Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il existe une querelle entre
astronomes et astrologues. Elle est identique à celle des médecins et
biologistes. Les uns considèrent les effets, et les autres les causes d'un
fait.
En matière d'astres, la question controversée est de savoir
si les planètes, la lune et le soleil ont une influence sur la destinée des
humains.
Les astronomes répondent par la négative — à l'inverse des
astrologues, — mais le moins que l'on puisse dire est que ces astronomes sont
des spécialistes des mondes célestes pris en eux-mêmes, de leur état physique,
de leurs mouvements, sans se soucier, faute de connaissances, des répercussions
biologiques.
Or les tout derniers travaux des biologistes, et, en particulier,
ceux des professeurs Wolf de Strasbourg et G. Neuroi de Monaco, ont démontré
qu'il suffisait de très faibles taux magnétiques pour parvenir à produire
volontairement au laboratoire, sur des gamètes, c'est-à-dire les produits de 1’ovulation
fécondée des animaux, des jumeaux et des monstres doubles, des « frères
siamois ».
Ces études étaient publiées au moment où paraissait un petit
ouvrage documentaire de René Trintzius sur l'astrologie, et la querelle non
seulement a rebondi, mais a pris une énorme envergure.
L'astrologie n'est pas méconnue des astronomes : elle
est oubliée, car pendant des siècles elle a soutenu le moral des hommes et leur
a enseigné qu'ils ne sont pas seuls dans l'Univers. Bien avant la découverte du
magnétisme et de l'électricité, elle en étudiait les effets. Devant
l'incrédulité des astronomes, on ne peut manquer de penser, cependant, que
l'armée américaine, comme les armées allemande et russe, eurent leurs
astrologues au G. Q. G. durant les derniers conflits.
Taxer de superstitions les grands chefs militaires et
politiques est peut-être facile, mais enfin ces hommes-là ne se lancent pas à
la légère ...
Le commandant d'un paquebot qui, dans un port, attend la
marée pour sortir en mer ne fait rien d'autre qu'attendre l'influence maxima de
la lune sur les océans. Il est prouvé que, dans les asiles d'aliénés, les
crises de malheureux fous coïncident avec les maxima des taches solaires. Il en
est de même dans les écoles pour les punitions pour indiscipline, sur les
routes pour les accidents de la circulation, devant les tribunaux pour les
meurtres, coups et blessures, disputes, etc., et il faut en conclure que
l'influence du soleil y est majeure. Les paysans qui cultivent la terre savent
l'influence de la lune rousse sur les semis et sur les récoltes des fruits de juillet
et de ceux de septembre. Or tout cela est conditionné par les saisons, que
régissent le soleil et la lune.
Or les hommes naissent en ces saisons, et il serait fort
invraisemblable que l'immense et délicate sensibilité de leur organisme ne soit
pas soumise aux mêmes influences.
Toutefois, il faut reconnaître qu'un grand mal a été causé à
l'astrologie par une foule de charlatans se disant capables de prédire l'avenir
d'un individu d'après son thème de naissance. Rien n'est plus faux. La nature humaine
est ainsi faite que l'intelligence et la volonté prédominent, et que les astres
n'ont qu'une influence secondaire, agissant uniquement sur les potentialités de
tempéraments, exactement comme l'hérédité des parents. C'est de la sorte qu'est
née une nouvelle véritable science, à laquelle les biologistes attachent une
énorme importance : la cosmobiologie. Son fondateur fut le Professeur Dr
Faure de Nice, aujourd'hui disparu. Mais ses travaux sont restés et, pour en
mesurer l'importance, il suffit de savoir que les chirurgiens en renom
d'Amérique du Sud n'opèrent pas le jour, quand le soleil a des crises
magnétiques se traduisant par des taches ou facules.
La cosmobiologie a ainsi des points communs avec
l'astrologie et, en particulier, avec les thèmes de naissance qui servent à
établir les horoscopes. Mais ils attachent également une importance immense à
celui de la conception ; ils rejoignent en cela les méthodes des Chinois
vieilles de trois millénaires.
Le Zodiaque reste, en cosmobiologie, l'horloge majeure du
tempérament, qui conditionne dans la vie l'orientation professionnelle comme
les réflexes.
Le Zodiaque est quelque chose de très simple. On considère
l'aspect virtuel du ciel pour l'homme, ce qui revient à regarder la terre comme
fixe, au centre de l'Univers, avec les cieux tournant autour. Déjà
l'incontestable grand savant mathématicien Henri Poincaré démontrait que les
calculs restaient exacts que l'on prétende la terre fixe et le soleil en
rotation autour, ou l'inverse. La question se résolvait à une simple matière
d'interprétation de la mécanique céleste. Pour mieux comprendre cette position,
il suffit de songer que peu importe le sens de rotation propre d'un moteur en
valeur absolue, s'il doit actionner une machine adaptée pour cela.
Le Zodiaque est divisé en 360 degrés groupés en douze
constellations, en couvrant donc chacune 30. Le soleil le parcourt avec 50
secondes de retard chaque année, ce qui revient à un degré par soixante-douze
ans, et 30 degrés ou une constellation chaque 2.160 ans. Le décalage d'un
zodiaque complet en douze fois plus de temps constitue la Précession des
Équinoxes.
Ces signes zodiaquaux sont nantis de qualités dominantes :
feu, terre, air, eau, correspondants aux quatre états de la matière. En plus,
les signes correspondant aux solstices et équinoxes sont cardinaux ou mobiles,
puis fixes et doubles. Ceci se traduit par mobilité, stabilité et souplesse
dans l'influence sur les tempéraments.
On considère ensuite les positions des neuf « planètes,
soleil et lune » dans les constellations, elles-mêmes graduées. Il y a
donc cent huit positions possibles en gros : 9 x 12. Mais ce n'est pas
tout, car les cosmobiologues, comme les astrologues, considèrent les « maisons ».
Les maisons ont des dimensions inégales, car elles tiennent
compte des longitude et latitude du lieu de naissance. A chacune et dans un
ordre déterminé correspondent des spécifications propres : tempérament
personnel, aptitude aux voyages, influences des parents, délicatesse
corporelle, réceptivité aux maladies, etc. La science moderne et le microscope
électronique grossissant jusqu'à cent mille fois ont démontré maintenant
l'existence de « gènes » supports de l'hérédité, base de la « génétique »
dans ces particules élémentaires de noyaux des cellules germinales. Supports de
l'hérédité, mais aussi extrêmement fragiles et influençables par le moindre
magnétisme. Et c'est ici que les biologistes marquent un point fameux sur les
astronomes incrédules.
Mais douze maisons multipliées par cent huit positions
atteignent déjà le chiffre de près de 1.300 combinaisons, et ce n'est pas tout,
car il y a les positions relatives des planètes entre elles, soit 9 multiplié
neuf fois par lui-même, et venant multiplier à son tour ces 1.300 combinaisons.
Pratiquement, c'est donc par millions que l'on peut établir
des thèmes variés selon les individus, et il faut tenir pour fumistes les
diseurs de bonne aventure des foires distribuant des prospectus prédisant
rapidement l'avenir. Cet avenir est une pure chimère pour le cosmobiologiste.
C'est déjà beaucoup qu'avec de longues et minutieuses observations il puisse
définir un tempérament avec ses potentialités physiques et spirituelles. Mais
c'est tout ce qu'il faut demander à la cosmobiologie, utilisant les anciennes
méthodes des astrologues en y ajoutant les données modernes de la technique et
de la science.
Louis ANDRIEU.
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