La Hollande, comme le Danemark, grâce à la clémence de son
climat, tempéré par le voisinage de la mer et l'humidité ambiante, grâce aussi
à la richesse de ses pâturages et aux soins dispensés à ses bêtes à cornes,
possède des vaches qui sont d'admirables laitières.
La race hollandaise, sélectionnée de longue date en
vue de la lactation, sous l'égide des Herd-Book organisant des concours
laitiers, a été importée un peu partout, en France, en Belgique, dans les deux
Amériques et jusqu'en Australie, ce qui fait que cette population bovine
dépasse largement 3 millions de têtes dans les deux hémisphères.
La plus répandue des trois sous-races est
incontestablement la variété pie-noire de la Frise, laquelle fournit des
rendements moyens de 5.000 litres de lait annuellement, lesquels peuvent
s'élever exceptionnellement à 8.000 et même 9.000 litres d'un lait, contenant
environ 32 grammes de matière grasse par litre, à condition que les vaches
soient copieusement nourries et que leur ration soit bien équilibrée.
La variété pie-rouge, si on en excepte le pelage,
ressemble beaucoup à la pie-noire, mais elle est plus massive, moins affinée.
Elle est adaptée à la production mixte de la viande et du lait. On la rencontre
surtout sur les rives de la Meuse.
La variété de Groningue, également créée pour la
production mixte, possède une robe entièrement noire, sauf la tête, qui est
blanche et porte sur le pourtour des yeux une bordure de poils noirs.
De ces trois sous-variétés, c'est certainement la
Hollandaise pie-noire qui est la plus intéressante pour les nourrisseurs et les
éleveurs spécialisés dans la production intensive du lait, destiné à la
consommation en nature. Elle est surtout répandue dans les départements du Nord
et du Nord-Est, jusque dans les Vosges. Elle pourrait avantageusement être
importée dans la zone littorale, partout où le climat est tempéré et humide,
mais il faudrait s'attendre à des mécomptes si on la transportait dans les
régions sèches, arides et froides. Des Hollandaises, importées de leur pays d'origine
sur les plateaux lyonnais, ont vu, en peu de temps, leur rendement laitier
tomber au niveau de celui des Fémelines du pays peuplant la même vacherie.
Standard de la pie-noire.
— (Dressé par le Herd-Book français de la Hollandaise
frisonne.)
Tête : petite.
Cornes : fines, régulièrement arquées en avant,
de couleur blanc jaunâtre à la base et noire à leur extrémité.
Encolure : fine.
Fanon : absent.
Jarret : saillant, un peu étroit.
Flanc : parfois large.
Bassin : ample.
Hanches : très écartées.
Ligne dorsale : soutenue.
Peau : fine et souple.
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Mamelles : très volumineuses et souples.
Trayons : très écartés, régulièrement placés.
Écusson : large et montant haut.
Production laitière : très abondante.
Taille : 1m,30 au minimum.
Poids : 600 kilogrammes environ.
Pelage : pie-noir, les membres étant
généralement blancs jusqu'au-dessus du genou et du jarret ; une tache
noire au-dessous du genou est un cas d'exclusion. Le ventre est également
blanc. Sur tout le corps, le noir et le blanc doivent être nettement délimités.
Le mufle est plus ou moins pigmenté. La tête est souvent noire, avec pelote
frontale. Le bout de la queue est blanc. Le pis doit être blanc, mais les
trayons peuvent être noirs. Le scrotum est blanc.
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Acclimatement de la race.
— La vache hollandaise, importée directement de la
plaine néerlandaise, où elle jouit d'un climat marin et de plantureux herbages,
voit ses aptitudes laitières diminuer rapidement si on ne la nourrit pas d'une
façon spéciale, sur la base de fourrages verts, complétés par des aliments surazotés,
notamment de tourteaux, et si on ne la protège pas des intempéries,
principalement du froid, de la chaleur et des vents desséchants, en créant des
abris et en aménageant confortablement les vacheries.
En principe, il est moins aléatoire et certainement plus
économique, lorsqu'on décide de peupler une vacherie en hollandaises, de
s'adresser à des éleveurs français, affiliés au Herd-Book de cette race,
installés dans une région ayant beaucoup d'analogie comme climat, altitude,
flore, nature du terrain, etc., avec celle que l'on habite.
L'acclimatement est plus facile, et les rendements laitiers
ne risquent pas d'être influencés défavorablement.
Ce que l'on peut faire de mieux, en l'occurrence, c'est de
recourir, pour les saillies, à un taureau de bonne lignée, inscrit au
Herd-Book. La fécondation peut se faire naturellement ou artificiellement, par
insémination, de manière à communiquer à la descendance les aptitudes de la
parfaite laitière, produisant un lait abondant, destiné à la consommation en
nature, pour l'approvisionnement des villes. Mais il faut tenir compte que ce
lait, relativement pauvre en graisse et en matière sèche, ne vaut pas celui de
la Normande, par exemple, pour la fabrication du beurre et des fromages.
C. ARNOULD.
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