La qualité des CD-r en question

 

 

 

  

« Mettez vos photos sur un support inaltérable ». Tout le monde a déjà vu au moins une fois cette publicité au sujet des CD-R, supposés pérenniser vos fichiers musicaux, vidéos ou autres.  

La plupart des fabricants ou distributeurs de cd-r indique que leur durée de vie est d’environ 100 ans mais des études tendent à démontrer que celle-ci serait moins longue : de 3 à 25 ans selon la qualité de fabrication du cd-r, la qualité de la gravure et l’utilisation qui est faite de votre galette.  

Il est donc important de rappeler certaines précautions :

 

1.- La qualité du support :  

Il est difficile de s’y retrouver dans la Jungle des fabricants et distributeurs de cd-r car il n’est pas rare qu’un distributeur achète ses disques à un fabricant, y appose son logo, puis achète une autre série à un autre fabricant.  

Les fabricants originels, titulaires de brevets de fabrication sont :  

Taiyo Yuden, Ricoh, TDK, Mitsui, Toatsu, Verbatim/Mitsubishi, Pionneer et Kodak.  

Acheter des cd-r estampillés par ces fabricants est donc un gage de qualité.  

D’autres fabricants paient des royalties aux membres de la première liste (Ritek ou lead data par exemple). Ils fabriquent des cd-r pour leur propre compte ou pour d’autres marques (ritek pourra fournir Traxdata ou philips).  

Il est possible d’avoir des infos sur le fabricant du cd-r en accèdant au code ATIP (pour les cd-r) ou ADIP (pour les cd-rw). des freeware comme DVD identifer pour les DVD ou Minfo pour les CD.  

Toutefois, il ne faut pas trop se fier à ces codes car souvent, le fabricant final n’est pas à l’origine de la fabrication de tous les composants.  

Donc, si vous achetez un cd-r TDK, Ricoh ou Verbatim, c’est un gage de traçabilité. Si vous prenez un Traxdata ou un noname c’est le contraire.  

Ceci ne signifie pas pour autant que la qualité sera différente.  

D’autres éléments entrent en ligne de compte : le substrat, la couche réflective et le colorant du substrat.  

Le substrat : l’idéal c’est, bien entendu des cd en verre mais là, pour un usage non professionnel, il ne faut pas trop y compter. Donc, nos cd-r sont composés de polycarbonate (en gros du plastoc à base de pétrole).  

La couche réflective permet, comme son nom l’indique, de réfléchir le laser qui va lire le CD. Au départ en or, elle est de plus en plus en argent, pour des raisons évidentes de prix. Or, il faut savoir que les disques disposant d’une couche en argent est moins longue que pour ceux disposant d’une couche en or.  

Le colorant : il est de trois sortes : Cyanine, PhtaloCyanine et AZO.  

Les CD-r à base de Cyanine seront Vert ou Vert/Bleu selon que la couche réflective sera en or ou en argent. Ils sont de mauvaise qualité et ne peuvent pas se conserver plus de dix ans.  

Ceux à base de PhtaloCyanine voire d’Advanced PhtaloCyanine seront Or ou jaunes. Ils sont de bonne qualité et devraient théoriquement se conserver 100 ans.  

Enfin, les Verbatim à base de AZO sont gris-bleu et peuvent également se conserver 100 ans mais sans égaler les cd-r à base de phtalocyanine.

Pour avoir accès à cette information vous pouvez utiliser les outils d'analyse de NERO :

Quelques prix comparatifs de cd-r 80 minutes au 01/04/2004 (à l'unité dans une boite de 25) :

TDK : 1.08 € 

Verbatim : 0.44 €

Hi space : 1.28 €

MAM : 1 €

Sans marque : 0.60 €

Toutes ces durées sont théoriques car entre en ligne de compte la gravure.

 

 

2.- La qualité de la gravure.  

Alors que les cd audio manufacturés sont pressés, vos cd-r sont brûlés par un laser, ce qui explique que leur conservation soit plus problématiques.  

Si la gravure est mal faite vous risquez non seulement, dans le pire des cas, de rendre votre cd-r illisible, mais également, et c’est un effet moins connu, de limiter drastiquement sa durée de vie.  

Entre en jeu le fameux taux de bler :  

Le taux d'erreurs sur les blocs (bler) est une mesure importante de la qualité d'un CD. Plus ce taux est faible, meilleures sont la fiabilité et la précision d'accès aux données enregistrées, qu'elles soient informatiques ou musicales. Tous les disques contiennent des erreurs, même les CD-ROM et les disques de musique, mais c'est l'ampleur de ces erreurs qui distingue les bons des mauvais. Le taux d'erreurs sur les blocs constitue donc un moyen quantifiable de déterminer la qualité tant des CD-R que des enregistreurs dans lesquels ils sont utilisés.  

Le taux de bler maximum au-delà duquel votre disque est niqué est de 220 pour les CD-r de classe 3, 4 et 5 . Il faut savoir que ce taux s’accroît avec le temps et on considère qu’à un taux de bler de 50, un disque est en milieu de vie.  

Ce taux dépend, bien entendu, de la qualité originelle du cd-r (le bler des disques à base de phtalocyanine est moins élevé que ceux à bases de cyanine.

 

De même moins la vitesse de gravure est élevées et moins le bler de départ le sera.  

Aussi je vous conseille une vitesse de 4 X pour les Vidéo CD, les CD audio et de 8 X maxi pour les Cd-ROM. C’est à vous de voir.  

Par contre, une vitesse de 1 ou 2 X n’est pas conseillée car le disque n’a pas sa vitesse d’équilibre et il peut aussi y avoir des erreurs d’écriture.  

Pour les DVD, mieux vaut graver à 1 X.  

Je vous conseille également de demander au soft de gravure, si c’est possible, de calibrer le laser.  

Alors que la qualité de fabrication du cd-r donne une durée théorique de 10 à 100 ans, après la phase gravure, il ne lui reste plus qu’une durées théorique de 3 à 25 ans environ.  

Ceci dit, il ne faut pas perdre de vue que comme les pots de yaourt, les cd-r vierges ont une date de péremption au-delà de laquelle ils sont inutilisables (enfin, vous pouvez toujours essayer de les graver si les disques ne se sont pas collés entre eux).  

Il ne faut donc pas stocker les cd vierges trop longtemps avant de les graver car ils s’usent plus vite vierges que gravés.

Vous pouvez analyser l'état de votre disque avec les outils d'analyse de NERO :

Ou, pour les DVDs vous pouvez utiliser DVDinfo Pro :

 

 

3.- L’utilisation :  

Là encore l’utilisation qui sera faite de votre cd-r sera sélective. Bien entendu, je n’ai pas besoin de vous dire qu’il ne faut pas les rayer, mettre du Nutella dessus, les faire chauffer. C’est évident.  

Par contre, il faut aussi éviter d’écrire sur la partie supérieure, coté étiquette, car, paradoxalement, c’est la partie la plus fragile car car protégée par une simple couche de laque. Utilisez donc des stylos spéciaux pour cd-r (TDK en fournit). Ne collez pas d’étiquette et n’utilisez pas d’alcool.  

Pour leur conservation, il faut savoir que les cd-r se conservent à l’abri de la lumière et du soleil, à une température entre  5 et 23 ° C  (si possible entre 16 et 20 °) et une humidité de 30 à 50 %.  

Pas de sauts de températures supérieurs à 4 ° par heure.  

La température inadaptée cause la dégradation du substrat et rend les pistes illisibles.  

Les UV et les infra rouges dégradent également le substrat (perte de transparence) et de la réflectivité.  

L’humidité et la pollution dégradent les couches et pourrissent le substrat.