La loi du 2 juillet 1975 sur les partis politiques dit : "L'existence et la pluralité des partis politiques sont des éléments essentiels de l'ordre démocratique de l'Autriche. La fondation de partis politiques est libre, tant que rien d'autre n'est stipulé au niveau constitutionnel. Leur activité ne peut être soumise à aucune restriction due à des réserves juridiques quelconques."
Cinq partis siègent actuellement au Parlement autrichien. Cliquez sur les logos pour visiter leurs sites officiels ou sur les liens simples pour lire leur histoire en français :
Freiheitliche Partei Österreichs (FPÖ) |
Bündnis (für die) Zukunft Österreich(s) (BZÖ) |
Die Grünen (Die Grünen) |
Österreichische Volkspartei (ÖVP) |
Sozialdemokratische Partei Österreichs (SPÖ) |
Historique :
Les partis de masse des démocraties modernes, avec un appareil et un personnel "professionnel" sont apparus dans le dernier tiers du XIXème siècle. Les premiers furent les sociaux-démocrates. Ils s'agissait alors d'exprimer des visions du monde
qui se concurrençaient. Ainsi, se constituèrent dans l'Autriche-Hongrie trois "camps" dont l'héritage se prolonge jusqu'à la Seconde République : chrétien-sociaux, sociaux-démocrates et national-libéralisme.
Sous la Première République, le conflit culmina lors de la guerre civile de 1934 avec l'interdiction du Parti Socialiste Ouvrier, et l'instauration d'un régime autoritaire soutenu par le "camp" catholique. Après la dictature Nationale-socialiste, les partis (re)fondèrent (comme en 1918) une République.
Les leaders des grands partis ÖVP (Österreichische Volkspartei) et SPÖ (Sozialdemokratische Partei Österreichs) optèrent pour une coopération pragmatique (große Koalition).
Des visions du monde émergèrent donc des partis d'intégration de masse (Volksparteien), qui recherchèrent en premier lieu la victoire électorale et rapprochèrent leurs programmes. Le confort général croissant, le déclin du sentiment d'appartenance sociale à une classe ou une communauté religieuse (causes de conflits antérieurs), ainsi que le recul de couches sociales paysannes et ouvrières au sein de l'ÖVP et du SPÖ atténuèrent la polarisation idéologique. Les "classes" moyennes prirent une part plus importante dans la base militante et électorale de l'ÖVP et du SPÖ.
L'essor économique et la stabilité sociale de la Seconde République profitèrent dans un premier temps aux grands partis : pendant les années 60 et 70, ils atteignirent régulièrement 90 % des voix à eux deux.
En 1990, leur pourcentage chuta à 75 %. La révélation de corruptions et le doute croissant quant à leur capacité à résoudre les problèmes politiques actuels renforcèrent l'esprit critique et la volatilité de l'électorat (17% en 1990 et 19% en 1994). Un nouveau parti, l'Alternative Verte (Die Grünen), a réintroduit des thèmes délaissés (environnement) dans le débat politique et est représentée au parlement depuis 1986.
Le "petit" parti FPÖ (Freiheitliche Partei Österreichs) acquit une dimension
de parti protestataire avec 22,6 % des voix en 1994. Le parti du Forum Libéral (
Liberales Forum) est né de sa scission en 1993 et le Bündnis für die Zukunft Österreichs (BZÖ) d'une nouvelle scission en Mars 2005.
La critique envers les grands partis tient au fait que l'Autriche est le prototype d'une république des partis. Le nombre de militants de l'ÖVP et du SPÖ est parmi les plus importants au monde. Les partis ne sont pas présents qu'au Nationalrat et au gouvernement, mais aussi dans l'administration, les chambres de commerce et d'industrie, la radio d'état, les entreprises nationalisées et le système scolaire.
Comme la démocratie médiatique aiguise la campagne électorale, les militants ont perdu de leur influence directe.
© éric alglave 2001/2005