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Alimentation des volailles

Nombreuses sont les demandes de mes correspondants qui sollicitent des renseignements et des précisions au sujet de l'alimentation des habitants de leurs basses-cours. La plupart du temps, on désire me voir fournir un modèle de ration, une ration bien « équilibrée », c'est-à-dire comportant les principes alimentaires appropriés en nombre et qualité nécessaires ; et cela, afin de permettre aux volailles de subvenir à l'entretien de leurs corps et de produire œufs et viande de manière satisfaisante.

Nous limiterons aujourd'hui notre article à l'étude de l'alimentation des poules et des poulets, quoique la base en soit applicable à celles des lapins, et des autres gallinacés. De même, nous étudierons prochainement les différents types de rations. Pour l'instant, il paraît indispensable, avant toute autre chose, de passer en revue les principes élémentaires de base, afin qu'il n'y ait plus ni ignorance ni confusion quant à la nature et l'existence de ces principes.

Ces principes alimentaires, dont on parle constamment en aviculture, sont les protéines, les hydrates de carbone, les matières grasses, les matières minérales, l'eau ; tous sont indispensables, tout autant que les vitamines, dont nous parlerons aussi.

Les protéines sont surtout caractérisées par leur teneur en azote ; elles renferment aussi de l'oxygène, de l'hydrogène, du carbone, et, parfois, un peu de soufre, de phosphore et de fer. Les protéines d'origine animale sont les principes élémentaires les plus nécessaires aux poules si l'on veut en obtenir une ponte abondante. Les céréales, le lait, la farine de viande, la farine de poisson sont riches en protéines ; il est indispensable de faire entrer ces éléments dans les rations, surtout dans celles des poules pondeuses.

Les hydrates de carbone comprennent du carbone, de l'hydrogène, de l'oxygène. Ce sont, avant tout, des principes d'énergie et de chaleur. Indispensables à toutes les volailles, leur rôle est important. Ce sont eux qui permettent l'élaboration du jaune de l'œuf.

Les matières grasses, dont le rôle est à peu près identique à celui des hydrates de carbone, se trouvent en faible proportion dans les céréales ; on n'a généralement pas à s'occuper de leur pourcentage dans les rations : elles s'y trouvent toujours en quantité suffisante.

Les matières minérales jouent un rôle beaucoup plus important : sans elles, la ponte est nulle. C'est pour cette raison que l'on ajoute souvent aux rations de la poudre d'os, de la poudre de coquilles d'huîtres (ou des granules), pour augmenter la proportion des matières minérales. Ces dernières sont indispensables en période de croissance pour la formation des os, tout aussi bien qu'en période de ponte pour la constitution des coquilles des œufs.

Nul n'ignore la grande quantité d'eau qui existe dans le corps des volailles, tout aussi bien que dans leurs œufs. Sans eau la vie est impossible, et il est donc inutile d'insister plus longuement sur la nécessité qu'il y a de tenir toujours de l'eau pure à la disposition des volailles.

Voici enfin les vitamines ; elles paraissent mystérieuses ; elles sont pourtant essentielles. Leur absence empêche tout élevage de parvenir à ses fins ; leur rôle d'équilibre et de « catalyse », maintenant connu, permet d'affirmer que leur inexistence dans les rations entraînent des troubles de croissance, la stérilité, la mort, etc. ...

Le soleil, la verdure, l'huile de foie de morue, les produits de laiterie sont de riches dispensateurs de vitamines. Mais vous aurez toujours intérêt à ajouter un supplément vitaminé à vos rations, surtout si vos volailles n'ont pas la possibilité de disposer de vastes enclos herbeux et ensoleillés.

Une autre fois, nous nous entretiendrons des rations-types pour telle ou telle période de l'élevage (jeune âge, croissance, ponte, engraissement). Mais nous voilà déjà familiarisés avec les éléments de ces rations.

E. DE JEANAY-CHALENS.

Le Chasseur Français N°644 Octobre 1950 Page 618