C'est très justement qu'on a donné le nom de radis de tous
les mois aux petits radis ronds ou demi-longs. La facilité de leur culture, la
rapidité de leur développement permettent, en effet, d'en avoir toute l'année.
Naturellement, tous ne conviennent pas également pour toutes
les saisons. Certaines races, moins exigeantes, s'accommodent mieux du plein
air et réussissent très bien, en bonne saison, en bonne terre de jardin, sans
autres soins que des arrosages réguliers ; elles ont généralement
l'avantage d'être à chair plus ferme et de se creuser moins facilement que les
autres.
Tels sont l'excellent radis rond rosé hâtif, le rond
écarlate, le rosé hâtif, le jaune hâtif ou de tous les
mois, remarquable par son goût piquant, le demi-long rose vif à bout
blanc, le demi-long écarlate hâtif, le très joli et très appétissant
radis demi-long blanc, à chair fine, croquante, un peu transparente, qui
ne se recommande pas seulement par sa qualité, mais que sa couleur permet
d'utiliser très heureusement, dans le voisinage des autres, pour faire de jolis
hors-d'œuvre.
Ces radis se sèment de mars jusqu'au milieu de septembre,
d'abord en côtière, parmi les laitues, les choux de printemps, puis à partir
d'avril, en plein carré, tous les huit ou dix jours, toujours en labourant,
hersant, plombant; après quoi on répand la graine, qu'on enterre d'un coup de
râteau et qu'on recouvre d'au moins 1 bon centimètre de terreau.
Une fois que la levée est complète, on éclaircit, on
désherbe s'il y a lieu et l'on arrose très régulièrement. Il va sans dire qu'au
début du printemps et à la fin de l'été on sème, de préférence, en plein
soleil.
Il est à remarquer que presque tous les radis à bout blanc,
ronds ou demi-longs, sont particulièrement propres à la culture forcée et doivent,
pour bien réussir, être cultivés sur terreau et poussés à l'eau, à l'engrais et
plus ou moins à la chaleur, selon la saison. Ce sont, à proprement parler, des
radis de couches. Ce ne sont pas les seuls cependant, et l'on possède
aujourd'hui quelques races spéciales, plus ou moins semblables à certaines
variétés de pleine terre, mais qui se font remarquer par une rapidité de
développement beaucoup plus grande, la parfaite netteté de leur forme, leur
court feuillage et la finesse de leur chair tendre et croquante à la fois, et
relativement peu piquante.
Parmi les radis ronds, on cultive habituellement sur couches
le radis à forcer rond rosé à bout blanc et le radis rond écarlate
hâtif à petites feuilles.
Toutefois, les maraîchers donnent, en général, la préférence
aux radis demi-longs, qui sont d'ailleurs les plus recherchés sur le marché.
Les radis à forcer demi-long écarlate à châssis et demi-long
blanc à petites feuilles sont bien connus des amateurs.
La culture forcée du radis comprend plusieurs saisons
successives. La première commence à partir d'octobre et se fait sous châssis à
froid, en semant à plein. On donne largement de l'air, selon le temps qu'il
fait, pour que les radis tournent plus facilement,
De novembre à fin février, on sème successivement sous
châssis et sur couche, soit seul, soit dans les couches plantées en laitues.
Les couches faites spécialement en vue de la culture des
radis ont en moyenne de 30 à 40 centimètres d'épaisseur et elles sont chargées
d'environ 15 centimètres de terreau. Celui-ci est plombé comme d'habitude ;
on égalise la surface, on sème alors bien régulièrement, puis on tasse ensuite
avec une planchette et l'on recouvre de 2 à 3 centimètres de terreau; un bon
bassinage termine l'opération.
Après quoi on place les châssis que l'on couvre de
paillassons jusqu'à ce que la graine soit levée ; dès que la germination
est terminée, les paillassons sont enlevés le jour et replacés pour la nuit.
Une fois la première récolte faite, on recommence un nouveau
semis, après avoir fait l'apport d'un peu de terreau neuf.
On peut encore faire le forçage du radis d'une autre manière ;
pour cela on effectue le semis sur des couches du même genre, mais dont les
châssis sont enlevés, par conséquent sur couche à l'air libre, à partir de février-mars.
Chaque soir, de crainte de la gelée, on couvre avec des paillassons qui sont
soutenus par les coffres et par deux rangs de petits piquets enfoncés dans la
couche, et l'on les y laisse le matin aussi longtemps qu'il est nécessaire.
Inutile de dire que les radis soumis à ce mode de culture se
développent beaucoup moins rapidement que dans la précédente manière d'opérer
A. GOUMY,
Ingénieur horticole.
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