— La pêche est l'un des plaisirs du Polynésien, mais aussi
un des principaux moyens d'assurer sa subsistance, car il ne pratique l'élevage
que de façon tout à fait accessoire ; l'animal domestique est le cochon
noir, qui vagabonde librement dans les vallées, mais ne s'y engraisse guère.
Le Polynésien se livre donc à la pêche, mais plutôt en lagon
qu'en haute mer, et il emploie des méthodes variées, parfois très ingénieuses.
Pour la pêche à la sardine, par exemple, les femmes
confectionnent des guirlandes de feuilles de cocotier qui sont utilisées à la
façon de sennes ; parfois, un village entier pratique la pèche en commun.
La pêche au harpon se pratique encore individuellement. Mais i1 faut signaler
que nos filets de pêche tendent de plus en plus à remplacer ces instruments
primitifs.
Dans les Touamotou, la pêche des huîtres perlières et nacrières
est encore une des richesses des populations. Les pêcheurs utilisent maintenant
des lunettes de plonge qui leur permettent de voir convenablement sous l'eau et
n'ont plus recours à l'étendage en surface d'une couche d'huile de coco pour
leur permettre d'apercevoir le fond de la mer. Le plongeur reste sous l'eau
jusqu'à quatre-vingt-dix et même cent secondes et fait jusqu'à soixante
descentes dans sa journée. La pêche de la nacre atteint ainsi près de 200
kilogrammes par jour ; quant aux perles, leur recherche dans la chair des
huîtres est assez délicate, et les perles de prix assez rares.
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