Accueil  > Années 1951  > N°657 Novembre 1951  > Page 682 Tous droits réservés

Le canard blanc de l'Allier

Depuis quelques années, on voit paraître dans les expositions d'aviculture de Paris, comme dans celles de province, et non spécialement dans les concours du Bourbonnais, mais un peu partout : à Caen, Limoges, Roanne, Lyon, un joli canard, uniformément blanc, qui, si son port était horizontal, avec une quille (jabot descendu) marquée, semblerait un Aylesbury, actuellement rarissime en France sous son modèle caractéristique.

Ce palmipède fait partie de la grande famille des volailles blanches, élevées et sélectionnées dans le Bourbonnais et, plus particulièrement, dans les vallées de l'Allier et de la Loire (poules bourbonnaises blanches herminées, oies blanches du Bourbonnais).

C'est un canard très rustique, de belle taille, très précoce, avec une grande aptitude à l'engraissement ; qualités qui l'ont fait à nouveau apprécier et adopter par les éleveurs bourbonnais et aussi estimer par les coquetiers, à la clientèle desquels il donne toute satisfaction par sa poitrine charnue, ses possibilités de consommation à l'âge de deux à trois mois environ, donc très tendre, et par la finesse de sa chair et sa peau fine qui le font préférer au Barbarie, recouvert d'une peau relativement épaisse et de croissance lente.

Est-ce un nouveau venu dans les basses-cours bourbonnaises, réputées pour leur haute qualité ? Certainement non. Ce beau canard est d'origine très ancienne dans le département de l'Allier et les régions environnantes ; il était très recherché par le commerce des volailles et présente, avec certitude, un produit autochtone du Bourbonnais.

L'Union avicole bourbonnaise-Bourbonnais-Club a d'ailleurs entrepris de rendre la vogue à ce bon canard qui, depuis la reprise de sa sélection, donne les meilleures satisfactions.

Les canes ont une très forte propension à la ponte. Dès l'âge de quatre à cinq mois, lorsqu'elles sont nées à une époque favorable de printemps, elles commencent leur ponte et, donnent environ 150 à 180 œufs par an. Une sélection de bonnes pondeuses est actuellement entreprise pour la création de bonnes lignées et d'excellents résultats peuvent être escomptés.

Ses caractéristiques ? Le canard blanc de l'Allier doit être sous plumage blanc immaculé, sans tache, sans reflets safranés comme le Pékin, le bec est blanc rosé, nuance « ongle soigné », sans traces ou marques de jaune ou marbrures noires, si légères soient-elles ; la peau, très blanche et très fine, le fait apprécier particulièrement par les marchands.

Son poids est d'environ 4 kilos pour les mâles et 3kg,500 pour les femelles ; il est donc de bonne taille, son développement rapide lui permet d'atteindre ce poids dans un délai très court. Son port est, nous l'avons dit, moins horizontal que celui de l'Aylesbury ; il a la poitrine très large et développée, portée moins haut que celle du Pékin ; son dos est long, légèrement incliné vers l'arrière.

Le canard blanc de l'Allier est un oiseau de grand rapport, tant pour la ponte que pour la chair ; c'est pourquoi, adopté et sélectionné par les éleveurs bourbonnais et l'élevage fermier, sous la direction de l'Union avicole bourbonnaise-Bourbonnais-Club, ce syndicat d'élevage le fait figurer dans la série des animaux de basse-cour bourbonnais.

Standard du canard blanc de l'Allier.

Établi le 21 janvier 1950 par la Commission spéciale de
l'Union avicole bourbonnaise-Bourbonnais-Club.

Caractères généraux.

Aspect général.

— Canard massif, trapu, mais d'allure vive et dégagée.

Tête.

— De force moyenne, assez longue.

Bec.

— Droit depuis le sommet du crâne et assez large, couleur « ongle rosé ». Toute trace de noir doit être proscrite ; les jeunes peuvent avoir des traces crème à la naissance du bec.

Yeux.

— Noirs ou très foncés, grands ouverts et à fleur de tête.

Cou.

— Assez long, de force moyenne et légèrement courbé.

Corps.

— Poitrine large et pleine, sans jabot, portée légèrement enlevée ; dos large et long, épaules fortes, la ligne du dos légèrement inclinée vers l'arrière.

Ailes.

— Fortes, attachées haut et bien collées au corps ; l’extrémité recouverte par les plumes de la selle et ne se croisant pas.

Queue.

— Assez courte, dégagée de la ligne du dos, plumes bien placées en éventail ; celles du mâle accompagnées des petites plumes bouclées caractéristiques des mâles.

Tarses.

— Forts et de taille moyenne, bien d'aplomb et perpendiculaires au sol.

Doigts.

— Quatre, droits ; les trois doigts antérieurs réunis par une forte palme ; ongles roses ; l'ensemble des pattes de couleur orange.

Port.

— Légèrement incliné vers l'arrière, mais sans que la cane, même en période de ponte, ait l'abdomen traînant à terre.

Plumage.

— Uniformément blanc pur et brillant, à reflets parfois crème, mais jamais safranés.

Poids (moyen).

— Mâles adultes : 4 kilos ; femelle : 3kg,500.

Couleur de la coquille des œufs.

— Corne blanche, parfois bleutée.

Ponte moyenne annuelle.

— 150 à 180 œufs. Ponte précoce en hiver.

Calibre des bagues d’élevage fermées.

— 20 millimètres. À placer très jeunes.

Défauts à éviter.

— Plumage safrané. Bec à nuance jaune clair dominante. Traces de noir à la mandibule supérieure du bec.

Disqualifications.

— Défauts de constitution squelettique. Plumage de couleur. Poitrine garnie d'un jabot déformant. Abdomen traînant à terre. Bec orange ou vert.

Échelle des points.

— Taille et poids : 20. — Port : 20. — Couleur du plumage : 40. — Tête et bec : 20. — Jambes et aplombs : 15. — Total : 115.

A. GARETTA.

Le Chasseur Français N°657 Novembre 1951 Page 682