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La mode de Paris

Ensembles pour Mai

Déjà la tenue d'été remplace celle de printemps ; plus que jamais l'ensemble est à l'honneur — plus encore que le tailleur avec blouse, l'ensemble à deux, trois, quatre pièces, et le faux deux-pièces.

Le tailleur est on ne peut plus varié, et cette variété réside particulièrement dans les basques. Celles qui surmontent une jupe plissée ou en forme sont courtes et décollées, amorçant le mouvement de la jupe ; les autres sont plus longues, voire même très longues, car nombreux sont les effets de jaquettes fuyantes ou de redingotes trois-quarts. Les unes sont enveloppantes, les autres très galbées ; les unes superposées, les autres ornées de poches aux larges revers détachés.

Déjà, sous les premiers tailleurs de lainage, les robes à corsages décolletés remplacent souvent la jupe et la blouse ; ce parti pris s'affirme dans les tailleurs de toile, de shantung unis ou imprimés ; cette petite robe dont le haut prend toutes les formes d'un corsage du soir bain-de-soleil avec ou sans bretelles, montant devant, à dos nu, etc., sert de robe à dîner ou à danser.

La jaquette, actuellement, est souvent remplacée par le petit paletot, le boléro étant moins en vogue ; selon la silhouette, ce paletot court ou mi-long est droit, ample, vague, avec ou sans godets, à manches courtes ou très courtes, à entournures souples, libres, basses.

Si le tissu employé est un lainage, une toile ou un shantung comportant une doublure, cette doublure sera un twill, un foulard, un surah d'un ton opposé à très menus motifs imprimés, et le corsage ainsi que les détails, gants et chapeaux seront de même — raffinement charmant !

Celles qui préfèrent la robe à l'ensemble choisiront la ligne faux deux-pièces, dont la vogue définitive s'affirme par de fausses basques, de grandes poches rajoutées, des panneaux qui peuvent être asymétriques ou d'inégales largeurs, le corsage empruntant alors une forme assez classique chemisier ou tailleur à manches courtes. Les effets de tabliers lancés au printemps par Jean Dessès sont très neufs.

Le manteau d'été ou le paletot est indispensable dans un vestiaire féminin ; il peut être, si le tissu a assez de main, non doublé ou doublé d'une soierie très légère ; réversible, il peut rendre les plus grands services, étant d'un côté noir, bleu, gris sombre, de l'autre d'un ton vif ou très clair. D'inspiration annamite, ces manteaux seront amples ou droits, à manches trois quarts avec un petit col étroit dit « officier » ou sans aucun col, car il ne faut pas qu'ils soient encombrants avec les grands chapeaux ou avec ces chapeaux à écharpes de mousseline qui nous charment actuellement. Le gros-grain, l'alpaga seront employés pour ceux qu'on désirera plus habillés, les failles épaisses et mates pourront être employées pour le soir.

G.-P. DE ROUVILLE.

Le Chasseur Français N°651 Mai 1951 Page 305