucun croisement n'étant à pratiquer avec elle sous peine de perdre l'ensemble des qualités qui ont fait le succès de la race. Il y a assez de bonnes souches en France maintenant pour n'avoir plus à craindre la consanguinité et il existe un club spécial : « Le Rhode-Island-Club », qui réunit les principaux éleveurs.

Puisque nous parlons chaque mois dans ces colonnes des meilleures pondeuses, j'ai cru intéresser mes lecteurs en leur donnant connaissance des résultats des concours de ponte canadiens.

Voici, extrait du World’s Poultry Science Journal du 1^er novembre 1949, le tableau des records :

R. GARETTA.

Le Chasseur Français N°635 Janvier 1950 Page 43