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La propriété rurale

Valeur vénale et valeur locative en 1950.

Après les terres labourables et les prairies (1), voyons maintenant la situation pour les terrains maraîchers, les vignobles, vergers et forêts.

III. TERRAINS MARAICHERS (550.000 hectares).

Valeur vénale.

— Les prix s'établissent fréquemment autour de 500.000 francs l'hectare avec des écarts allant de 100.000 francs à 4.000.000 de francs. Les moyennes les plus élevées sont de 1.200.000 en Bretagne et 800.000 dans le Nord de la France, avec des maxima de 1.500.000 ; 1.000.000 dans les Pyrénées-Orientales, avec des maxima de4.000.000 ; 600.000 dans le Nord de la France, la vallée du Rhône et le littoral méditerranéen, avec des maxima de 1.000.000 à 2.000.000.

Valeur locative.

— La valeur locative est extrêmement variable ; on peut dire que pour un hectare de terrain dont la valeur vénale est de 500.000 francs, elle varie de 10 à 20.000 francs. Il semble que, dans l'ensemble, elle corresponde à un taux de placement légèrement inférieur à celui des autres terres.

IV. VIGNES (1.500.000 hectares).

Valeur vénale.

A. Vignes à vin de qualité ordinaire.

— Les vignes à gros rendements du Languedoc et du Roussillon (Hérault, Aude, Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Pyrénées-Orientales) valent de 200.000 à 400.000 en moyenne, avec des extrêmes allant de 150.000 à 1.200.000 francs l'hectare.

Les vignes des autres régions sont le plus souvent vendues entre 150.000 et 200.000 francs l'hectare. Ces chiffres n'ont qu'une valeur approchée, car le prix d'une vigne est fonction autant de son âge que de sa situation, le prix maximum étant atteint vers la quatrième ou cinquième année qui suit la plantation.

B. Vignes à vin d'appellation contrôlée.

— Les prix moyens vont de 200.000 à 250.000 dans le val de Loire, 150.000 à 600.000 dans le Bordelais, 250.000 à 500.000 en Bourgogne, 400.000 à 600.000 en Alsace, 1.000.000 en Champagne, avec des maxima qui atteignent 3.000.000 de francs en Champagne et 1.500.000 dans les autres régions.

On peut remarquer que l'écart des prix entre terres à vigne à gros rendements et terres à vigne d'appellation contrôlée est relativement faible.

Valeur locative.

— Elle est très difficile à déterminer, car extrêmement variable et le plus souvent exprimée en hectolitres de vin. Il semble qu'elle varie de 10.000 à 30.000 francs l'hectare. Les locations de vignes sont d'ailleurs exceptionnelles.

V. CULTURES FRUITIERES ET VERGERS (230.000 hectares).

Valeur vénale.

— Pommiers à cidre.

Dans les régions productrices de cidre, la valeur des herbages plantés en pommiers à cidre est généralement voisine de 200.000 francs l'hectare, mais peut varier de 150.000 à 500.000 francs l'hectare, la différence étant fonction de la fertilité des herbages.

— Vergers et cultures fruitières.

A. Sud-Est : vallée du Rhône, Provence. — Les prix les plus courants se tiennent généralement autour de 400.000 francs l'hectare, mais ils dépassent souvent 1.000.000 de francs, surtout dans la vallée du Rhône et le littoral méditerranéen. C'est dans le département des Alpes-Maritimes que l'on trouve les prix les plus élevés.

B. Autres régions : vallée de la Seine, val de Loire, vallée de la Garonne, Alsace et Lorraine. — Les prix sont moins élevés que dans la région Sud-Est et s'établissent généralement entre 200.000 et 500.000 francs l'hectare. Les maxima atteignant toutefois 1.000.000 dans quelques régions privilégiées.

Valeur locative.

— Elle est très difficile à déterminer, car extrêmement variable d'une exploitation à l'autre, et souvent sans rapport avec la valeur de l'exploitation. Les chiffres les plus couramment relevés sont de 10.000 à 15.000 francs pour des exploitations vendues entre 200.000 et 400.000 francs l'hectare.

Dans la vallée du Rhône et la région méditerranéenne, les vergers sont loués moyennant une quantité de fruits déterminée qui, selon les régions et la nature des fruits, varie de 400 à 1.200 kilos par hectare ou de 1 à 8 kilos par arbre.

Le plus souvent, les cultures fruitières sont exploitées par le propriétaire et ne font pas l'objet de location.

VI. BOIS ET FORÊTS (11.000.000 d'hectares).

Valeur vénale.

— Les prix manquent tellement d'homogénéité qu'il est impossible d'exprimer des indications générales.

Les chiffres suivants donneront une idée de l'éventail des prix :

Morvan : Bois taillis, 15.000 à 30.000 francs l'hectare.
Bretagne : Bois taillis, 30.000 à 60.000 francs l'hectare.
Landes : Taillis, de 40.000 à 150.000 francs l'hectare.
Futaies, 250.000 francs l'hectare en moyenne.
Massif central : Résineux, jusqu'à 500.000 francs de l'hectare.
Jura : Bois feuillus, en moyenne 300.000 francs l'hectare.
Bois résineux, en moyenne 1.000.000 francs l'hectare.

Le Jura, le Massif central et les Landes semblent être les régions où les bois sont vendus le plus cher.

Michel DUMANT.

(1) Voir Le Chasseur Français de janvier 1952

Le Chasseur Français N°660 Février 1952 Page 103