Mars est le mois de la « petite robe », toujours
si chère aux femmes. De forme simple, corsage chemisier ou croisé comme le haut
d'une jaquette, mais souplement taillé en kimono, la petite robe est le plus souvent
garnie de blanc lavable, de foulard de couleur vive ou gansée sur tous ses
contours. La « petite robe » joue souvent le deux-pièces grâce aux
effets de fausses basques, de poches, de revers ; la jupe, qui reste dans
l'ensemble fourreau, est pourtant souvent traitée en portefeuille, à croisage
asymétrique ou classique, ornée de panneaux, de groupes de plis en éventail, de
tuniques ou de demi-tuniques.
Le bleu marine assez clair est la couleur de printemps par
excellence ; il est alors éclairé d'un peu de blanc, mobile, car ce blanc
doit être éblouissant, donc facilement lavable.
Avec une telle toilette, rien ne sera plus séduisant qu'un
chapeau blanc : ils seront nombreux ce printemps : toques de
violettes, de camélias ou de minoches de plumes, très sobrement garnies, mais ennuagées
de violettes. Un grand plumassier parisien vient de lancer, pour « camoufler »
l'extrémité des plumes et couteaux qui ne sont pas toujours nets, un charmant et
fin petit « porte-plume » de céramique qui va, sans aucun doute,
connaître la vogue qu’ont connue cet hiver les épingles à chapeaux de toutes
sortes ! D'autre part, les fins bordés de ganses de soie ou de satin noir
seront nombreux sur les robes bleues et aussi sur celles exécutées en
pied-de-poule, tissu qui sera très couru cette saison, mais qu'il s'agit
d'employer à bon escient, car il est un peu plus grossissant que l'uni. Ce
pied-de-poule se fait non seulement en noir et blanc, mais encore en bleu et
blanc, en marron et blanc ; si on le ganse, il faudra naturellement le
faire du ton du fil sombre, bleu, noir ou marron et assortir le chapeau et les
détails à ce ton. Avec le noir et le blanc, on pourra porter ces détails d'un
ton contrastant, rouge par exemple, vert ou violet.
Les premiers chapeaux de printemps restent petits sans
exagération, très coiffants, certains traités en largeur, mais seront toujours
posés sur des coiffures nettes et écourtées aux boucles fines et plates ;
les cheveux, quand ils seront « modifiés », resteront le plus près
possible du naturel, les teintes agressives ayant cessé de plaire au profit des
tons cendrés ; le maquillage lui-même sera subtil et doux, quasiment
invisible, les fonds de teint, si l'on s'en sert, étant infiniment légers, les
paupières brillantes et non charbonnées, les sourcils à peine épilés, naturels,
seulement un peu rehaussés.
Des sacs, à couvertures amovibles si l'on veut, tel le
fameux « Protée » de Simone Montel, seront assortis aux gants, aux
souliers, voire à la ceinture, en un mot l'ensemble de l'élégance printanière
sera tout « harmonie ».
G.-P. DE ROUVILLE.
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