La race Gasconne est une volaille au plumage noir qui
se différencie de la Bresse et de la Caussade par ses oreillons rouges et sa
taille nettement plus forte ; elle est très répandue dans toute la région
du Sud-Ouest, et notamment dans l'aire géographique de l'ancienne province de
Gascogne, d'où elle tire son nom.
L'allure générale de la Gasconne est vive, la crête simple,
droite chez le coq, les barbillons très développés, les oreillons rouges. La
poitrine est assez large et bien en chair. La queue est portée presque
verticalement. Les tarses bleu-ardoise sont lisses et la patte comporte quatre
doigts.
Les poids moyens varient entre 3 kilogrammes et 3kg,250 pour
le coq et 2 kilogrammes à 2kg,500 chez les poules.
La ponte est bonne dans cette race, les bons sujets
atteignant des moyennes de 200 œufs par an, qu'il y a lieu de préférer blancs,
et d'un poids moyen de 60-65 grammes.
La Gasconne couve bien, mais peu souvent. Elle élève bien
ses poussins, et ces derniers sont précoces et vigoureux : dès trois mois,
le poulet gascon peut être consommé, et la chair de cette race est de bonne
qualité ; avec une nourriture un peu soignée, on obtient de très beaux
poulets à quatre mois suffisamment gros, sans excès, d'un poids moyen vif de 2kg,250
environ.
La Gasconne constitue la race de ferme idéale dans son pays
d'origine ; elle est très vive, alerte, et sait fort bien courir à travers
champs pour se procurer une partie de sa nourriture. Elle s'acclimate
facilement en parquets, mais, pour lui conserver toutes ses qualités, il est
bon de lui donner le plus de place possible à parcourir.
La race de Caussade est également très répandue dans
tout le Sud-Ouest de la France, jusqu'aux rivages méditerranéens. Un peu plus
légère que la Gascogne, la poule Caussade est également noire, avec reflets
brillants et veloutés ; c'est une volaille typiquement française et connue
depuis toujours dans notre pays. Son allure est très élégante et harmonieuse ;
de taille moyenne, elle possède une crête bien rouge retombant sur l'oreille
blanche.
Les barbillons sont bien développés. Le corps est
horizontal, râblé, avec la poitrine pleine, les tarses lisses, très fins, bleu-ardoise.
Le coq porte de belles faucilles, la queue est assez longue et comporte de
grandes plumes peu abondantes. Les doigts sont au nombre de quatre avec le
dessous blanc, et les ongles gris-ardoise.
Les poids moyens sont de 2 kilogrammes chez le coq et 1kg,800
chez la poule ; l'ossature est très fine, aussi la proportion de chair est
grande.
La Caussade préfère les climats tempérés, mais, race
rustique et vigoureuse entre toutes, elle s'adapte bien à tous les climats,
sauf peut-être dans les régions de froides brumes et de brouillards maritimes.
Habituée depuis des siècles à glaner la majeure partie de sa nourriture en
élevage fermier, la Caussade est particulièrement adaptée à la vie de plein air
et à la recherche de sa subsistance. Dans la plupart des fermes de son pays
d'origine, elle ne reçoit, une fois adulte, qu'un repas de grains le soir, sauf
par très mauvais temps l’hiver, et s'en accommode bien.
La ponte de la Caussade est bonne, même l'hiver, où elle
interrompt peu sa production de beaux œufs blancs de 55 grammes de moyenne. La
ponte des poulettes est particulièrement précoce et démarre souvent à quatre mois-quatre
mois et demi.
La chair est parfaite, blanche et juteuse ; c'est une
race convenant parfaitement à la production du petit poulet quatre quarts pour
les hôtels ; l'engraissement est rapide et le chaponnage couramment
pratiqué chez les éleveurs désirant obtenir des produits de haute qualité.
En raison de la taille relativement réduite de la Caussade,
il est bon de ne faire couver que les œufs des adultes de seize à dix-huit
mois, au moins, pour maintenir le poids.
La Caussade demande rarement à couver, mais, lorsqu'elle en
manifeste le désir, elle s'en acquitte bien et surveille attentivement ses
poussins. Ceux-ci sont actifs et précoces et se développent rapidement. Ils ne
sont pas difficiles sur le choix de la nourriture et suivent dès les premiers
jours la poule adulte loin dans les champs. Il est bon de freiner cette
tendance pendant les deux premières semaines en utilisant la boîte à couver, ou
la mue, pour éviter l'humidité et la rosée du matin, toujours dangereuse pour
les jeunes mal emplumés.
Certains croisements ont été tentés avec la Bresse noire, l'Orpington
noire, la Minorque et la Langshan. Ils sont tous à déconseiller, la race ne
gardant ses qualités de rusticité et de vivacité qu'à l'état pur. Seule une
sélection suivie est à recommander, en s'abstenant soigneusement d'élever en
consanguinité.
On peut considérer la Caussade comme une des meilleures
volailles françaises à deux fins et recommander son élevage aux fermiers des
régions tempérées qui recherchent à la fois des œufs et des rôtis de qualité,
sans exiger de gros poids.
R. GARETTA.
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