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Distribution des aliments

aux animaux omnivores

Des avis partagés.

— Les éleveurs spécialisés dans la production des porcs et des volailles omnivores (poules, canards, dindons, etc.) ne sont pas tous d'accord sur le meilleur mode de présentation des aliments, qu'il s'agisse de denrées d'origine végétale, animale ou minérale, compte tenu de leur teneur en principes énergétiques ou vitamines.

D'aucuns nourrissent leurs bêtes à la pâtée humide, tandis que d'autres leur distribuent exclusivement de la pâtée sèche. Mais, si les éleveurs qui distribuent leurs denrées « nature » sont encore nombreux, l'usage se propage de plus en plus de leur faire subir une préparation préalable, telle que mouture, germination, trempage, cuisson, devant rendre les aliments plus profitables.

Pâtée sèche et pâtée humide.

— Est-il préférable de distribuer le grain entier ou en farine, ainsi que les issues de moulin et les aliments concentrés divers à l'état sec ou à l'état humide sous la forme de buvée ?

À ce sujet, les avis sont très partagés, car, si les rations humides, préparées peu de temps avant leur distribution, permettent de réaliser un certain gain sur l'engraissement, l'accroissement, ainsi que la ponte, leur préparation est assez besogneuse. En outre, elles exigent l'observation stricte des mesures prophylactiques, si on ne veut pas courir le risque des affections microbiennes et parasitaires du tube digestif, conséquence des fermentations qui se produisent dans les mangeoires et dans les auges. Toutefois, comme les rations humides peuvent être présentées chaudes, pendant tout l'hiver, elles agissent comme stimulant de la ponte et favorisent les fonctions digestives.

L'avantage principal de l'alimentation à la pâtée sèche, c'est sa simplicité et la réduction importante de la main-d'œuvre qu'elle procure, tout en réduisant considérablement les risques d'infection et d'infestation. Toutefois, ce mode de présentation exige que de l'eau fraîche et potable se trouve constamment à la disposition des animaux, dans des abreuvoirs à l'abri du gel et des ardeurs du soleil.

Moutures ou grains entiers.

— Les céréales rentrant dans la composition des pâtées, que celles-ci soient sèches ou humides, devraient toujours être moulues finement, de façon à augmenter les points de contact avec les muqueuses stomacales et intestinales, pour gagner en digestibilité. Il en est de même des autres denrées ou produits rentrant dans la constitution des rations.

Pour obtenir des moutures fines, on se servira de préférence d'un moulin à marteaux qui pulvérise par chocs et sans appui, ce qui empêche réchauffement et, par suite, l'altération des denrées.

Le grain germé.

— Par ses apports en vitamines, les distributions de grain germé sont pour ainsi dire indispensables, tant aux volailles qu'aux porcs, à moins que ces animaux puissent pâturer des gazons tendres ou, à défaut, qu'ils reçoivent des verdures hachées, de la levure de bière, de l'huile de foie de morue, etc.

Les propriétés énergétiques du grain germé sont un stimulant de la ponte, elles favorisent le développement du squelette et des muscles chez les jeunes animaux, ainsi que l'engraissement chez les adultes.

La germination peut être obtenue par arrosage et pelletage sur un grenier, mais il est encore plus simple de recourir aux germoirs superposés et autres que l'on peut se procurer dans le commerce et même construire économiquement.

La cuisson.

— Faut-il donner les denrées crues ou cuites ? Cela dépend de la nature des aliments et des animaux auxquels ils sont destinés. S'il s'agit de pommes de terre ou de racines fourragères, betteraves, carottes, etc., il est obligatoire de les donner cuites aux volailles. Les porcs n'en sont vraiment friands que si on les leur distribue cuites. Il y a là une question d'appétence.

Au sujet de l'assimilation, si la cuisson coagule l'albumine en la rendant moins digeste, elle favorise l'absorption des hydrates de carbone (amidon, fécule, cellulose), de sorte que ce que l'on perd d'un côté on le gagne de l'autre.

C'est pour cela que l'on ne cuit plus guère les grains, mais on les fait souvent macérer dans l'eau pour les attendrir. En résumé, c'est surtout pour une raison de dépenses en combustible et de main-d'œuvre que l'on ne cuit plus guère que les racines et les tubercules.

Mondiage D'ARCHES.

Le Chasseur Français N°667 Septembre 1952 Page 553