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Parasites végétaux

Graisse.

— Maladie nauséabonde, due à un champignon qui provoque la pourriture des gousses d'ail, d'échalote, d'oignon et, en général, de toutes les plantes de la famille des liliacées.

On évite la graisse en changeant de place, tous les ans, ces plantes condimentaires et en ne les cultivant jamais sur des parcelles récemment amendées au fumier frais, ou très riches en humus, surtout si le terrain est un tantinet humide, à moins que l'on effectue la plantation en billons. En outre, on ne prendra pas les caïeux sur des bulbes provenant de cultures contaminées.

La graisse du haricot, caractérisée par l'apparition sur les gousses de taches mesurant 5 à 10 millimètres de diamètre, ayant quelque peu l'aspect de taches d'huile sur le papier, provoque la dessiccation et la mort des aiguilles, un peu à la manière de l'anthracnose. La bactérie produit sur les feuilles de petites taches polygonales ayant une apparence cernée. Cette maladie est assez fréquente sur certaines variétés de haricots, telles que le flageolet Chevrier. On l'évitera en ne prenant comme semences que des graines provenant de cultures absolument saines.

Hernie.

— C'est une affection assez fréquente sur tous les choux, quelquefois sur les navets et d'autres crucifères. La hernie est caractérisée par l'apparition de nodosités sur les racines. On l'appelle vulgairement gros-pied.

La hernie est occasionnée par un champignon (plasmadiophora), qui désorganise les tissus et provoque la pourriture. Elle n'apparaît guère que dans les terres acides dont le pH est inférieur à 6.

Il ne faut jamais repiquer que des pieds sains et bien conformés, en brûlant tous les autres et, en outre, pratiquer l'alternance des cultures à longue échéance. Par mesure de précaution, on chaulera préventivement les terres acides, ou bien on mettra une pincée de chaux éteinte dans les trous du plantoir, au moment d'effectuer les repiquages. Ne pas employer d'engrais acidifiants, tels que le sulfate d'ammoniaque.

Jambe noire.

— Maladie de la pomme de terre, occasionnée par le bacille phytophtorus, qui provoque la pourriture des tiges, en partant du niveau de sol, pour monter à la hauteur de 10 à 20 centimètres, d'où le nom qu'on lui a donné. Les feuilles se mettent en cornet, comme dans l'enroulement, mais sans durcir.

Lorsque la jambe noire apparaît de bonne heure dans les champs, la récolte est à peu près nulle. Il faut changer les semenceaux aussitôt que les premiers symptômes de cette maladie se montrent dans une plantation, car elle est transmissible.

Jaunisse.

— Affection commune chez les plantes souffreteuses, pour une cause ou une autre, notamment par excès d'humidité ou de calcaire, ou encore par défaut de certains principes essentiels, tels qu'azote nitrique, potasse soluble, acide phosphorique, etc.

Encore appelée chlorose, la jaunisse, caractérisée par la décoloration du feuillage et l'absence de chlorophylle, est fréquente sur le poirier, le fraisier, la betterave, etc. On combat cette maladie en modifiant les propriétés physiques ou chimiques des jardins, par l'assainissement et par des apports d'engrais ou d'amendements appropriés aux différents cas. L'emploi en couverture de sulfate de fer en neige donne souvent de bons résultats, ce sel étant un tonique efficace contre les anomalies de la circulation séveuse.

Meunier.

— Moisissure causée par un péronospore, vulgairement « blanc », qui s'attaque aux laitues, aux chicorées, aux cardons, aux artichauts, etc. ...

L'emploi des sels de cuivre en pulvérisation directe sur des légumes devant être consommés crus étant interdit, on les remplacera par des arrosages à la bouillie bordelaise effectués préventivement sur le terrain, avant les repiquages.

Mildiou.

— Champignon microscopique du genre peronospora, qui s'attaque aux pommes de terre, aux tomates, aux épinards, aux artichauts et surtout à la vigne.

Le mildiou se multiplie rapidement par temps chaud, humide et orageux. Ce parasite pénètre rapidement dans les tissus végétaux, qu'il désorganise en débutant sur les feuilles, puis sur les fruits, qui deviennent inutilisables. S'il s'agit de pommes de terre, les tubercules pourrissent en répandant une odeur nauséabonde.

Cette maladie est grave. Certaines années, elle occasionne des préjudices considérables lorsqu'on néglige de la combattre préventivement, les traitements curatifs ayant peu d'efficacité lorsque le champignon s'est implanté dans le parenchyme des feuilles, pour s'attaquer ensuite aux tiges, aux sarments et aux fruits, dont le rendement peut tomber au-dessous de 50 p. 100 des années normales.

Dans les vignobles et les champs de pommes de terre, il faut effectuer une première pulvérisation de bouillie bordelaise avant l'apparition des premières taches, puis on surveille de près l'évolution du mildiou pour appliquer, suivant la tenue du temps, une deuxième et même troisième pulvérisation, quand surviennent des périodes orageuses. La bouillie se dose à 2 p. 100 pour la vigne, à 1,5 p. 100 pour la pomme de terre et à 1 p. 100 pour la tomate.

Molle ou mole.

— Maladie cryptogamique propre au champignon de couche, qui devient flasque, se déforme et finit par pourrir. Dans les carrières et les cultures envahies par la molle, il faut démonter les meules, sortir les fumiers et désinfecter à fond les locaux, en projetant partout du formol, au moyen d'un pulvérisateur. Cette première application sera suivie d'une deuxième à la bouillie bordelaise à 2 p. 100 de cuivre et autant de lysol.

Le lardage des nouvelles meules se fera toujours avec du blanc provenant de cultures saines.

Monilia.

— C'est une moisissure qui attaque les fruits du pêcher, du prunier, de l'abricotier, etc. ... Elle se propage sur les jeunes rameaux, qui se dessèchent et meurent.

Le monilia paraît avoir pour origine des blessures occasionnées par les piqûres d'insectes, les chutes de grêle et d'autres causes mal connues. Il est souvent difficile d'enrayer cette maladie sur les arbres à fruits à noyau.

On devra enlever les fruits qui se creusent en rond, pour empêcher la multiplication du champignon, et enlever les branches mortes durant l'hiver, ainsi que les fruits momifiés, en ayant soin de brûler les détritus, qui pourraient être une cause d'infection. On fera bien, en outre, de pulvériser sur les arbres, au premier printemps, une bouillie cuprique dosée à 2 p. 100 de sulfate de cuivre.

A. LÉGUME.

Le Chasseur Français N°661 Mars 1952 Page 159