Accueil  > Années 1952  > N°662 Avril 1952  > Page 231 Tous droits réservés

L'entretien du tracteur

Un tracteur agricole représente toujours un capital important. Il importe, afin de ne pas enregistrer de sérieux mécomptes, de pouvoir l'utiliser au maximum et en temps opportun. Pour atteindre ce but, il est indispensable d'entretenir son tracteur avec soin et d'une façon rationnelle.

Il convient d'appliquer avec assiduité les règles suivantes :

Tous les matins, avant de faire tourner le moteur, remplir d'eau le radiateur. Utiliser de préférence l'eau de pluie afin d'éviter l'entartrage. Si, pour une cause quelconque, le radiateur se vide en cours de travail, il est vivement recommandé d'attendre le parfait refroidissement du moteur. Dans notre précédent article, nous avons fait allusion aux hautes températures auxquelles sont portés les gaz dans le cylindre au moment de la combustion. Les parois peuvent ainsi atteindre plus de 1.000°. Introduire à ce moment de l'eau, même bouillante, risque de détériorer le moteur, de fendre la culasse.

Le niveau d'huile doit être vérifié. La quantité est définie par le constructeur et indiquée sur la jauge à huile ou par les robinets de niveau fixés sur le carter. Le maximum ne doit pas être dépassé afin d'éviter une émulsion.

Il est nécessaire, tous les matins également, de graisser l'arbre de pompe à eau et d'huiler la magnéto.

Le delco sera graissé de la façon suivante : ôter le doigt du distributeur au centre de l'arbre creux comportant une mèche de feutre et graisser légèrement. Il faut, en outre, huiler le graisseur de l'arbre principal du delco.

Nettoyer le filtre à air. Dans les moteurs à essence, par exemple, la bonne carburation est réalisée avec la proportion suivante : 1 gramme d'essence et 20 grammes d'air. Le moteur est avide d'air. Aussi, il est indispensable de l'alimenter d'une façon parfaite, et pour cela le filtre à air doit être nettoyé avec beaucoup de soins.

Dans les moteurs diesels, les filtres à combustible doivent aussi être bien nettoyés. Il y a lieu d'observer, en outre, pour ces derniers types de moteurs, que le filtre à huile de graissage doit être nettoyé après cent heures d'utilisation du tracteur. Dans certains cas, il faut vidanger le moteur et changer le filtre.

Vérifier si la quantité d'huile épaisse voulue se trouve dans le carter de la boîte de vitesses et du pont arrière, si le boîtier de direction, commande des roues, articulations de commande, axe de l'essieu avant sont convenablement graissés. Ne pas oublier non plus de graisser les roulements de l'arbre de la poulie et de la prise de force. Garnir de graisse les graisseurs des roues. Sur les tracteurs à chenilles, il faut remplir les graisseurs des roues des chenilles et des galets de chenilles. D'une façon générale, graisser à la pompe técalémit toutes les articulations du tracteur.

Tous les soirs, une fois le travail terminé, il faut nettoyer son tracteur, le laver si nécessaire au jet d'eau à pression, afin d'enlever la boue qui ne permettrait pas d'effectuer, le lendemain matin, les opérations de graissage dans de bonnes conditions.

En hiver, il est très important de ne pas oublier de vidanger le radiateur et le bloc-moteur, sauf si l'on a employé une solution antigel éprouvée.

Nous venons d'énoncer sommairement les principales opérations à effectuer pour entretenir comme il convient son tracteur. Chaque conducteur doit se pénétrer du principe suivant : aucune pièce, aucun organe ne doit être graissé sans avoir été nettoyé avec soin. En outre, toute pièce, tout organe soumis à un frottement doit être revêtu d'une pellicule ou film de graisse ou d'huile, afin d'éviter l'usure rapide et la panne. Si ces principes sont rigoureusement observés, la vie du tracteur sera longue et les pannes ne se produiront pas. Celles-ci résultent, en effet, bien souvent du manque d'entretien et de l'ignorance des notions élémentaires de mécanique chez les conducteurs.

Les tracteurs actuels sont en général bien adaptés aux travaux des champs ; il est nécessaire, pour en tirer le meilleur parti possible, de les soigner avec autant de zèle et d'amour que le cheptel vif.

G. DELALANDE.

Le Chasseur Français N°662 Avril 1952 Page 231