La race de Faverolles n'est pas une très vieille race. C'est
une création française de la fin du siècle dernier, par les éleveurs de la
région de Faverolles et de Houdan, en Seine-et-Oise, qui fournissaient en
poulets précoces les tables de Paris.
Avec la Houdan, ils avaient la qualité de chair, mais
souhaitaient obtenir plus de précocité et de volume. Le résultat fut obtenu par
des apports de sang de Brahma, de Cochin et de Dorking. Le seul type retenu et
à conseiller est la Faverolles saumonée à « tête de hibou ». Il
existe une variété herminée, une variété fauve et une blanche, mais elles ne
présentent que peu d'intérêt pratique, et le type saumoné est le seul
officiellement reconnu par le Houdan-Faverolles-Club.
Cette volaille s'adapte parfaitement à toutes les régions de
France et réussit aussi bien en liberté qu'en parquets. D'apparence, elle est
calme, lourde et trapue.
Le coq doit avoir la tête forte sans huppe, le corps plutôt
large que long, la poitrine bien développée. Le camail est blanc-crème ou
tacheté de gris, et l'ensemble du dos et dos épaules est un mélange de noir, de
roux et de gris crème Le plastron est noir ou blanc et noir, la queue noire.
Les tarses peuvent être nus ou emplumés. Les pattes sont blanc rosé avec cinq
doigts ; le poids moyen est de 4 kilogrammes.
La poule diffère nettement du coq, car, au lieu d'un
ensemble de plumage foncé, elle est claire d'apparence. La tonalité générale
est le blanc crème. Elle a, en un peu plus léger, l'allure massive du coq et
son poids moyen est de 3kg,500.
La Faverolles est une assez bonne pondeuse. Elle a été peu
sélectionnée sur cette aptitude spéciale, mais pourrait certainement être très
améliorée par un travail suivi portant sur quelques générations. Le standard
indique une ponte moyenne annuelle de 150 œufs, ce qui est déjà honorable si on
se rappelle que la poule commune de ferme produit péniblement 80-90 œufs dans
l'ensemble du troupeau.
La chair de la Faverolles est de première qualité. Elle est
fine, sans amas de graisse par place, et gonfle bien à la cuisson.
Mais c'est surtout sa précocité qui est la grande
qualité et la caractéristique la plus intéressante de la race. C'est bien la
seule qui puisse fournir des poulets de plus de 3 livres à douze semaines, des
coquelets de 2kg,500 à quatre mois et de 4 kilogrammes à six mois.
Ces qualités de précocité et de qualité de chair en font une des races les plus
recherchées pour la production du poulet industriel en éleveuses batteries, et
le grand éleveur-auteur avicole français Louis Bréchemin écrivait à son sujet :
« La poule de Faverolles est la première volaille du monde au point de vue
de la production industrielle du poulet. »
La poule de Faverolles est une excellente couveuse, douce et
attentive. Elle mène admirablement ses poussins. Ce sont en général des jeunes
de cette race qui alimentent par milliers les grands marchés des centres
importants.
Le poussin Faverolles est résistant, peu frileux, et
s'emplume très vite. En raison précisément de ce rapide accroissement de poids,
il est souhaitable, lorsqu'on le peut, d'aider celui-ci et de lui procurer une
alimentation équilibrée, riche en phosphates. Le lait écrémé sera toujours
bienfaisant, mélangé aux pâtées, et les distributions de poudre d'os frais
râpés sont très favorables à un bon développement des sujets, qui seront
toujours exempts de toutes traces de rachitisme lorsqu'ils en consomment avec
de la verdure tendre, fraîche, et en abondance.
Enfin, il est toujours facile de préparer quelques Faverolles
pour en faire des sujets de grande classe pour la table. Il suffit de mettre en
épinette, ou en batterie à cases individuelles, des coquelets ou des poulettes
de trois mois et demi à quatre mois, pendant un mois environ, dans un local
moyennement éclairé, avec température oscillant entre 12° et 20° centigrades,
et de leur distribuer à discrétion une alimentation basée sur les farineux
blancs (farine d'orge, de maïs blanc, etc.) mélangés au lait écrémé. Cette race
prend remarquablement bien la graisse et peut même subir avec succès
l'engraissement forcé, peu pratiqué cependant aujourd'hui.
R. GARETTA.
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