Semis.
— On sème, dans le courant de septembre, un grand
nombre de plantes vivaces et bulbeuses dont les graines demandent, pour germer,
un temps assez long et ont par conséquent, besoin d'être stratifiées après leur
récolte. C'est, en particulier, le cas pour les anémones, la buglosse
d'Italie, le gypsophile paniculé, les phlox vivaces, les pivoines
herbacées, etc.
Il est encore temps de semer un certain nombre d'espèces
bisannuelles qui serviront à garnir les plates-bandes au printemps prochain :
pâquerettes, myosotis des Alpes, silène à fruit pendant, lunaire
bisannuelle, Erysimum Petrowskianum. Ces plantes, se développant
rapidement, prendront encore assez de force avant la mauvaise saison pour
supporter les attaques des insectes. Cependant elles ne fleuriront pas avant
l'hiver et, de ce fait, leur floraison n'en sera que plus belle au printemps.
Bouturages.
— On termine, vers le 5 septembre, de préférence
en pots, le bouturage des géraniums à corbeilles. Il faut, en effet, que
ces plantes aient le temps de s'enraciner convenablement avant leur rentrée
dans la serre froide, qui s'effectuera du 10 au 12 octobre.
On continue, pendant la plus grande partie du mois, à
bouturer, sur couche tiède, pour les conserver l'hiver dans la serre, les héliotropes,
anthémis, sauges éclatantes, verveines.
Écussonnage des rosiers.
— On achève, dans les premiers jours du mois,
l'écussonnage à œil dormant des églantiers nains, de ceux élevés en demi-tige
ou en haute tige. L'écusson ne devant se développer qu'au printemps prochain,
on se gardera de porter aucune atteinte à la végétation du sujet. Celui-ci ne
sera rabattu qu'en février prochain.
Plantations.
— Les plantes vivaces provenant des semis de printemps
ou des bouturages faits en été sont maintenant suffisamment fortes pour être
plantées. On peut donc les mettre en place dans un terrain convenablement
préparé et fumé. C'est en effet une erreur de croire que ces plantes ne
bénéficient pas d'un apport d'engrais convenablement dosé. Bien que pouvant
venir dans une terre maigre, elles seront toujours plus belles en sol ameubli
et enrichi.
Septembre est aussi le moment de planter à demeure les
plantes à floraison tardive (chrysanthèmes d'automne, asters,
etc.) qui doivent apporter un complément de parure au jardin pendant l'automne.
Enfin, d'une façon générale, c'est le moment de diviser et
de mettre en place toutes les plantes vivaces rustiques fleurissant au
printemps.
Plantes vivaces rustiques à floraison de printemps.
— Parmi les plantes vivaces rustiques, un certain
nombre donnent au printemps ou au commencement de l'été leur floraison.
Pour que celle-ci s'accomplisse dans les meilleures
conditions, il importe que la touffe ait pris possession du sol avant l'hiver.
Aussi faut-il pratiquer la division des touffes dès la fin de l'été ou, au plus
tard, au début de l'automne.
Quelques espèces sont franchement bulbeuses et leurs bulbes
forment des touffes qu'il est également possible de fractionner en vue d'en
former plusieurs plantes nouvelles. Tels sont les fritillaires, les narcisses,
le lis blanc, le lis tigré, etc. Dans d'autres, la souche est rhizomateuse et
se divise avec facilité ; mais, pour que la floraison soit vraiment belle,
il faut que la division ait été opérée depuis un certain temps (une année ou
deux) ; les iris sont dans ce cas.
Plusieurs plantes donnent de meilleurs résultats si on en
fait des boutures de racines après la floraison ou en septembre, sous châssis
ou sous cloche dans de la terre de bruyère ; tels sont, par exemple, les
pavots à bractées.
Enfin, il en est qui réussissent mieux par semis des graines
fait d'avril à juin-juillet : le gypsophile paniculé appartient à cette
catégorie.
Parmi les plus belles plantes vivaces rustiques à floraison
de printemps, nous pouvons citer :
1° PLANTES NAINES À BORDURES.
— La corbeille d'argent à fleurs doubles, espèce
gazonnante, à ramifications nombreuses et à fleurs d'un blanc pur formant de
remarquables taches et des tapis ravissants en mai ;
— l’anémone hépatique, à fleurs bleues ou roses
doubles, d'autant plus précieuses qu'en février-mars, au moment où elles
apparaissent, les jardins sont encore à peu près nus ;
— l’iris nain (I. pumila), à fleurs
violettes, bleu de ciel, blanches ou jaunâtres, fleurissant en avril-mai, qui
se prête à la garniture des rocailles et des lieux accidentés, par groupes
unicolores ou variés.
— la primevère à grandes fleurs et ses variétés
doubles ou pleines à fleurs marginées, panachées et bariolées de diverses
façons, se succédant, suivant le climat et l'exposition, de février-mars à mai ;
— les œillets mignardises, blancs ou roses,
formant, au moment de la floraison, de fin mai à juillet, des bordures d'une
grande élégance, extrêmement odorantes, se prêtant fort bien à la confection
des bouquets ;
— le gazon d'Espagne (Statice armeria),
plante très naine, formant des bordures fort jolies et de longue durée en
terrain sablonneux, dont les fleurs roses, en capitules serrés et globuleux, se
montrent pendant le mois de mai et parfois jusqu'en juin-juillet, parant merveilleusement
talus, glacis et rocailles.
2° PLANTES PLUS GRANDES.
— La fritillaire ou couronne impériale, à
grandes fleurs rouge-brique en couronne, imitant des tulipes renversées, qui
s'épanouissent de fin mars à fin avril, constituant, à cette époque, un des
plus beaux ornements de nos parterres ;
— le bleuet vivace ou centaurée des montagnes,
fleurissant de fin avril à juin, une des meilleures plantes que nous ayons pour
la décoration des plates-bandes et des rochers ;
— les ancolies vivaces, peu exigeantes sur la
qualité du terrain et dont on peut tirer un bon parti pour orner les endroits
ombragés où peu d'autres plantes réussiraient ;
— le doronic du Caucase, à larges fleurs d'un
jaune foncé, paraissant de fin mars à mai ; plante qui vient parfaitement dans
les terrains frais et légers ;
— les pavots d'Orient et pavots à bractées,
plantes de grand effet, très méritantes pour l'ornementation des plates-bandes
et des corbeilles des grands jardins, fleurissant de mai à juin et
refleurissant à l'automne, convenant dans tous les terrains sains, mais surtout
dans ceux qui renferment une certaine proportion de calcaire ;
— le lupin polyphylle, dont il existe des
variétés à fleurs bleues, d'autres à fleurs roses, d'autres encore à fleurs
blanches disposées en épis simples de grande dimension, atteignant parfois plus
de 50 centimètres de longueur et fort recherchés pour les bouquets de fin mai à
juillet. Avec ce lupin, on peut former des groupes tout à fait remarquables, en
plein soleil ;
— le lis blanc, d'une éclatante blancheur, dont
les fleurs coupées sont très appréciées en juin, aussi bien pour leur beauté
que pour leur odeur pénétrante ; plante extrêmement rustique, venant dans
tous les terrains ;
— la pivoine officinale, plante populaire s'il
en fut et néanmoins toujours précieuse pour orner les plates-bandes, composer
des corbeilles unicolores ou variées ou pour planter dans les arbustes
clairsemés, à laquelle on ne peut reprocher que la durée très limitée de sa
floraison ;
— les pieds-d'alouette vivaces hybrides, aux
coloris nombreux et variés, fleurissant souvent du printemps à l'automne,
plantes ornementales de premier ordre, surtout pour les grands jardins, où
elles arrivent à former des touffes énormes avec des épis de fleurs de
dimensions considérables.
E. DELPLACE.
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