— M. Charles Wilson, directeur de la Mobilisation pour
la défense, dans son deuxième rapport transmis au président Truman et au
Congrès américain, fait état de la possibilité de produire plus de 200 millions
de livre de laine synthétique, production qui contribuerait à faire cesser la
pénurie mondiale de laine naturelle.
Ce projet est accueilli avec intérêt sinon avec sympathie,
car il parait menacer directement les producteurs de laine des Dominions
britanniques, qui se trouveraient dans l'obligation de ramener les cours de la
laine à un étiage plus normal. (L'exemple du caoutchouc, qui revint à des prix
plus normaux à la suite de la remise en marche d'usines produisant du
caoutchouc synthétique, illustre parfaitement cette probabilité.)
Cette nouvelle fibre artificielle est extraite d'une
protéine du mais. Elle aurait toutes les apparences et qualités de la laine de
mouton avec les avantages de ne pas rétrécir, de mieux résister à l'usure et
d'être inattaquable par les mites.
Ce nouveau produit, appelé « Vicara », était vendu
en 1950, avant les événements de Corée, 83 cents par livre, soit deux fois et
demie meilleur marché que la laine naturelle à pareille époque.
Il est indéniable que cette utilisation imprévue du maïs
donnera un essor nouveau à cette culture qui, déjà, montre un regain d'activité
par l'introduction en France de semences sélectionnées procurant des rendements
substantiels.
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