Week-end préfabriqué

Maintenant que de plus en plus on cherche à s'évader des villes, chacun aspire à trouver dans un coin paisible un petit home accueillant où l'on puisse se détendre et se retremper dans l'air vivifiant de la campagne. Hélas ! pour beaucoup le problème du logement est le point noir, car, si la tente offre aux jeunes un abri suffisant pour les beaux jours, il faut bien compter avec les intempéries, que l'on ne peut songer à faire supporter à des enfants sous l'abri précaire d'une toile.

Chasseurs, pêcheurs ou simples amis du farniente, c'est à votre intention qu'a été conçu ce petit pavillon qui peut être édifié aussi bien sur les pentes boisées d'une colline que sur les bords verdoyants d'une claire rivière ou dans un frais vallon. Quel que soit l'emplacement du terrain que vous possédez, si vous disposez d'un petit capital, vous pouvez faire bâtir cet asile où vous viendrez chercher pour quelques instants, au sein de la nature, l'oubli des soucis présents.

Ce pavillon est en éléments préfabriqués (murs-cloisons tenus par poteaux ciment fondu armé) d'un modèle classique, fabriqués couramment par les maisons spécialisées. La construction de ce pavillon destiné au week-end ne peut bénéficier des primes à la construction, qui ne sont accordées qu'à la condition expresse qu'il s'agisse d'un logement à caractère permanent. Par contre, vous pouvez faire appel aux prêts qui sont consentis par les divers organismes habilités à cet effet.

Distribution.

— L'orientation expose au Midi les pièces principales : salle à manger et grande chambre.

La construction ne comprend qu'un rez-de-chaussée surélevé de 0m,40 environ. On y accède par un petit perron abrité par un auvent. Le hall d'entrée dessert la salle à manger, la cuisine et le w.-c.-toilette. On accède à la grande chambre par la salle à manger, et à la petite chambre par la cuisine.

Construction.

a. Gros oeuvre.

— Les fondations sont constituées par des murettes en béton recevant l'armature en ciment armé : semelles, piliers, chaînage supérieur et charpente. Le sol est constitué par un dallage en béton recevant un carrelage en ciment, avec plinthes brunes dans le bas des cloisons et murs. La couverture est à deux pentes, en plaques fibro-ciment, grande ondulation, agrafées sur la charpente avec faîtières. Les cloisons extérieures, en plaques fibro-béton de 0m,05 d'épaisseur. Les cloisons intérieures, même produit, de 0m,03 d'épaisseur. Le plafond en plaques de 0m,025 d'épaisseur. Le tout est enduit en ciment à l'extérieur et en plâtre à l'intérieur.

b. Menuiserie, ferrage, vitrerie.

— Porte extérieure en chêne avec ferrage et serrure. Portes intérieures en sapin, ferrage, poignées ou bec de cane. Fenêtres à deux vantaux avec volets sapin, ferrage, espagnolette. Châssis sapin pour la toilette, ferrage, targette automatique. Vitrerie en verre mi-double pour les croisées et verre imprimé pour la porte de cuisine et salle à manger, afin de donner de la clarté au hall.

c. Peintures.

— Peintures à l'huile trois couches, sur murs, w.-c., hall et boiseries. Badigeon à deux couches sur plafond. Gaines de chauffage dans la cuisine et la grande chambre en tuyaux fibro-ciment, avec chapeau, ferrures et fixations.

d. Plomberie sanitaire.

— Distribution de l'eau et vidange pour les appareils. Robinet d'arrêt général, robinet de chasse et robinet de service. Évier en grès émaillé blanc de 0m,70 x 0m,50, avec égouttoir de 0m,35, bonde à grille et siphon. Un siège anglais, abattant simple, réservoir de chasse, colonne de chute et d'aération avec grille antimoustiques. Une fosse septique, cylindrique, de 700 litres avec raccord au w.-c. et évacuation.

e. Électricité.

— Canalisation sous tubes Bergmann, sept allumages.

Ce pavillon pour le week-end de personnes de condition modeste est construit avec la plus grande simplicité.

Estimation.

— L'ensemble des travaux, tels qu'ils sont décrits peut, être évalué très approximativement, suivant l'emplacement, l'éloignement et les difficultés d'accès, à la somme de francs 1.200.000, se décomposant comme suit :

Il faudra tenir compte des frais de transports, déplacements, branchements divers, soit, au départ, environ 24.000 francs le mètre carré.

Ce pavillon pourra être considéré par le propriétaire comme résidence permanente, à la condition d'y habiter continuellement, et pourra alors bénéficier des avantages de la loi du 21 juillet 1950, octroyant la prime de 500 francs par mètre carré pendant vingt ans et d'un prêt à longue durée à taux minime.

A. COHENDET,

Architecte D. P. L. G.

Le Chasseur Français N°657 Novembre 1951 Page 684