Épreuves à grande quête.
— C'est par celles-ci que débutent généralement les
épreuves sur le terrain.
Elles n'intéressent que les amateurs de sujets de grands
moyens, peu utilisables pour la majorité des chasseurs. Elles ont surtout pour
but de mettre en vedette les chiens de grand nez et de grands moyens.
Pour beaucoup d'entre eux, l'écueil est l'arrêt à patron.
Qui n'a vu Peter Pan ou le Négus en tête du classement jusqu'au troisième tour
et là, en un moment d'inattention, oublier de regarder son concurrent qui,
juste, esquissait un arrêt de place chaude ?
Les chiens qui ont gagné régulièrement en grande quête :
Javotte, Westdon Tackh, n'étaient pas de très grands chiens, mais des patronneurs
impeccables.
Épreuves à la française.
— C'est parmi les lauréats de celles-ci que les
chasseurs trouveront les reproducteurs d'élite.
Quoique d'aucuns aient écrit le contraire, tous les
concurrents sont aptes à donner satisfaction aux vrais amateurs de la chasse au
chien d'arrêt.
Ce qui les a discrédités aux yeux de beaucoup, c'est la
faculté d'y présenter les sujets l'ayant été en grande quête.
Il est certain que certains sujets, d'une assez grande
allure, mais intelligents, peuvent être tenus dans une quête normale de chasse
pratique, mais ce ne sera toujours qu'à coups de sifflet et de rappels
continus, ce qui n'a rien de plaisant.
La régularité de la quête doit, dans ces épreuves, tenir un
rôle important dans le classement.
Également, l'immobilité au départ du gibier et au coup de
feu.
C'est pour avoir délaissé l'obligation de cette dernière
qualité que l'on rencontre aujourd'hui tant de chiots ayant peur du coup de
fusil.
Épreuves avec gibier tiré.
— Voilà les épreuves qui devraient intéresser tous les
chasseurs, qu'ils emploient chiens d'arrêt ou spaniels. Ces derniers sont
favorisés par le nombre de réunions où ils peuvent se mesurer.
La grande difficulté pour les organisateurs est de trouver
un propriétaire consentant à faire tuer son gibier.
Il s'en trouve quelques-uns : on ne peut trop les
remercier.
S'il était possible d'organiser une telle épreuve dans
chaque canton, ou tout au moins dans chaque arrondissement, le dressage du
chien d'arrêt ferait un grand pas.
Je dis chien d'arrêt parce que le travail exigé des spaniels
est le même avec un peu plus de difficulté.
Ces chiens n'arrêtant pas, il faut leur inculquer un arrêt
fictif pour indiquer la présence du gibier.
Dans l'épreuve avec gibier tiré et tué quand se peut, la
quête régulière est seule admissible : tout gibier laissé compte pour une
faute.
Le rapport y est également exigé d'une façon correcte et,
pour les spaniels, au commandement.
Je relis quelquefois en souriant l'article de mon ami Herbelin,
où il raconte qu'ayant présenté un springer au mieux (d'après lui) il se trouva
étonné d'être distancé de la première place.
À sa demande, il lui fut répondu par la note : « Est
parti sans ordre au rapport de la pièce tuée. »
Cela paraîtra, comme à Herbelin, excessif à beaucoup de
chasseurs, mais en réalité facilite l'immobilité au départ et au coup de feu et
donne au chien l'occasion d'exercer son nez et son intelligence. Quand il aura
affaire à une pièce blessée, il sera obligé de se calmer, ce qu'il finira
toujours par faire.
Avec un peu d'habitude, un bon chien ne perd jamais une
pièce.
Je fais abstraction du lapin blessé qui rencontre un
terrier.
Chaque société de chasse devrait organiser tous les ans un
de ces concours ou s'entendre pour le faire avec les sociétés voisines.
Quelques amateurs ayant suivi des sociétés déjà organisées en seraient les juges.
A. ROHARD.
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