Parmi les races de Bergers français, la race des Bergers de
Brie, ou Briards, est l'une des plus ancienne. De belles légendes, plus ou
moins mêlées à l'histoire, ont circulé sur ce chien qui peut aimer
passionnément son maître ; et des images amusantes de sa tête hirsute et
éveillée se retrouvent sur de très vieilles fresques et des bas-reliefs.
C'est un animal rustique à la toison abondante, au regard
franc et expressif, à l'allure vive et légère. C'est un chien de grande taille,
un berger de plaine solidement construit, tout en restant élégant.
Il a beaucoup d'amateurs, ses aptitudes sont nombreuses.
Autrefois c'était un chien de ferme plutôt malpropre, employé par les paysans à
toutes sortes de travaux. Très intelligent, il s'est adapté à de multiples
dressages : conduite et protection des troupeaux contre les maraudeurs et
les animaux sauvages, garde des bâtiments de ferme, et enfin il est devenu un
parfait défenseur du maître. Doué de flair, il poursuit volontiers les lièvres
et les lapins.
Le Briard actuel a été sélectionné : il a une belle
prestance, la tête est portée haute, grâce à une encolure assez longue, la
ligne du dos est parfaitement horizontale jusqu'à la croupe, qui est légèrement
oblique vers la naissance de la queue ; celle-ci est longue, maintenue
basse et terminée par un crochet. Les membres sont bien droits avec une bonne
ossature.
Le Briard doit avoir une excellente pigmentation, la truffe toujours
noire ; la tête est forte, assez longue, avec une cassure à mi-longueur.
Les yeux sont grands, foncés, avec une très belle expression. Les oreilles
placées haut, coupées en pointes et portées droites, hardiment, et sont garnies
de poils qui forment panache. Le chien qui couche les oreilles manque
d'énergie.
Le corps est légèrement plus long que haut et recouvert d'un
poil abondant. Ce poil est long et épais, plat ou légèrement ondulé, jamais
frisé, ni bouclé, ni laineux ; sa texture est sèche, comparable au poil de
chèvre.
Cette magnifique toison forme naturellement une raie sur la
tête, et les poils sont abondants aux moustaches, à la barbe, aux sourcils qui
voilent un peu les yeux.
Ce poil flexueux forme aussi sur le dos une raie et retombe
le long du corps ; les pattes et la queue en sont abondamment garnies.
Comme tous les chiens de travail au mouton, le Briard est
construit en conséquence, il a cette allure coulante, dite allure bergère, avec
une démarche souple, allongée, élastique, qui fait que le chien semble
effleurer la terre sans s'y poser.
On ne peut parler du Briard sans qu'il soit question des
ergots. Cette vieille tradition, si chère aux bergers, a soulevé des
discussions sans fin. Personnellement, je me range à l'avis du professeur Letard :
« C'est donner beaucoup d'importance à un doigt atrophié que de lui prêter
une influence qui, scientifiquement, n'est pas démontrée, et d'associer un
caractère morphologique secondaire à des qualités morales ou à des aptitudes
spéciales. »
Par ailleurs, le chien de berger qui porte des ergots peut
très bien marcher très correctement, sans être panard ; et ce n'est pas
non plus fatalement un danger d’accrochage si les ongles ne sont pas trop longs
ni recourbés.
L'apparence générale du Briard : Standard.
Chien rustique, souple, musclé et bien proportionné,
d'allure vive et éveillée.
Taille : 0m,62 à 0m,68 pour les mâles ; 0m,56
à 0m,64 pour les femelles ; on ne doit pas tenir compte de la taille
minimum pour les classes de jeunes.
Tête : forte, assez longue, cassure du nez
-marquée et placée à égale distance du sommet de la tête et du bout du nez ;
garnie de poils formant barbe, moustaches et sourcils, voilant légèrement les
yeux ; museau ni étroit, ni pointu, nez plus carré que rond, truffe
toujours noire ; front très légèrement arrondi ; chanfrein rectiligne ;
dents fortes, blanches et s'adaptant parfaitement ; yeux horizontaux, bien
ouverts, plutôt grands, non bridés, de couleur foncée, d'expression
intelligente et calme ; oreilles attachées haut de préférence coupées et
portées droites ; non plaquées et plutôt courtes si elles sont laissées
naturelles. A beauté égale, la préférence sera donnée au chien dont les
oreilles portées droites auront été coupées.
Conformation : encolure musclée et dégagée des
épaules ; poitrine large, profonde et bien descendue ; dos droit ;
croupe peu inclinée ; membres bien musclés, avec forte ossature et aplombs
réguliers ; jarret pas trop près de terre et coudé avec le membre
approchant de la verticale sous le jarret.
Queue : entière, bien garnie, formant crochet à
l'extrémité, portée bas et non déviée, devant atteindre la pointe du jarret.
Pieds : forts, de forme ronde (intermédiaire
entre le pied de chat et le pied de lièvre) ; ongles noirs ; sole
dure ; doigts serrés.
Poil : long, flexueux, sec (genre poil de
chèvre).
Robe : toutes les couleurs uniformes sont
admises, sauf le blanc. Les couleurs foncées sont à recommander : noir,
fauve, fauve charbonné.
Ergots : ergot double aux pattes de derrière.
Les chiens, même très bien typés, ne possédant qu'un ergot simple ne pourront
pas être primés. Ils ne pourront prétendre qu'à une mention simple.
Pénalisation : museau pointu, œil petit, en
amande, ou de couleur claire. Croupe toute droite, ou trop inclinée. Tache
blanche au poitrail. Liste blanche au poitrail (forte pénalisation). Queue très
courte ou portée en tire-bouchon sur le dos, ou déviée. Ongles blancs.
Disqualifications.
— Taille en dehors de la limite minima, absence d'ergot,
tête ou pattes recouvertes de poils courts, queue non venue ou coupée, truffe
claire, œil vairon, poil frisé, poils blancs au bout des pattes, robe danoisée.
L'attention des éleveurs doit être attirée sur quelques
défauts dominants que les juges spécialisés soulignent souvent : l'œil
clair ; l'œil doit être très foncé et le plus possible, même chez les
sujets fauves.
Les pieds, qui ne doivent être ni ouverts (panards), ni
dirigés en dedans (cagneux), doivent reposer bien d'aplomb sur le sol, ne pas y
être écrasés. Ils ne doivent pas donner l'impression de porter sur les talons.
La queue, portée basse, doit être crochetée, mais pas portée gaiement. Le
Briard ne doit être ni méchant ni peureux.
A. PERRON.
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