Travaux de septembre

Poirier et pommier.

— Dans les premiers jours du mois, dernier traitement à la bouillie arsenicale contre le ver des fruits des variétés à cueillir fin octobre-début de novembre.

Pour les autres variétés, poudrages ou pulvérisations avec des insecticides à base de roténone, de D.D.T. (Gésarol 50), de phénothiazine (Somax), etc.

Continuation de la taille en vert des pommiers.

À la fin du mois, enlèvement des sacs pour les fruits d'hiver ensachés.

Continuation de la récolte des fruits de fin d'été.

Pêcher.

— Continuation de la récolte, des pincements et des palissages. Taille en vert après récolte, suivant les variétés. Jusqu'au 5, greffages en écusson de pêchers sur amandier.

Prunier.

— Récolte des prunes tardives au fur et à mesure de leur maturité.

Vigne.

— Récolte des raisins. Pose de fioles d'eau miellée. Ensachage dans des sacs de crin en vue de la conservation sur pied.

Pour consommer de bons fruits, il faut les récolter à point.

On sait que les fruits à pépins, poires et pommes, ont deux maturités distinctes : l'une, dite maturité de récolte, correspond au moment où le fruit est bon à cueillir ; l'autre, appelée maturité de consommation, correspond au moment où il est bon à manger.

Pour certaines pommes ou poires, ces deux maturités sont séparées de huit à quinze jours. Elles le sont de plus d'un mois pour d'autres ; de plusieurs mois pour d'autres encore.

Ceci ne se produit d'ailleurs pas pour les fruits à noyaux (pêches, prunes, cerises, abricots), et pas davantage pour les raisins. Tous ces fruits doivent, pour avoir le maximum de qualité, arriver à peu près à l'état consommable sur l'arbre même ou sur le cep.

L'arboriculteur non professionnel et le simple amateur distinguent très difficilement, pour les diverses variétés de fruits à pépins, l'époque de la maturité de récolte. Assez visible pour quelques fruits, elle ne l'est guère, en effet, pour un grand nombre d'autres. C'est seulement par des observations longues et minutieuses que les professionnels sont arrivés à déterminer l'époque moyenne de cette maturité pour chaque variété de fruit ou, pour nous exprimer plus simplement, le moment où chaque fruit est bon à cueillir.

Pour pouvoir profiter de ces observations et éviter de récolter des fruits à une date intempestive, tout propriétaire doit, d'abord, parfaitement connaître les variétés qui forment sa plantation fruitière. Aussi, chaque fois qu'il achète des arbres en pépinière, doit-il attacher une grande importance à l'étiquetage correct et en garder trace avec beaucoup de soin, soit en faisant un croquis de la plantation, croquis qu'il conservera dans ses archives, soit en étiquetant chaque arbre de façon durable, soit encore, pour plus de sûreté, en faisant à la fois les deux opérations.

Cette élémentaire précaution permettra de connaître au moins tous les arbres par leur nom. Il sera alors aisé d'imiter ce que font les arboriculteurs de profession, c'est-à-dire de récolter les fruits à la date convenable.

Les poires et pommes se récoltent à partir de la seconde quinzaine de juillet pour les fruits d'été, jusqu'au début de novembre pour ceux d'hiver.

Passé le 8 novembre, aucune poire ou pomme ne doit rester dans le jardin. Tout doit être rentré au fruitier.

Ces fruits arriveront successivement à maturité : ceux d'été, comme Épargne ou Beurré Giffard, cinq ou six jours après la cueillette ; ceux d'automne, comme Beurré Hardy ou Louise-Bonne, un peu plus longtemps après celle-ci ; ceux d'hiver, selon la variété, depuis décembre ou janvier avec Curé ou Doyenné d'Alençon ou encore Passe-Colmar, jusqu'en avril ou mai avec Bergamote Espéren.

Un certain nombre d'amateurs, sachant toute l'importance que présente la parfaite connaissance de la variété, ne manquent jamais de mettre au point la liste des arbres de leur jardin. Ils sont ainsi à même de récolter les fruits à l'époque la plus convenable. Mais nombreux sont encore, malheureusement, les nouveaux propriétaires qui ne connaissent pas ou connaissent mal les variétés plantées dans le jardin qu'ils viennent d'acquérir et, en conséquence, ne peuvent savoir quand les fruits en sont bons à cueillir. Voici, pour ces derniers, quelques conseils pratiques susceptibles de leur éviter des erreurs trop grossières dans l'appréciation de la maturité de récolte de leurs fruits.

D'abord, la chute des fruits attaqués par le ver. Celle-ci est un indice que les autres fruits de même variété vont sous peu être bons à cueillir. Quelques jours après, on peut en commencer la récolte.

Ensuite, l'atténuation de la couleur verte de l'épiderme dans beaucoup de variétés. Ce n'est cependant pas un caractère très constant ; certains fruits, la poire Beurré d'Amanlis, par exemple, sont, en effet, bons à cueillir sans que leur teinte en soit modifiée de façon appréciable, même pour un œil bien exercé.

Enfin, la couleur des pépins. Pour caché qu'il soit, ce dernier signe n'en est pas moins l'un des plus sûrs. Désire-t-on se rendre compte si un lot de fruits de variété indéterminée est bon à cueillir ? On prend l'un de ces fruits, on le coupe en deux et l'on examine les pépins. S'ils sont encore blancs extérieurement, le fruit n'est pas bon à cueillir. Si, au contraire, ils sont bruns, la cueillette et la rentrée au fruitier peuvent s'opérer sans inconvénient.

Récolter le fruit au bon moment, c'est, en tout cas, d'une importance capitale si l'on veut, plus tard, en apprécier toutes les qualités.

À la campagne, on cueille souvent trop tard les poires précoces, et on ne consomme ainsi que des fruits dont l'intérieur est blet.

Au contraire, par crainte des gelées, dit-on, on récolte beaucoup trop tôt les poires tardives, et celles-ci restent vertes, se rident et, fort souvent, ne mûrissent jamais. Si l'on croit tout de même pouvoir les consommer à l'époque où, normalement, on devrait pouvoir le faire, on ne trouve pas, même aux meilleures d'entre elles, le parfum délicat qui fait le bon fruit.

Faute de quelques connaissances élémentaires, faute tout simplement d'un peu d'ordre et de méthode, on s'est ainsi privé du plaisir, non négligeable cependant, que constitue la dégustation d'un fruit savoureux et mûr à point.

Précautions à prendre pour la récolte et l'entreposage au fruitier.

— La bonne conservation des fruits au fruitier dépend, pour une large part, des soins apportés à la récolte de ces fruits et à leur transport au fruitier.

L'opération de la cueillette doit se faire par beau temps, vers la fin de la matinée ou au début de l'après-midi, lorsque la rosée a disparu et que l'épiderme du fruit s'est assaini.

Généralement, à l'époque de la cueillette des fruits d'hiver (octobre ou début de novembre), c'est entre 11 heures du matin et 4 heures de l'après-midi qu'il faut cueillir.

On saisit le fruit à pleine main, mais sans le serrer, puis on le soulève pour détacher le pédoncule à son point d'intersection sur la coursonne qui le porte.

On emploie le cueille fruits pour cueillir ceux placés à l'extrémité des branches.

Aussitôt récoltés, les fruits sont disposés avec précaution dans un panier plat, où l'on en met deux rangs seulement s'il s'agit de fruits de choix, davantage s'il s'agit de fruits courants.

Il faut, en tout cas, pour les fruits de longue conservation, et surtout pour les poires, éviter absolument toute meurtrissure ou talure qui serait le point de départ inévitable de la pourriture, plus ou moins rapide, mais certaine.

Le transport au fruitier doit être effectué avec autant de soin que la cueillette. Les fruits sont disposés sur les rayons et l'on évite qu'ils ne se touchent.

Les poires sont placées debout, l'œil du fruit en bas, le pédoncule en haut. Les pommes, au contraire, sont posées sur le pédoncule, l'œil se trouvant au-dessus.

Les pommes sont moins délicates à manipuler que les poires. Certaines variétés même, à peau épaisse, comme la Reinette du Mans, ne redoutent rien de transports un peu prolongés. Leur conservation est également plus facile. Il est néanmoins toujours préférable de prendre quelques précautions pour leur cueillette.

E. DELPLACE.

Le Chasseur Français N°643 Septembre 1950 Page 548