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Les cacahuètes mûrissent-elles en France ?

— Dans mon jardin, à Puyoo, canton d'Orthez (B.-P.), j'ai semé en 1951, fin mars, en même temps que des haricots nains, trois rangées de graines de cacahuètes après les avoir débarrassées de leur gousse protectrice.

Voici mes observations :

Ces trois sillons, longs de 12 mètres, profonds de 8 centimètres, étaient espacés entre eux de 50 centimètres.

J'ai semé mes graines décortiquées en lignes et j'ai recouvert mes graines avec 5 centimètres de terre au maximum.

Quelques jours après, j'ai gratté la terre et me suis aperçu avec satisfaction que mes arachides germaient ainsi que mes haricots.

Par suite d'un printemps très froid et pluvieux, mes haricots ont jauni et j'ai dû les remplacer presque tous, alors que les cacahuètes, malgré les intempéries, escargots, vers et limaces, résistaient et n'avaient pas l'air d'avoir souffert.

J'ai suivi avec joie la croissance de cette plante qui est cultivée notamment au Sénégal sur une grande échelle et qui nous donne de l'huile estimée.

Les tiges et les feuilles se développèrent vite et mesurèrent 50 centimètres de hauteur, plusieurs atteignaient 70 centimètres et avaient tendance à se coucher sur le sol.

Ces tiges ont donné naissance à des fleurs jaunes rappelant celles des petits pois, mais bien plus minuscules.

À la place de ces fleurs, il s'est formé des sortes de racines aériennes ressemblant à des dards se dirigeant dans le sol, où, en effet, chacune d'elles a formé une petite gousse devenant de plus en plus grosse et formant la cacahuète.

Je précise que c'est en terre que mûrissent les arachides.

Je n'ai effectué que trois sarclages et binages, pas d'arrosage du fait d'une année extrêmement pluvieuse.

La terre de mon jardin est une terre franche, sans cailloux, ni légère ni lourde, bien exposée, très fumée et ayant porté l'an dernier, à la place des cacahuètes, des pommes de terre.

Au mois de novembre, la végétation de ma petite plantation, qui était assez luxuriante, a fané : j'ai procédé à l'arrachage des gousses à la houe et j'ai récolté sur les trois petits sillons plus de 5 kilogrammes d'arachides qui perdront de leur poids en séchant.

L. UTEAU,

abonné.

 

Le Chasseur Français N°662 Avril 1952 Page 226