Les jolis mots...

« Texte de Baltimore »

 

Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bon terme avec toute personne. Dites doucement et clairement votre vérité et écoutez les autres, même le simple d’esprit et l’ignorant ; ils ont eux aussi leur histoire. Évitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’esprit. Ne vous comparez avec personne, vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grand et plus petit que vous. Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez prudent dans vos affaires car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe, plusieurs individus recherchent les grands idéaux et partout la vie est remplie d’héroïsme. Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié. Non plus ne soyez pas cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout désenchantement aussi éternel que l’herbe. Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles, vous avez le droit d’être ici. Et, qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devrait. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui et, quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie la paix de votre âme. Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez attention, tachez d’être heureux.

 

Anonyme, manuscrit trouvé dans une église de Baltimore en 1692.

"Des jours, des semaines, des mois passèrent. De mai à novembre 1941, je vécus six mois de la sorte dans cet espace où l'horreur et la sauvagerie étaient la loi. Mais je tarde à évoquer l'épreuve qui fut la pire pour moi, alors qu'elle se passa dans les premières semaines de mon incarcération dans le camp. Elle contribua plus que tout à faire de moi cette ombre obéissante et silencieuse parmi d'autres.


Un jour, les haut-parleurs nous convoquèrent séance tenante sur la place de l'appel. Hurlements et aboiements firent que, sans tarder, nous nous y rendîmes tous. On nous disposa au carré et au garde-à-vous, encadrés par les SS comme à l'appel du matin. Le commandant du camp était présent avec tout son état-major. J'imaginais qu'il allait encore nous assener sa foi aveugle dans le Reich assortie d'une liste de consignes, d'insultes et de menaces à l'instar des vociférations célèbres de son grand maître, Adolf Hitler. Il s'agissait en fait d'une épreuve autrement plus pénible, d'une condamnation à mort.


Au centre du carré que nous formions, on amena, encadré par deux SS, un jeune homme. Horrifié, je reconnus Jo, mon tendre ami de dix-huit ans. Je ne l'avais pas aperçu auparavant dans le camp. Etait-il arrivé avant ou après moi ? Nous ne nous étions pas vus dans les quelques jours qui avaient précédé ma convocation à la Gestapo. Je me figeai de terreur. J'avais prié pour qu'il ait échappé à leurs rafles, à leurs listes, à leurs humiliations. Et il était là, sous mes yeux impuissants qui s'embuèrent de larmes. Il n'avait pas, comme moi, porté des plis dangereux, arraché des affiches ou signé des procès-verbaux. Et pourtant il avait été pris, et il allait mourir. Ainsi donc les listes étaient bien complètes. Que s'était-il passé ? Que lui reprochaient ces monstres ? Dans ma douleur, j'ai totalement oublié le contenu de l'acte de mise à mort. Puis les haut-parleurs diffusèrent une bruyante musique classique tandis que les SS le mettaient à nu. Puis ils lui enfoncèrent violemment sur la tête un seau en fer blanc. Ils lâchèrent sur lui les féroces chiens de garde du camp, des bergers allemands qui le mordirent d'abord au bas-ventre et aux cuisses avant de le dévorer sous nos yeux. Ses hurlements de douleur étaient amplifiés et distordus par le seau sous lequel sa tête demeurait prise. Raide et chancelant, les yeux écarquillés par tant d'horreur, des larmes coulant sur mes joues, je priai ardemment pour qu'il perde très vite connaissance.


Depuis, il m'arrive encore souvent de me réveiller la nuit en hurlant. Depuis plus de cinquante ans, cette scène repasse inlassablement devant mes yeux. Je n'oublierai jamais cet assassinat barbare de mon amour. Sous mes yeux, sous nos yeux. Car nous fûmes des centaines à être témoins. Pourquoi donc se taisent-ils encore aujourd'hui ? Sont-ils donc tous morts ? Il est vrai que nous étions parmi les plus jeunes du camp, et que beaucoup de temps a passé. Mais je pense que certains préfèrent se taire pour toujours, redoutant de réveiller d'atroces souvenirs, comme celui-ci parmi d'autres.


Quant à moi, après des dizaines d'années de silence, j'ai décidé de parler, de témoigner, d'accuser."

 

Extrait du livre "Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel", rédigé en 1994 avec Jean Le Bitoux

« Le Sonnet des Lumières »

 

Ce soir, près des nuages, c’est le soir des lumières

Ce soir sans tristesse, c’est le soir des souvenirs

Ce soir nous allons faire de très belles prières

Ce soir c’est le soir pour tout se dire, tout se dire.

 

Ce soir je pense à tous mes faux et vrais amis

Ce soir je pense aux ennemis de toutes nos vies

Ce soir je pense à tous nos regrettés défunts

Ce soir je vois le début d’un rêve, pas la fin.

 

Ce soir, avec amour, nous communions ensemble

Ce soir l’Homme et la Femme sont beaux grâce à vous tous

Ce soir, ici, là, nous existons tous ensemble.

 

Ce soir, pour tous, implorons le droit au bonheur

Ce soir au plus profond de nous l’amour pousse, pousse

Ce soir l’espoir et l’amour envahissent nos cœurs.

« Les 10 Commandantes »

 

1ère commandante

Si point de saloperies tu ne veux choper

Le latex tu dois utiliser

 

2ème commandante

Si le latex tu ne veux craquer

De gel tu dois tartiner

 

3ème commandante

Si cul tu ne veux exploser

De gel tu dois asperger

 

4ème commandante

Si gourdins tu aimes sucer

Le latex t’empêchera d’avaler

 

5ème commandante

Si minou ou cul tu veux brouter

Avec latex tu dois lécher

 

6ème commandante

Hétéro ou homo, pour te préserver

Le fémidon fera aussi son effet

 

7ème commandante

Si accessoires ou partenaires tu aimes prêter

A chaque fois la capote tu dois changer

 

8ème commandante

Si les piquouses te font triper

La stéribox est fortement recommandée

 

9ème commandante

Si préservatif tu ne veux utiliser

Le gel t’évitera les microplaies

 

9éme Commandante ½

Si sans capote tu aimes sucer

D’avaler tu devras te garder

 

10ème commandante

Dernière chose à ne pas oublier

D’amour tu ne devras jamais te lasser

Selon toi qu’est ce qui t’a rendu hétérosexuel ? Quand et comment as-tu pris conscience que tu étais hétérosexuel ? Ne penses-tu pas que ton hétérosexualité soit juste une étape de ta vie ? Ne penses-tu pas que ton hétérosexualité vienne d’une peur des gens de même sexe ?  Si tu n’as jamais couché avec une personne du même sexe, peut-être qu’il te faudrait juste un bon amant homo ? Tes parents savent que tu es hétéro, et tes amis ? Pourquoi les hétéros se sentent-ils obligés d’amener les autres à leur style de vie ? Sexuellement, comment font un homme et une femme pour se donner du plaisir alors qu’ils sont physiquement si différents ? Tu es sûr que tu es hétéro ? Tu n’as pas l’air hétéro…

 

Extrait d’une plaquette du SIPS (centre de planning familial de l’université de liège)

« N’oublions pas »

 

N’oublions pas ce qu’il y’a de sacré en nous, nos rires, nos paillettes, nos sacs a mains, nos masques blancs, nos perles, nos vrais faux cils… N’oublions jamais que nous sommes irrévérencieuses sainement parce que nous voulons plus de libertés et de bonheurs pour les autres comme pour nous-mêmes.

N’oublions jamais que le SIDA a emporté nombre de nos frères et de nos sœurs, mais n’oublions pas d’en faire, lorsque cela est possible, une source de sagesse. Nos disparus doivent nous porter et ne pas être nos chaînes. Ils sont les vents qui gonflent nos cornettes.

N‘oublions pas ce qu‘il y a de merveilleux chez l’autre derrière le masque de ses souffrances. Ne l‘oublions pas pour nous même.

Les nonnes du XXIème siècle que nous sommes ont, entre autre, pour tâche d’accueillir sans jugement ce que l’on voudra bien poser en elles. Ah! Si l’on pouvait en finir avec les culpabilités qui musellent les libertés merveilleuses qui dorment en chacun de nous... Quelqu‘un a dit : “Dieu est mort”. J’aimerais tant entendre : “ Le pécher est mort.”

Nous avons pour mission la joie. Nous sommes filles de joie, d‘enthousiasme et de fête. Nous sommes carnaval perpétuel.

N‘oublions pas le passé, ne refaisons pas les mêmes erreurs pour qu’un jour viennent des jours meilleurs. Il y a du sacré dans nos dérisions.

« Transfiguration de Thérèse »

 

Parce que, dans chacune de mes rides, s’affiche la vanité du pouvoir et se révèle l’illusion de l’éternité individuelle,

Parce que, dans les cicatrices du cœur, peuvent germer des torrents de tendresse au delà de l’effondrement narcissique,

Parce que, au début était le verbe, et que le verbe fut fait chair et  parce que nous savons tous que la parole libère,

 

Je vous appelle à répandre la parole, celle de l’amour  et de la vie. Votre parole, non celle d’autrui.

A apprendre à parler avec le cœur, dans l’illumination de la vie, de la joie, de la fête et de l’Indulgence Perpétuelle, afin de jeter une graine de lumière au sein des ténèbres.

 

Et c’est au grand Œuvre que je vous convie, au travail sur votre propre Alchimie, afin que vous même puissiez tout offrir sans rien perdre.

 

Extrait de la vision de Thérèse, vécue pendant le Solstice de l’été 1992 en l’enceinte sacrée d’un Cromlech des Causses.

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