Accueil  > Années 1950  > N°644 Octobre 1950  > Page 596 Tous droits réservés

Le Berger allemand

Il y a trois sortes de poil parmi les chiens de berger allemands (1) :

    Le poil ras ;
    Le poil dur ;
    Le poil laineux.

À ces trois sortes de poil il faut un sous-poil dense. C'est à celui-ci que le chien de berger doit sa résistance aux intempéries.

Berger allemand à poil ras.

— Le poil de couverture doit être très dense, planté droit, ferme et rude au toucher. La tête, y compris l'intérieur des oreilles, le devant des membres, les pieds et les orteils doivent avoir le poil court ; au cou, les poils sont plus longs et plus forts. À la face postérieure des membres, le poil est long jusqu'à l'articulation du poignet et jusqu'au jarret et forme une culotte aux cuisses. Les longueurs de poil différent, et on y trouve nombre de formes intermédiaires. Le poil trop court est un défaut ; le poil trop long ramasse les saletés et dans sa texture défectueuse manque souvent de sous-poil.

Le berger allemand à poil dur.

— Cette variété ne se rencontre que rarement, et souvent le poil n'est pas assez dur de texture. En général il est plus court que chez les chiens à poil ras. Les parties du corps qui, chez ce dernier, sont à poil court, pattes et tête, sont, chez le chien à poil dur, recouvertes par du poil dur, peut-être plus court. Ce poil forme au museau et au-dessus des yeux une barbe et des sourcils plus ou moins développés. Ce poil est raide, dur au toucher comme du fil de fer, l'analogue de ce que l'on rencontre chez le schnauzer allemand à poil rude. La queue doit être sans frange. En général, le chien à poil dur ressemble au chien à poil ras, mais son museau paraît être plus large et plus fort.

Le berger allemand à poil laineux.

— ou chien de berger vieil allemand. Cette variété n'est plus fréquente ; on la rencontre cependant encore dans le sud et dans l'est de l'Allemagne, comme chien de travail. Généralement produit de croisement entre chien de Berger à poil laineux et à poil ras rarement comme véritable « chien de berger vieil allemand ». Le poil est touffu, avec de longues ondulations et rude au toucher.

Les poils de la tête retombent sur les côtés en recouvrant en partie les yeux et forment une barbe au museau. Les pattes sont également recouvertes de longs poils, et la queue est frangée. Dans le sud de l'Allemagne, les oreilles sont de moyenne grandeur et retombantes. Dans le nord de l'Allemagne, particulièrement dans la région de Hanovre et de Braunschweig, on trouve des chiens à poil long avec des oreilles droites, généralement unicolores blancs. Dans le langage populaire du nord de l'Allemagne, depuis la Prusse Orientale jusqu'au Rhin, ces chiens, appelés « caniches bergers » (Schaferpudel), donnent souvent naissance à des sujets anoures, à queue courte naturelle, en allemand (Matzschwang). Passons aux défauts. Sont considérés comme tels toutes les défectuosités qui influencent le fond et l'aptitude au travail, en particulier, un naturel qui ne concorde pas avec le sexe et le tempérament berger : indifférence, faiblesse des nerfs, surexcitation, peur ; ensuite la cryptorchidie simple ou double (à écarter des examens de sélection et des expositions), puis le manque de force vitale, de plaisir au travail, constitution molle ou lymphatique, couleurs lavées, sont des défauts qui entraînent l'exclusion des chiens des examens de sélection et des expositions. Il en est de même des chiens Albinos, avec manque complet de pigmentation (par exemple à truffe rose ou rouge) et des chiens incolores blancs (à truffe noire), exception faite pour les chiens de berger dit « Vieux Allemands ».

En outre, dans les cas particuliers, les chiens dépassant la taille admise ou de forme chétive, de modèle trop haut sur pattes ou trop court, trop léger ou trop massif, avec des membres trop droits, un dos mou, ainsi que tous les facteurs diminuant l'endurance et l'étendue de la démarche ; le museau dont l'allongement en pointe exagérée atteste la faiblesse ; défaut de mâchoire, notamment dents ne s'adaptant pas les unes aux autres, denture faible ou cariée. Enfin, comme défauts d'importance secondaire : poil trop mou ou trop court, manque de sous-poil, crâne massif et mal conformé, doigts de pieds écartés, oreilles pendantes ou généralement mal portées, queue enroulée ou mal portée, oreille et queue coupées, courte queue naturelle.

Dans ces commentaires, M. Barais, éleveur chevronné, dit que dépasser la taille pour un chien de berger est un grave défaut, qu'il vaut mieux être en dessous pour produire des chiens équilibrés et substantiels, les exemples sont là : presque tous les grands champions avaient de 60 à 62cm,5 et pesaient de 32 à 36 kilogrammes.

« La force de la tête doit suivre le sexe; elle doit être plus forte chez le mâle, en coin, non en aiguille, ce qui serait une fâcheuse tendance pour les têtes trop affinées.

» C'est en fait l'obliquité de l'épaule et le développement normal de l'arrière-train qui permettent au trot cet avancement facile, cette allure libre, aisée, souple, sans mouvements inutiles, les antérieurs prenant le terrain en rasant le sol sans jeter les pattes en l'air, ce chien équilibré qui semble glisser sans heurt et sans effort apparent.

L'esprit de vigilance est inné chez le chien de berger et de défense, la garde du maître, de ses biens : troupeaux ou objets. Le dressage qui au début avait pour objet de développer les facultés cérébrales du chien, tout en poussant une gymnastique favorable aux déplacements du corps, permet une obéissance totale qui se manifeste au premier geste ou au premier appel, et à la perfection dans les allures, le saut, l'attaque, la défense, qui rend si spectaculaires, sportives et populaires, toutes les manifestations et démonstrations des chiens de berger et de défense dans leurs exercices.

Il est question de faire des démonstrations de chien de police nocturnes, ceci peut être très intéressant, le chien réagissant avec beaucoup plus d'intensité la nuit.

C'est en 1899, sous la présidence de von Stéphanitz, que fut fondé le livre des origines du berger allemand (Schäferhund Vereinstandard) à partir de cette date l'élevage prit une forme vraiment concrète.

A. PERRON.

(1) Voir Le Chasseur français de septembre 1950.

Le Chasseur Français N°644 Octobre 1950 Page 596