Rapa.
— L'île de Rapa ou île Australe est la plus méridionale
de l'Océanie française. Elle fait partie administrativement de l'archipel des
Gambier, situé plus au nord. Sa configuration présente un croissant irrégulier
très découpé.
Sa passe est étroite en raison des fonds peu profonds ;
elle est ceinturée à l'est d'un rempart corallien. Deux villages indigènes
existent : Aréa au nord de la rade et Aturéi au sud.
L'île Tantureau, au sud-est, sert d'asile de lépreux. La
population est de 250 âmes, pour la plus grande partie féminine ; les
hommes désertent l'île pour aller pêcher les huîtres perlières aux îlots de
Bass, situés plus au sud-ouest, ou aux Cambier.
Le climat de l'île de Rapa est excessivement tempéré. Il
s'identifie à celui des côtes méridionales de la Méditerranée. Certaines
plantes tropicales y poussent bien (café, vanille) ; d'autres, par contre,
n'arrivent pas à maturité (cocotier, arbre à pain). Les côtes sont bordées de
madrépores coralliens ; quoique l'île soit isolée en plein Pacifique sud,
les vents y sont doux, et les tempêtes rares. Autant l'océan est calme au sud,
autant il est sujet à tempêtes violentes plus au nord.
Les communications avec Rapa sont très précaires. Un seul
bateau de Tahiti vient y faire escale au village d'Aréa, une fois par an. L'île
est administrée par un pasteur indigène protestant, délégué des missionnaires
installés plus au nord dans l'archipel des Gambier. Le climat étant très sain,
le gouvernement français avait envisagé un temps durant la possibilité d'y établir
un établissement sanitaire pour les coloniaux.
L'île de Rapa renferme une jolie rade de plusieurs milles de
long, mais peu profonde. Le sous-sol y est assez riche (houille, kaolin,
manganèse). La flore y est réduite, à part la culture indigène de la vanille et
du café. Il y a peu de bois ; la faune se compose surtout de cochons
vivant à l'état libre, ainsi que de chèvres. Pas d'animaux nuisibles. Une
grande quantité d'oiseaux de mer fréquentent l'île et y déposent leur fiente,
d'où constitution de bancs de guano sur les rochers.
De jolies pierres de construction se trouvent un peu
partout. L'île est très habitable, et c'est sans doute son éloignement qui la
fait dédaigner des Européens. Des dépôts de mazout pourraient être constitués,
et, la passe une fois débarrassée de ses rochers de corail, la rade pourrait
fournir un point d'escale pour les steamers de la ligne Southampton-Panama-Auckland.
L'île est manifestement un ancien cratère de volcan d'un continent disparu.
Les côtes sont très poissonneuses et l'on pêche, en
particulier, la biche de mer, poisson aphrodisiaque recherché des indigènes et
même des Européens.
Clipperton.
— Cette île a fait l'objet de discussions entre les
gouvernements français et mexicain au sujet du guano.
C'est un îlot corallien, sans végétation, sauf quelques
cocotiers dans le nord. La Société des phosphates d'Océanie a une option pour
les gisements de phosphates, mais ceux-ci restent inexploités.
L'île de Clipperton est entièrement française depuis
l'arbitrage de 1931.
|