Léo Gimié

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Un peu d'histoire


Léopold Gimié dit Léo Gimié (1903 - 1943), est un radiotélégraphiste de l'aviation civile, équipier de Jean Mermoz.

D'abord radiotélégraphiste dans la Marine nationale, il entre à la Compagnie générale aéropostale en 1927, d'abord au sol puis comme radionavigant.

Pendant la Grande guerre, les militaires souhaitent organiser les liaisons à l'intérieure de l'Afrique française entre l'Algérie et l'AOF.

Des missions terrestres sont entreprises pour trouver les routes les mieux adaptées et tester les matériels (missions médiatisées à l'image de la Croisière Noire qui sera financée par André Citroën plus tard en 1924).

Les constructeurs testent des véhicules à chenilles ou à roues multiples d'une grande autonomie et capables de transporter des charges lourdes dans les zones difficiles, sablonneuses ou montagneuses du Sahara.

En parallèle, le transport aérien se développe et devient, pour le courrier, un concurrent imbattable. Le premier courrier aérien relie Ouargla à In Salah le 14 mars 1918, en 31 heures avec 3 escales. A partir de là l’auto et l’avion vont s’entraider de façon très logique : les camions reconnaissent les itinéraires, transportent les fûts d’essence et tout le matériel indispensables aux étapes, repèrent et balisent les terrains d’atterrissage éventuels.


La croisière noire

Dès la fin de 1918 seront ainsi lancés des raids de reconnaissance mi-aérienne, mi-automobile. Les véhicules du train préparent l’arrivée des avions.

Le plus souvent le matériel et les véhicules sont acheminés par voie ferrée le plus loin possible.

En fait il n’y a que deux lignes possibles : Oran-Colomb Béchar inaugurée le 21 avril 1906, et Philippeville-Touggourt achevée le premier juin 1914.

Les deux autres lignes de pénétration ne seront ouvertes que plus tard : Blida-Djelfa en 1921 et Oujda-Colomb-Béchar en 1941.


La mission terrestre Laperrine, par exemple, menée entre décembre 1919 et janvier 1920, reliera Touggourt et Tamanrasset. Elle équipera les postes de Tiguelmine, Arak, Tesnou et In Ekker de dépôts divers, d'ateliers de réparation et surtout de postes de TSF qui permettront de sécuriser la navigation aérienne.


Les 3 premiers avions atterriront à Tamanrasset le 14 février 1920.

En fait ce n'est pas avant 1924 que l'on commencera à croire possible la création d’un service régulier de transport de personnes et de courrier entre l’Algérie et l’A.O.F.



A partir de 1927 et jusqu'en 1935, les civils vont donc poursuivre et développer les premières avancées militaires.

En 1929, en équipage avec Henri Delaunay et le navigateur Jean Dabry, sur" l'Oiseau blanc" No 2, il s'écrase au sol à Istres à l'atterrissage.


Les 11 et 12 avril 1930, avec Jean Mermoz comme pilote et Jean Dabry comme navigateur, sur Latécoère 28 à flotteurs et moteur Hispano-Suiza de 600 chevaux, il participe au record du monde de distance en circuit fermé pour hydravion (4 345 km en 30h25 de vol), reprenant le titre aux Américains B.J. Connell et H-C. Rodd (2 525 km, le 16 août 1927).


Peu de temps après, les 12 et 13 mai 1930, le même équipage effectue, la première traversée postale de l'Atlantique Sud.

Le 13 janvier 1943, pendant la seconde Guerre mondiale, il est tué dans un accident aérien à l'atterrissage à Aguel'hoc dans le Sahara.

Une plaque en marbre due à l'initiative de l'ingénieur radio Faurous et de l'« Association des Professionnels Navigants de l'aviation civile » rappelle que Léo Gimié fut un des premiers radionavigants de l'aviation civile française.


La Compagnie Générale Transsaharienne (CGT), par exemple, qui, dès l'origine, avait pour but la création de liaisons aériennes entre l'Algérie et l'Afrique Noire, va s'appliquer de son côté à l'établissement d'une infrastructure terrestre (la Route transsaharienne avec ses célèbres "Bidons"), sans laquelle une ligne aérienne ne pouvait fonctionner au Sahara.

C'est son organisation automobile, son réseau radio et ses postes de ravitaillement qui permettront à la Compagnie de créer, pendant l'hiver 1933-34, le premier service aérien transsaharien régulier.

On peut imaginer l'importance de la coordination d'activités multidisciplinaires pour mener à bien de tels projets


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