— Au cours de l'été 1949, pêchant au lancer léger dans
la rivière la Sarthe, je fus intrigué par des milliers de petits ronds à la
surface de l'eau. Après observation, je me rendis compte qu’ils étaient l'effet
d'une multitude de petits poissons de quelques centimètres, qui venaient, je
pense, respirer à la surface, l'eau étant devenue trop chaude.
Au bruit que fit mon leurre en tombant, les ronds
disparurent pour réapparaître quelques instants après.
Je fis l’expérience suivante, voulant savoir si leur frayeur
serait la même si le bruit se reproduisait dans l’air : je toussai,
parlai, sifflai, normalement ; à chaque fois, les petits poissons
disparaissaient immédiatement, et ce sur une distance d’une dizaine de mètres
en amont et en aval de moi. Ils réapparaissaient après quelques secondes, et progressivement,
dès que le bruit, objet de leur fuite, avait cessé.
Je crois, d'après cette constatation personnelle, qu'il est indéniable
que les poissons entendent.
M. BUISSON,
abonné.
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