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Plantations du bord des eaux

On reconnaît volontiers que ce sont les eaux qui animent le paysage et lui donnent tout son caractère. Mais, ce dont on se rend moins compte, c'est qu'elles seraient de peu d'effet si elles n'étaient accompagnées d'autres éléments, en apparence secondaires, mais en réalité déterminants dans les scènes nombreuses et variées que ces eaux permettent de réaliser. Ces éléments sont les rochers et les plantations du bord des eaux.

D'une façon générale, les végétaux qui aiment l'humidité sont ceux qui réussissent le mieux au bord des eaux. Certaines plantes de rocailles, surtout parmi les arbustes, y donnent également d'excellents résultats.

Un certain nombre d'arbres sont particulièrement indiqués pour cette utilisation. Nous citerons, parmi les plus ornementaux :

Le Saule pleureur de Babylone, aux longs rameaux flexibles et au feuillage vert clair, des plus décoratif au bord d'une jolie pièce d'eau ;

Le Frêne pleureur, à feuilles d'un vert plus foncé et à port un peu plus lourd que le précédent, mais encore très ornemental ;

Le Peuplier de Boll, à feuillage blanc cotonneux et à branches dressées, qui peut convenir pour former des groupes tranchant sur la verdure plus sombre des résineux plantés dans son voisinage ;

Le Chêne des marais (Quercus palustris), grand et bel arbre à végétation rapide, dont le feuillage rougit, en certains endroits, parfois très fortement à l'automne ;

L'Aulne impérial, arbre de grandeur moyenne, touffu, à feuillage léger et finement découpé, et l'Aulne blanc, à feuilles blanchâtres, plus spécialement convenables pour maintenir les berges des ruisseaux à courant assez rapide ;

Le Copalme (Liquidambar styraciflua), à cime pyramidale, dont le beau feuillage prend à l'automne, surtout au bord des eaux, une teinte écarlate et qui dégage au printemps, après une ondée, une forte odeur balsamique ;

Le Cyprès chauve, grand et beau conifère à port conique, au léger feuillage caduc rougissant à l'automne, presque semi-aquatique, qui, lui aussi, contribue par ses puissantes racines à la consolidation des berges ;

Le Sapin du Canada (Tsuga canadensis), autre conifère, parfois élancé, mais plus souvent buissonnant, à feuillage fin à revers argenté, élégant et de parfaite rusticité.

Les arbustes et arbrisseaux utilisables sont assez nombreux et, pour la plupart, à feuilles caduques ou semi-persistantes. Les plus intéressants sont :

Le Saule à feuilles de romarin, aux nombreux rameaux bien garnis de fines feuilles, glauque argenté, faisant très bel effet dans les endroits ensoleillés ;

L'Eleagnus pungens, bel arbuste à rameaux arqués, à feuilles vertes en dessus et argentées en dessous, convenant bien dans les rochers qui bordent un ruisseau torrentueux ;

Le Berberis stenophylla, à rameaux fins, gracieusement arqués, portant des feuilles vert foncé, étroites et épaisses, et des grappes de fleurs jaunes en avril-mai ;

Le Desmodium penduliflorum, à fleurs rose violacé, en grappes nombreuses formant, par leur ensemble, de longues panicules pendantes s'épanouissant en août ;

Le Forsythia suspensa, à branches fines, retombantes, couvertes, dès le mois de mars et avant que les feuilles apparaissent, d'innombrables fleurs d'un beau jaune-soufre tachetées de rouge ;

Le Tamarix hispida estivalis, variété vigoureuse d'un port élégant, à jolies inflorescences rose carmin vif paraissant en juillet-août ;

Le Cognassier du Japon, dont les rameaux divergents portent, en avril, de nombreuses fleurs aux couleurs vives variant, selon les sortes, du blanc rosé au rouge écarlate foncé en passant par toutes les nuances intermédiaires ;

L'Hippophae rhamnoides, arbrisseau rustique poussant en tous terrains, à feuilles vert grisâtre en dessus, argentées en dessous, à fruits rouge orangé vif ;

Les Cotoneaster rampants, et particulièrement le Cotoneaster horizontalis, à branches étalées portant des feuilles vert foncé et de nombreuses fleurs blanc rosé, auxquelles succèdent des fruits rouge vif qui persistent tout l'hiver et font de cet arbuste rustique l'un des plus décoratifs pour garnir talus et rocailles au bord des ruisseaux torrentueux du jardin alpin.

E. DELPLACE.

Le Chasseur Français N°642 Août 1950 Page 486