D'où
venons-nous ? Où allons-nous ?
Pourquoi sommes-nous là ?
Beaucoup d'entre
nous se posent ces questions avec plus ou
moins d'appréhensions et de
craintes. Ces questions là qui
touchent l'essence même du but de la
vie ont fondé bien des religions,
des philosophies, mais chacune
possède sa réponse à
ce sujet. En Occident, on assiste depuis
un certain nombre d'années à
une recrudescence de ces
interrogations.
Qu'est-ce que
le karma ?
L'officialisation
du terme en France date de 1931, vient du
sanscrit, et signifie "acte". Dans le
petit Larousse illustré 2001 nous
trouvons la définition suivante :
"Principe
fondamental des religions indiennes qui
repose sur la conception de la vie humaine
comme maillon d'une chaîne de vies
(samsara), selon lequel chaque vie est
déterminée par les actes
accomplis dans la vie
précédente". Cette définition
reste cependant très vague.
Aujourd'hui, on
entend partout parler de "karma" pour peu
que l'on s'intéresse aux questions
spirituelles. On constate un engouement
sans cesse croissant pour l'irrationnel
(phénomènes paranormaux,
occultes, arts divinatoires et
ésotériques en
général). Nous assistons
à une sorte de "tourisme
ésotérique" : c'est
là que s'alimente le new age,
synthèse de diverses croyances et
ésotérismes à l'usage
des occidentaux qui sont mal dans leur
peau, qui s'interrogent sur leur avenir et
leur raison d'être. Cependant, il ne
faut pas se leurrer, en Occident la notion
de karma sous-tend le plus souvent une
idée de fatalité du style,
"c'est mon karma, je n'y peut rien !",
inhibant ainsi toute action - geste qui
peut être vu comme un refuge
derrière une résignation
empêchant (volontairement ou non) de
faire face aux véritables
problèmes de la vie quotidienne. Il
n'est bien entendu pas évident
d'appréhender cette notion
fondamentale, appartenant à la
psyché d'un peuple tout
entier.
Beaucoup
confondent, mélangent les lois de
réincarnation avec celles du karma.
Le terme "karma" en sanscrit signifie
"action". Aujourd'hui sont nés
plusieurs synonymes à l'appellation
"karma" : loi de cause et d'effet, loi de
rétribution, de compensation ...
L'évolution verra associer au karma
non seulement les actes physiques, mais
aussi les pensées et les paroles.
Tout acte entraîne une
réaction, comme lorsque vous lancez
une pierre dans l'eau..., dans cette vie
ou après cette vie. Cette loi de
causalité entraîne des
répercussions dans un cycle sans
fin de naissance-mort-renaissance, ayant
ainsi permis de développer
l'idée d'une transmigration des
âmes (samsara).
L'idée de
karma est l'expression de l'ordre du monde
qui est aujourd'hui devenue une
volonté de préservation et
de respect de cet ordre par la
libération karmique. Aujourd'hui,
le karma n'est plus simplement une action,
mais un enchaînement causal se
répercutant éventuellement
dans la vie présente et le plus
souvent dans les vies futures, tout du
moins suivant l'importance, le poids des
actes.
Si dans
l'hindouisme, le karma est inhérent
au Soi (l'âme, l'atman), dans le
bouddhisme, il est véritablement
une loi extérieure du monde qui
manipule l'individu. Il faut parvenir
à comprendre le karma pour le
maîtriser et s'en
libérer.
En Occident, on
associe à la notion de karma une
idée d'évolution
spirituelle, de perfectionnement vers une
sorte de paradis visant la
dépersonnalisation de l'être,
la dissolution de l'ego : nous retrouvons
cette orientation dans la pratique du zen (le non-soi), mais
n'ayant aucun lien direct avec
l'idée du karma. Cependant, le
monde occidental néglige presque
totalement l'idée de mise en ordre
du monde, comme raison d'être du
karma. L'erreur à éviter est
de penser qu'il faut à tout prix
"se libérer du karma" : il ne faut
pas oublier que la loi du karma n'est pas
seulement quelque chose de négatif
- pour se faire une idée on peut
employer le mot "challenge" : il englobe
tous les actes, aussi bien les bons que
les mauvais. Le karma est une loi d'amour
et d'équilibre. Aujourd'hui, la
croyance en la réincarnation donne
aux occidentaux un sens à leur vie.
C'est un constat de faillite morale : on
n'accepte plus "l'ici et maintenant", on
se précipite dans l'idée
d'un futur meilleur, et l'on oublie d'agir
dans le présent. La plupart du
temps, chez les occidentaux, le terme de
réincarnation (devenu
inséparable à la notion de
karma) sous-tend un attachement à
la vie. Ils ont souvent peur de la mort et
ont donc envie de savoir si eux ou leurs
proches vont revenir. Ils n'ont aucune
envie de se libérer, de ne plus
s'incarner. C'est alors que s'est
forgée une théorie
adaptée : des êtres dits
supérieurs feraient le choix de
revenir pour guider leur prochain. C'est
une habile manière de concilier
l'élévation spirituelle et
l'agréable (la réincarnation
parmi les siens). Bien entendu, il existe
des Boddhissatvas : ces êtres qui
ont consciemment choisis de revenir dans
le samsara afin d'aider leur prochain,
seulement, avant de devenir un de ces
maîtres authentiques ...
Dans les faits, il est tout à fait
probable que tout le monde tienne à
la vie : c'est l'instinct vital. Celui qui
vivrait ici et maintenant sans aucun
besoin personnel, simplement pour aider
les autres, serait certainement proche de
la délivrance...
Sans comprendre
la terminologie orientale des notions de
karma et de réincarnation, avec des
termes comme non-action,
détachement, non-violence, on prend
le risque de pratiquer des voies qui ne
sont ni orientales, ni
occidentales.
Et comme le dit
si bien Sogyal Rinpoché : "La
croyance en la réincarnation nous
montre qu'il existe bien dans l'univers
une certaine forme de justice ou de
bonté ultime. C'est cette
bonté que nous nous
efforçons tous de découvrir
et de libérer en nous. Chaque acte
positif nous en rapproche, chaque acte
négatif la masque et l'entrave.
Chaque fois que nous ne parvenons pas
à l'exprimer dans notre vie et dans
nos actes, nous nous sentons malheureux et
frustrés.".
Si vous jetez une
pierre dans l'eau, vous pourrez observer
l'onde qui se forme suite à
l'impact sur la surface de l'eau. Ceci
peut déjà expliquer que
chaque action, chaque pensée ou
chaque mot que nous prononçons a un
impact sur notre environnement proche :
vous avez souvent pu vérifier cela
par vous-même. Cependant, l'impact
de la pierre dans l'eau va
déclencher une réaction en
chaîne dont vous n'aurez pas
mesuré les conséquences et
peut-être même n'en avez-vous
pas conscience. Les ondulations de l'eau
vont se transformer en vagues par
l'amplitude et mouiller ainsi la rive. La
pierre, en touchant le fond, va soulever
la vase qui va troubler un petit moment la
surface de l'eau. Si vous êtes seul
à faire cela, la chose sera sans
conséquence néfaste sur le
long terme. Mais si vous êtes
énormément de personnes
à le faire, quelles seront les
conséquences pour la rive, l'eau du
lac (ou de l'étang) et les
êtres vivant dans cette eau ?
Le karma, c'est
cela en quelques sortes : un
enchaînement d'actes et de
conséquences,
bénéfiques ou non suivant la
qualité de ces actes, dont les
résultats déclencheront d'autres actes.
Lorsque nous nous incarnons, nous venons
généralement pour tenter de
réparer quelque chose qui a
été mal fait, mal compris,
mal dit, ... Nous portons, par rapport
à cela des blessures dans
l'âme, car l'âme, elle, ne
veut pas le mal. On peut dire que ces
blessures constituent une couche plus ou
moins épaisse qui encrasse
l'expression naturelle de l'âme.
C'est comme si vous étiez dans une
maison et que les vitres sont tellement
sales que les rayons du soleil radieux ne
peuvent pénétrer à
l'intérieur. Il y fait alors
tellement sombre que vous ne pouvez plus
voir ce que vous y faites.
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