Situation.
— Ce bungalow orienté sud-est est situé en retrait
d'une falaise bordant l'Océan, abrité des vents violents par une forêt de pins,
à proximité d'un petit village basque dont l'architecture est très pittoresque :
caractère très gai et riant, tel est le propre du style basque.
Esthétique.
— Cette construction est couverte d'un simple toit à
deux pentes dissymétriques par des tuiles « canal », à crochets, avec
revêtement sous couverture en plaques de terre cuite, assurant une parfaite étanchéité.
Ce toit, dont la dissymétrie est assez accusée, déborde tout autour du bâtiment
et est soutenu, du côté de la terrasse d'accès, par deux larges consoles. Les
culots des avant-corps accusent le caractère régional de la demeure. Au
faîtage, du côté de l'entrée, une girouette en fer forgé à la main par un
artisan local agrémente la façade. Celle-ci, toute recouverte d'un enduit blanc
très vif, contraste avec le brun rouge dit « rouge basque » des pans
de bois. Ces pans de bois, en réalité des pans de bois imités décorant la
façade, sont en ciment peint d'une peinture à trois couches, spéciale.
Ce bungalow, prévu pour trois personnes, est entouré
d'une roseraie avec allées ombragées, formées par des arceaux de roses
conduisant à un coin de repos en hémicycle.
Au milieu d'un tapis de verdure (gazon tondu), quelques plates-bandes
de rosiers agrémentent l'ensemble. Le tout est accompagné de quelques pins
maritimes et d'une pléiade de plantes vivaces réparties judicieusement dans le
jardin.
Une petite nappe d'eau encadrée par une margelle en moellons
peu saillants se situe au croisement de deux allées. À la surface, quelques
nénuphars de couleur s'harmonisent avec les tons environnants. Cette pièce
d'eau rectangulaire, adossée à un mur de soutènement de la terrasse, a, plaqué
sur son mur, un mascaron avec cracheur, rejetant l'eau avec bruit. Ce mascaron
est entouré de quelques éléments décoratifs en grès flammé.
Le choix bien approprié des fleurs, des plantes, des arbres,
et leur disposition, ainsi que celle des allées de ce jardin, font de celui-ci,
à peu de frais, un véritable jardin d'agrément.
Distribution.
— On accède à ce pavillon par une terrasse ayant deux
escaliers, l'un au nord-ouest, l'autre au sud-est.
La pièce principale, à laquelle on accède par une entrée
directe, sert de distribution à toutes les autres pièces. Cette salle commune a
un escalier rustique apparent, partant dans cette salle, pour accéder au
premier, comme cela se fait très souvent dans la région.
La cheminée basque, permettant de faire un feu de bois, est
située à droite, en entrant. Un buffet rustique bas à trois portes sculptées,
des sièges et une table robuste, un lustre en fer forgé, le tout accompagné
d'étains anciens et de belles faïences du pays, meublent sobrement cette pièce
où l'on vit. Dans un angle ou contre l'escalier, on peut trouver une banquette
donnant, le soir venu, une place de plus pour coucher.
La chambre à coucher, située au premier étage, est
accompagnée d'une penderie et d'un petit lavabo.
Au rez-de-chaussée, à droite, se trouve l'entrée de la
cuisine. Toujours à droite, mais au fond de la pièce, se trouve l'entrée de la
salle d'eau dans laquelle il y a un bac-douche permettant de prendre des
douches et de faire de petits lavages. Ce genre d'installation est plus
pratique qu'une douche ou qu'une baignoire. Les w.-c. sont aussi dans cette
salle, étant donné le petit nombre d'occupants.
La cuisine, aménagée avec tous ses appareils :
paillasse, évier, égouttoir, table de préparation, fourneau, aura une sortie
directe donnant vers la porte de la cave. La cave, creusée dans le rocher sous
la cuisine et la salle d'eau, aura une sortie extérieure abritée par un muret
en moellons.
Cette cuisine, prévue à gaz butane, a sa bouteille isolée
dans un local spécial, sous la terrasse, accessible par la cave, pour éviter
les risques d'explosion ; le gaz arrive au réchaud par une canalisation,
comme le gaz de ville.
Enfin, un faux pigeonnier est situé au-dessus de la grande
chambre, au premier étage.
Construction.
— Les fondations sont en béton de gravier et mortier de
chaux, et les murs apparents sont en moellons de 0m,45 d'épaisseur
jusqu'à 0m,80 de hauteur environ au-dessus du sol. Les murs, sur la
hauteur du rez-de-chaussée, sont en briques de premier choix de 0m,25,
y compris les enduits.
Ce mur en briques sera rendu étanche à l'humidité par du
papier goudronné, par exemple, passé entre le mur en briques et le mur en
moellons, au niveau du solivage du rez-de-chaussée.
Les murs extérieurs sont protégés de l'humidité par un
mortier bâtard (chaux et ciment par moitié), le tout recouvert de peinture
hydrofuge résistant à l'air marin.
La menuiserie extérieure est en chêne, ainsi que les pannes
et les consoles extérieures, qui sont peintes à une peinture à l'huile à deux couches,
sur impression.
La salle commune a un parquet en chêne, la grande chambre au
premier étage en sapin, ainsi que le solivage du rez-de-chaussée et du premier
étage. La charpente est en sapin rouge.
La menuiserie intérieure et l'escalier sont en sapin,
marches et rampe en chêne. Cette dernière étant dessinée rustique, comme on en
trouve beaucoup dans les vieilles demeures basques.
Les cloisons de distribution sont en carreaux de plâtre,
enduits au plâtre, ou, plus simplement, en cloisons plâtre préfabriquées.
Tous les plafonds sont en placoplâtre (matériau utilisé déjà
couramment en Angleterre et en France), étant donnée l'économie que ce produit
peut faire réaliser.
La cuisine et la salle d'eau sont revêtues de faïence
blanche du Nord ou d'un revêtement spécial, plus économique, d'assez longue
durée et imitant la faïence. Cuisine et salle d'eau ont des carreaux de 10 x 10
1/2 demi-grès couleur crème clair.
Les eaux usées s'écoulent dans une canalisation de
ciment allant à un puisard.
Les w.-c. ont une fosse septique circulaire préfabriquée,
pour trois personnes, comme on en trouve dans le commerce, et qui est plus
économique que la fosse septique construite sur place. Mais, pour que la fosse
septique fonctionne bien, il ne faut pas y jeter les eaux ménagères ou
savonneuses, ce qui empêche le travail des microbes anaérobies.
Les canalisations d'eau, suivant les endroits, sont prévues
en fer ou en plomb.
L'installation du chauffage central, par fourneau bouilleur,
est très suffisante pour les trois radiateurs.
Estimation.
— Le prix de revient de ce bungalow peut être estimé à
environ 1.850.000 francs, soit un prix approximatif moyen au mètre carré de
30.000 francs.
L'installation du chauffage, fourneau bouilleur, peut être
évaluée à 300.000 francs.
Divers organismes peuvent aider le constructeur pour
l'édification de ce pavillon, mais, s'il n'est pas une résidence principale, le
propriétaire ne peut pas bénéficier des avantages de la loi du 21 juillet
1950 (primes et prêts).
L'ensemble, confortable et plaisant, permet de l'habiter,
été comme hiver, et de s'y rendre toutes les fois que l'on a un moment de libre
et de goûter un repos toujours tant désiré, surtout avec nos vies actuelles si
mouvementées.
Albert COHENDET,
Architecte D. P. L. G.
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