En principe, la clôture générale de la chasse aura lieu en.
France le 7 janvier 1961 au soir, sauf pour les veinards disposant d’un marais,
de garennes ou pouvant aller chasser en mer. Il restera enfin la chasse à
courre (lièvre et chevreuil, clôture le 31 mars ; le reste, 30. avril).
Pour les chasseurs se rangeant dans la catégorie ordinaire,
la plus nombreuse, leur premier soin, avant de ranger leur fusil dans sa boite
ou son étui, devrait être de le confier à l'armurier, qui le vérifierait
et, ainsi, pas de presse la veille de la future ouverture, travail soigné ;
mais qui se conforme vraiment à ces prescriptions ? On ne peut que le regretter
pour les intéressés.
Passons...
Tout le monde ne peut chasser à courre bien que cette chasse
si française soit suivie avec enthousiasme par les populations là où elle est
pratiquée, ce qui indique sa popularité de par sa beauté.
Faut-il donc se croiser les bras en attendant l'ouverture
prochaine ? Non, certes ; il y a une besogne aussi amusante qu'utile à
accomplir alors, soit « la chasse sous terre », plus prosaïquement
appelée le « déterrage » et qui peut être pratiquée avec succès de
novembre à mars-avril.
Si. I'on veut prendre une renarde et plusieurs de ses...
soupirants en même temps, c'est janvier le mois le plus favorable ; plus tôt
pour le blaireau. Si l’on recherche les renardeaux, qui, avant 1914, avaient
preneurs en Grande-Bretagne, il est -nécessaire de n'opérer qu’en avril ;
à ce moment-là, les jeunes blaireaux, qui grandissent rapidement, offrent cet
avantage, pour le chasseur, qu'ils gênent leurs parents dans le terrier, les empêchant
souvent (pas toujours !) de se contre-terrer, la grande ruse de cet animal,
et qui fait manquer tant de chasses.
De même que, pour la chasse à courre, il y a chiens de
change et chiens de chemins, il faudrait qu’il y ait dans les terriers destinés
à cette chasse des chiens spécialisés pour retrouver le conduit ayant permis au
blaireau de s'échapper. Il y faudrait même de très bons chiens car le terrier
est plein, dans toutes ses parties, de l’odeur caractéristique de cet animal,
odeur, il est vrai, moins forte que celle du renard.
La vogue dont ont joui, et jouissent plus que jamais, tous les
chiens de race dits « terriers » leur a occasionné le plus grand tort
au- point de vue de la chasse, parce que ce sont de jolis animaux et qu'on a sélectionné
uniquement sur la beauté.
Concevrait-on que l’on puise utiliser un airedale, un Yorkshire,
un Skye à déterrer ? Le populaire fox n'y a pas échappé lui-même ; il est
un peu batailleur pour le travail qu’on lui demande et se ferait corriger sévèrement
par un blaireau hargneux ou une renarde défendant sa progéniture, puis ne
voudrait plus retourner au trou ; je l’ai déjà vu ; en tout cas, l'exposition
a tout de même eu ce résultat de limiter la taille des fox.
Ce qu'il faut rechercher avant tout, c'est le « sage hardi »
qui évitera la bataille; d’où, même vainqueur, il sortirait blessé, mais saura
gentiment acculer son adversaire, sans cesser de donner d'une voix aussi forte
que possible.
On utilise le teckel, mieux le dachshund, ce qui constitue
une nuance, mais quel déchet, ce chien ayant trop de prudence ; il est vrai que,
dans son ouvrage, le Dr Granderath explique comment les sélectionner dès leur
jeune âge, et le. procédé est à retenir. Par sélection, on. doit arriver à.
obtenir une race ayant toutes les qualités recherchées.
Il est impossible de pouvoir s'imaginer la quantité de
renards et de blaireaux qui existent ; je prends au hasard le compte rendu annuel
de la fédération de l’Aisne et je lis que, pour la seule période de 1949, il a
été détruit 2.666 renards et 589 blaireaux ; au prix où sont les fourrures, plus
la prime, c'est un revenu intéressant pour les gardes. Notons en passant que,
dans ce département, il y a eu, pendant cette période, 23.566 nuisibles détruits,
ce qui a sauvé un nombre X de pièces de gibier, lequel, transformé en gibier de
repeuplement, acheté au prix d'or, aurait coûté combien ? et sans résultats
certains.
« Le premier argent gagné est celui qu'on ne dépense
pas » dit la Sagesse des nations, ce que tous tes chasseurs devraient avoir
toujours devant les yeux et qui leur permettrait de consacrer des sommes plus
importantes à la répression du braconnage.
Jacques Dambrun.
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