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Le Bedlington-Terrier

Totalement différent d'aspect des autres terriers, le Bedlington est bien un terrier cependant, il en a toutes les aptitudes : la rapidité dans les réflexes, le courage, l'endurance et la vitalité.

Il doit son nom à la ville de Bedlington dans le comté de Northumberland, où il a toujours été le chien favori des mineurs. La race est restée pure et a subi peu de transformation ; ses origines peuvent être très suivies, et l'on connaît ses ancêtres jusqu'en 1882.

Plutôt petit, mesurant 40 centimètres environ, avec une expression douce, un poil frisé et mousseux de teintes délicates, une tête allongée dont le crâné est recouvert d'un toupet soyeux et dont le poil est taillé de telle façon que le stop disparaît complètement et lui donne une forme de poire, un dos arrondi, une queue portée basse, tout cet ensemble lait penser à un jeune agneau.

Il est très élégant, assez haut sur pattes, avec un ventre relevé. Il a deux allures très distinctes, un petit trot léger et sautillant, un peu affecté lorsqu'il marche lentement, mais dès qu'il est en action il galope avec tout le corps à la manière d'un greyhound ; ce qui justifierait l'opinion de certains éleveurs qui pensent que pour alléger ce terrier et lui donner cet aspect levrette si spécial, il y aurait eu, à l'origine de la race, un apport de sang de whippet.

Tout en restant svelte et gracieux, ce chien doit être très musclé, mais sans lourdeur. Il est résistant, rustique, rapide à la course, s'élève facilement et a généralement bon appétit.

Son expression, quoique douce; ne doit être ni timide, ni nerveuse ; il sait se dominer, garder son self-contrôle et, sous un aspect qui peut paraître indifférent, il est affectueux avec son maître, ardent, actif, et, s'il est excité, son regard change vite d'expression et ses yeux étincellent ! Il attaque rarement le premier, mais il se défend courageusement et tient bon ; comme beaucoup de terriers, il n'aime généralement pas les chats.

C'est un chien très intéressant à connaître. Il est pratique dans les maisons, idéal en appartement avec son poil coupé court, qu'il ne perd pas et qui ne dégage pas d'odeur ; son toilettage en fait un chien très propre. Il est peu bruyant, n'aboie que rarement.

A la campagne il est très utile ; intelligent, il est facile à dresser, son instinct chasseur peut être employé au maximum pour la destruction de la vermine, des rats ; courageux, il attaque le renard, le blaireau ; il aime l'eau, chasse la loutre et poursuit les lièvres et lapins.

Apparence générale.

— C'est celle d'un chien légèrement construit, assez long et mince, mais pas « shelly » : claquette.

Le crâne est étroit, mais profond et arrondi, haut à l'occiput, qui est couvert d'un toupet soyeux, presque blanc.

Le museau est long, allant en s'effilant et musclé, le stop aussi faible que possible entre les yeux, de façon à ne former qu'une ligne courbe, sans brisure, en passant par la jonction du crâne jusqu'à l'occiput et jusqu'au nez. Les mâchoires sont longues et effilées, formant pinces ; les dents sont grandes et fortes, s'adaptant bien. Les lèvres sont minces et serrées.

Les yeux doivent être petits, profondément enfoncés et pas trop écartés. L'œil idéal est triangulaire. Les chiens bleus doivent avoir les yeux noirs ; les bleus et feu les ont également noirs avec une ombre ambrée ; les foie sable les ont brun clair.

Le nez est large et à angle vif, les narines sont grandes. Les bleus et les bleus et feu ont le nez noir, les foie et sable ont le nez de couleur marron.

Les oreilles sont modérément larges, bien faites, tombant à plat le long des joues, peu couvertes de poils et terminées par une fine mèche de poils soyeux, elles sont en forme d'amande.

Le cou est long, large à la base, sortant bien des épaules qui doivent être plates et inclinées, la tête est portée haute. Pas de fanon.

Le corps est assez long et bien proportionné, la côte plate et profonde ; pas ouvert de la poitrine ; le dos est légèrement arqué, bien enveloppé avec des cuisses légères. Le ventre retroussé.

Les jambes sont de longueur modérée, pas écartées, droites et en carré, les jarrets sont forts et bien descendus, les pieds plutôt longs, comme des pieds de lièvre avec des soles épaisses et serrées.

La queue est de longueur modérée, environ 0m,25 ( épaisse à la base et allant en s'effilant légèrement, poilue en dessous et en forme de cimeterre. Elle s'attache bas et ne doit pas être portée au-dessus du dos.

Le poil est très curieux, pas dur, mais épais et se détachant bien de la peau ; il a un sous-poil doux et a tendance à onduler, particulièrement sur la tête et sur la face.

De couleur bleu plus ou moins foncé, bleu et feu, foie, sable, sable et feu.

Sa hauteur au garrot est d'environ 38 à 40 centimètres, son poids de 9 kilogrammes pour les femelles et de 10 kilogrammes pour les mâles.

Le toilettage du Bedlington est fait avec des ciseaux. Le poil doit être coupé sur tout le corps, les pattes comprises, à une longueur de 1 centimètre à 1cm,5. Il faut accentuer la dépression du garrot, raser le dessous du museau, faire le cou très court et augmenter graduellement la longueur du poil jusqu'à la poitrine. Les côtes seront plus plates, ainsi que les épaules. La courbe du dos sera accentuée et la profondeur de la poitrine. Les pieds seront faits très ras ainsi que la queue qui finira très mince à l'extrémité. Elle sera courbée gracieusement, au besoin en la laissant légèrement poilue en dessous.

La tête est très amusante : le toupet sera laissé en hauteur et bien arrondi, en dôme, dégradé vers les joues qui seront très plates, sans dépression entre les yeux ; une ligne courbe doit être obtenue du sommet du crâne au bout du nez. Le poil sous les yeux sera coupé graduellement jusqu'au bout du museau, en marquant celui-ci légèrement d'une forme carrée. Les oreilles seront rasées dessus et dessous, sauf à la pointe qui doit finir par une longue touffe soyeuse qui semble continuer l'oreille et l'allonge considérablement. Le poil doit être peigné droit autant que possible. Il est recommandé de ne pas donner d'os ou de choses trop dures à croquer au Bedlington, ses mâchoires doivent être assez étroites, il ne faut donc pas développer exagérément les muscles des joues.

Il ne faut pas, non plus, trop développer les muscles des épaules ; celles-ci doivent rester plates et bien collées au corps. Éviter de le faire trop sauter ou tirer sur une laisse.

A. PERRON.

Le Chasseur Français N°654 Août 1951 Page 467