Bibliographie.
— Notre collaborateur M. Jean de Witt vient de faire
paraître un magnifique ouvrage. Gibiers (1), richement illustré de
quarante planches d'études dues au crayon du maître Riab. Tous nos animaux de
chasse, oiseaux et quadrupèdes, y font l'objet d'une étude : hôtes
permanents de nos plaines et nos bois, migrateurs et gibiers de haute montagne.
Chaque notice est assortie de réflexions personnelles de l'auteur, parfois de
quelques judicieux conseils puisés dans sa longue expérience.
(1) Gibiers, aux Nouvelles Éditions de la Toison
d'Or, 106 bis, rue de Rennes Paris (6e).
Protection des oiseaux migrateurs contre les phares.
— Dès que la Presse a signalé les hécatombes qui avaient eu
lieu au phare du cap Fréhel, M. Fernand Verdeille, sénateur du Tarn, membre du
Conseil Supérieur de la Chasse et président du Groupe interparlementaire de la
chasse et de la pêche, a posé à M. le ministre des Travaux publics la questions
écrite ci-dessous ;
2204. — M. Fernand Verdeille demande à M. le ministre des
Travaux publics, des Transports et du Tourisme :
1° Quelles sont les dispositions techniques en vigueur
pour protéger les oiseaux migrateurs qui, trop souvent, viennent se jeter contre
les phares de nos côtes ? A maintes reprises, de véritables hécatombes ont
été signalées et, tout récemment, la Presse a fait état de 15.000 grives
détruites par le phare du cap Fréhel ;
2° Si les prescriptions légales de protection sont
rigoureusement appliquées ;
3° Quelles mesures on compte prendre, d'une part, pour
assurer la stricte application des prescriptions réglementaires, d'autre part,
pour développer et perfectionner les moyens techniques de protection, afin
d'éviter des destructions massives que déplorent tous ceux qui sont au service
de la protection de la nature et de la défense des intérêts apicoles et
cynégétiques ? (Question du 7 novembre 1950.)
Réponse.
1° Les dispositions techniques, appliquées
à titre d'essai, avant 1939, à la demande de diverses sociétés ornithologiques
et à leurs frais, comportaient, notamment, le contre-éclairage du fût. Il est à
remarquer, par ailleurs, que les chiffres indiqués par la Presse au sujet de
l'incident récemment survenu au cap Fréhel sont nettement exagérés. Au surplus,
les hécatombes d'oiseaux, qui sont la conséquence d'un concours exceptionnel de
circonstances (brume, période de migration, route suivie par les oiseaux et
distance parcourue) sont très rares.
2° Il n'existe pas de prescriptions légales de protection.
3° L'administration est prête à multiplier, aux frais des
sociétés ornithologiques et sur leur demande, les mesures de protection que
l'extrême modicité des crédits alloués au service des phares ne lui permet pas
de supporter.
A la suite de cette réponse, M. le sénateur Verdeille a fait
connaître à M. le ministre des Travaux publics qu'il la trouvait tout à fait
insuffisante, qu'elle contenait un certain nombre d'inexactitudes, qu'elle
répondait à côté de la question et qu'elle ne manifestait pas le désir de
rechercher une solution et d'assurer efficacement la protection des oiseaux
migrateurs.
M. Verdeille a fait observer que tout service public comme
tout particulier doit être responsable des dégâts qu'il peut causer aux
personnes et aux biens, et qu'il lui appartient de les prévenir ou de les réparer.
M. Verdeille étant disposé à déposer une proposition de loi,
nous demandons à nos lecteurs de lui faire connaître leurs observations et
leurs suggestions à l'adresse ci-dessous :
M. Fernand Verdeille, sénateur, casier de la poste,
Palais du Luxembourg, 15, rue de Vaugirard, Paris (VIe).
Migration de milans.
— Me trouvant en automobile dans les premiers jours
d'octobre dernier sur la route d'Is-sur-Tille à Dijon, environ à mi-chemin de
ces deux villes, je rejoignis un vol d'une centaine de milans qui se
dirigeaient vers le Midi. Ils étaient en ordre assez dispersé, naviguant entre
15 et 25 mètres de haut, et semblant chercher un endroit pour passer la nuit :
il était à peu près dix-neuf heures.
J'ai vu quelquefois des milans isolés, mais c'était la première
fois que j'en voyais en groupe. Ce spectacle est-il rare, surtout en si grand
nombre ?
On sait que ces oiseaux sont parfois très amusants à
observer dans leurs évolutions : un jour celles de l'un d'eux, à peine à
10 mètres au-dessus de moi, agrémentées même de véritables loopings, durèrent
au moins cinq minutes.
A. D.
Oiseaux rares.
— l° Dans l'Aube, à Peyriac-de-Mer, M. Cercos nous signale
qu'un de ses amis a abattu une « poule de Carthage », ou petite
outarde.
— 2° « Alors que je revenais d'un poste à grive, le
samedi 11 novembre 1950, j'ai eu l'occasion de voir et de tuer un oiseaux peu
connu appelé tichodrome échelette (grimpereau décrit par M. Pierre Arnouilh
dans Le Chasseur n° 634 de décembre 1949, page 777). J'ai porté cet
oiseau au musée de Toulon, où l'ornithologue a été ravi. »
Lucien FERRANDO, Toulon.
Des goûts et des couleurs.
— Répondant à l'article de M. Arnouilh d'octobre, intitulé « Un
gibier coriace », M. Pagot, de la Côte-d'Or, nous signale que huit
cormorans ont été abattus avec du plomb n° 7 à 25-30 mètres, et que chaque fois
les bêtes tombaient sans réaction. Par ailleurs, notre correspondant nous
indique que ses amis se sont régalés d'un cormoran cuisiné en salmis avec du
bon vin. Ce qui confirme le proverbe : Des goûts et des couleurs ...
Destruction de corbeaux.
— M. de Morlan, de l'Oise, nous suggère un moyen de
destruction. « Il y avait plus de deux cents nids de corbeaux dans un
bois. Mous avons attendu la couvée et nous avons allumé un grand feu à onze
heures du soir et, à plusieurs coins du bois, posé des pétards à corbeaux qui
ont claqué toute la nuit. Tout n'a cessé qu'au matin. Deux nuits de suite, nous
avons répété l'opération, et, depuis, plus aucun corbeau n'est resté dans le
bois et les couvées ont échoué. Voilà trois ans qu'aucun corbeau n'a reparu. »
Perdrix blessée.
— M. Maréchal, de Clermont, a constaté chez une perdrix
rouge que le fémur de la cuisse gauche présentait une solide soudure osseuse
d'une fracture ancienne provenant probablement d'une blessure.
Mésanges familières.
— Au début du printemps dernier, j'ai été témoin, à
plusieurs reprises, d'un cas très curieux de familiarité d'une mésange
charbonnière envers mon jardinier et son aide.
Sans hésitation, elle se posait sur la main et becquetait
énergiquement le ver blanc qui lui était présenté, solidement maintenu entre le
pouce et l'index. Les jeunes mésanges, suivant l'exemple de la mère,
s'enhardissaient jusqu'à se poser sur le chapeau de leur protecteur.
BESSAC-DUPAC (Oise).
Un vétéran.
— M. Artaud, de Nalliers, a quatre-vingt-treize ans et il
chasse encore. Il est vraisemblablement le doyen des chasseurs. Il a ressorti
son fusil l'année dernière encore, et sa liste de victimes s'est ouverte par un
lapin, une caille et une perdrix. Qui dit mieux ?
Appel aux bécassiers.
— Tandis que beaucoup de chasseurs sont réunis, suivant
leurs goûts et leurs affinités, dans des sociétés de chasse de tout genres,
qui, en même temps, défendent leurs intérêts, les bécassiers restaient isolés.
Des amis réunis ont décidé de combler cette lacune, et ils viennent de créer le
« Club national des bécassiers ».
Ses buts. — L'article 2 des statuts du Club dit :
« Le but de ce Club est de grouper tous les chasseurs qui pratiquent la
chasse de la bécasse à la relève au chien d'arrêt, d’étudier la vie, les mœurs,
la migration, la chasse de la bécasse (Scolopax major).
» De défendre les intérêts des chasseurs de cet oiseau,
agir auprès des pouvoirs publics en tout ce qui concerne les mesures et les
méthodes tendant à améliorer les conditions de cette chasse et la protection de
ce gibier. »
Les érudits bécassiers, dont nous avons tous lu les
ouvrages, non seulement sur certaines questions touchant la bécasse, sont très
évasifs, mais encore se contredisent souvent. La raison en est qu'ils ne parlent
que par leur expérience personnelle, qui était locale ; ils ne pouvaient se
multiplier et être simultanément dans des forêts à 1.000 mètres et dans des
bois de plaine, dans le Jura, la Bretagne et les Landes.
C'est à cette impuissance matérielle que nous voulons
remédier par la collaboration mutuelle de tous nos adhérents, et ainsi nous
devons savoir à un jour dit ce qui se passait dans toute la France. Nous
espérons ainsi, par des recoupements et des confrontations, arriver à
déterminer des quantités de questions sur la vie, les mœurs, la migration, la
chasse de la mordorée, qui sont à ce jour restées sans réponse certaine.
Ses moyens. — L'article 3 des statuts précise :
« Pour atteindre son but, le Club organise, parmi ses membres, des
référendums sous forme de questionnaires. Ceux-ci, par leur adhésion,
s'engagent à y répondre sincèrement et régulièrement. »
Les adhésions sont reçues par M. G. Briol, président du
Club, 53 rue des Godrans, à Dijon.
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