— C'est une jolie légende, et qui n'est peut-être pas très
connue, celle qui nous révèle l'origine du chrysanthème. Elle nous vient du
Japon, qui est la patrie de cette magnifique fleur de l'automne. La voici :
Une jeune fille interrogeait un jour une marguerite pour
savoir, en l'effeuillant, comment son fiancé l'aimait. Mais le dieu familier du
jardin, qui ne voulait pas que l'on touchât à ses fleurs, apparut à la jeune
Japonaise et sévèrement lui dit :
— Ton fiancé ne vivra qu'un nombre d'années égal à celui des
pétales de la fleur que tu as choisie.
Toute tremblante, ta jeune fille se désolait. Soudain, une
idée lui vint. Tirant une des longues épingles d'or qui retenaient sa
chevelure, elle effrangea minutieusement an mille et mille rubans les pétales
de la marguerite qu'elle tenait à la main, assurant ainsi de longues années de
vie à son fiancé.
C'est ainsi qu'au Japon naquit le chrysanthème.
Cette anecdote est pleine de poésie, la suivante est faite
d'humour.
C'est un brave Marseillais. Fils de pêcheur, il n'eut guère
le temps d'aller à l'école et son instruction est rudimentaire.
Depuis la guerre, il s'est enrichi et veut faire bonne
figure. L'autre jour, il rencontre l'ami Olive. C'était un dimanche et notre
homme était fort bien mis. Une énorme fleur ornait le revers da son veston.
— Té, fit Olive, la belle rose !
— Ce n'est pas une rose, c'est un chrysanthème, protesta
Marius.
— Ah ! Et comment écris-tu ce nom-là ? Le Marseillais
réfléchit et riposta :
—— Au fond, tu as raison, c'est une rose !
L. Franc, Nevers.
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