L'Europe de Joschka Fischer

Je reproduis ici une interview accordée par le ministre des affaires étrangères cinq jours après son discours du 12 mai 2000 à l'Université Humbolt de Berlin :

Fischer : Das deutsche Interesse ist im europäischen aufgehoben. Genau deshalb sind wir doch die großen Gewinner der europäischen Integration.
(...)
SPIEGEL : Die Schwäche des Euro hat auch damit zu tun, dass die europäische Integration allenfalls halb gelungen ist.

Fischer : Die Währung symbolisiert auch politische Macht, sie ist eine der drei Kern-Souveränitäten. Und selbstverständlich haben wir mit der Übertragung der Währungssouveränität auf die Europäische Zentralbank erst einen halben Schritt gemacht. Die zweite Hälfte des Schrittes, die politische Integration, steht noch vor uns. Dennoch gibt es keinen Grund zu Pessimismus.

SPIEGEL : Wie soll denn Europa in Ihrer optimistischen Sicht nach der Osterweiterung verfasst sein?

Fischer : Wir werden aus dem Europa der 15 langfristig ein Europa der 27, wenn man weit voraussieht gar der 30 Mitgliedstaaten innerhalb von 10, 15 Jahren bekommen. Im Rahmen des heute existierenden Institutionengefüges würde dieses Europa kaum handlungsfähig sein, es würde erodieren. Die Konsequenz aus meiner Sicht ist ­ wir reden jetzt über die langfristige Perspektive ­ die Herstellung einer souveränen europäischen Demokratie, die volle Parlamentarisierung.

SPIEGEL : Wie soll dieser nächste Schritt aussehen?

Fischer : Es ist nicht der nächste, sondern der langfristig letzte. Es soll ein echtes Parlament sein, ein Zweikammern-Parlament, in dem die Nationalparlamente mit integriert sein müssen. Europa kann nur durch einen Verfassungskompromiss, nur durch eine Souveränitätsteilung zwischen Nationalstaat und der Europäischen Union entstehen. Die Sprachgrenzen, die unterschiedlichen Kulturen und Nationen bleiben ja bestehen.

SPIEGEL : Wie wollen Sie denn die nationalen Parlamente und das Europa-Parlament in Harmonie bringen?

Fischer : Die Nationalstaaten werden entweder durch einen direkt gewählten Senat oder aber durch eine Staatenkammer analog dem Bundesrat repräsentiert. Da gibt es unterschiedliche Optionen. Jedenfalls wird die volle Parlamentarisierung langfristig die Antwort auf das Europa der 30 sein. Alles andere hat Funktionsprobleme, die auf Dauer nicht zu beheben sein werden.

SPIEGEL : Wird es auch eine europäische Regierung mit entsprechender Macht geben?

Fischer : Sicher. Der entscheidende Schritt wird ein Verfassungsvertrag sein, die Überführung der europäischen Verträge in eine Konstitution. Deren Kern wird die Regelung des Verhältnisses einer europäischen Föderation zu den Nationalstaaten sein.

SPIEGEL : Wie soll das aussehen?

Fischer : Europa soll sich konzentrieren auf die Kernsouveränitäten: innere Sicherheit, äußere Sicherheit, Währungssouveränität und alles, was nur auf europäischer Ebene gelöst werden kann. Der Rest sollte den Nationalstaaten bleiben. Man kann diese Regierung aus der heutigen Kommission fortentwickeln und etwa einen Präsidenten direkt wählen lassen. Man kann aber auch die Regierung aus dem Europäischen Rat bilden, der auf Dauer agiert, nicht mehr ad hoc zusammentritt.

F. : L'intérêt de l'Allemagne est englobé dans celui de l'Europe. C'est précisément pourquoi nous sommes les grands gagnants de l'intégration européenne.
(...)
SPIEGEL : La failblesse de l'Euro est aussi liée au fait que cette intégration européenne n'est qu'à moitié accomplie.

F. : La monnaie symbolise aussi la puissance politique. Elle est l'une des trois grandes souverainetés. Et il est évident qu'avec le transfert de la souveraineté monétaire à la Banque Centrale Européenne nous n'avons fait qu'un premier pas. Le second, l'intégration politique, nous attend encore. Mais il n'y a pas de raison de désespérer.

SPIEGEL : A quoi devrait donc resselmbler l'Europe, selon votre visoin optimiste, après son élargissementr ?

F. : A long terme, l'Europe des Quinze deviendra l'Europe des Vingt-Sept, voire des Trente en l'espace de 10, 15 ans. Dans le cadre institutionnel actuel une telle Euriope serait à peine viable. La conséquence est selon moi (nous parlons de perspective à long terme) la création d'une démocratie européenne totalement parlementarisée.

SPIEGEL : A quoi ressemblera ce prochain pas ?

F. : Ce ne sera pas la prochaine étape, mais la dernière dans longtemps. Il devra y avoir un véritable parlement, composé de deux chambres, et dans lequel les parlements nationaux devront être intégrés. L'Europe ne pourra naître que par un compromis constitutionnel, un partage de souveraineté entre Etat-nation et Union Européenne. Car les barrières linguistiques et les nations subsisteront.

SPIEGEL : Comment comptez-vous harmoniser les parlements nationaux et le parlement européen ?

F. : Les Etats-nations seront représentés soit par un Sénat soit par une Chambre des Etats analogues au Bundesrat. Il y a plusieurs possibilités. Quoiqu'il en soit, la parlementarisation complète sera la réponse à long terme de l'Europe des Trente. Les autres solutions présenteraient des problèmes de fonctionnement insolubles.

SPIEGEL : Y aura-t-il aussi un gouvernement européen avec un réel pouvoir ?

F. : Assurément. L'étape décisive sera un traité constitutionnel qui rassemblera les différents traités européens en une constitution. Son coeur en sera la définition du rapport entre la fédération européenne et les états-nations.

SPIEGEL : C'est-à-dire ?

F. : L'Europe doit se concentrer sur les grandes souverainetés : sécurité intérieure et extérieure, monnaie et tout ce qui ne peut être résolu qu'à l'échelon européen. Le reste devrait rester l'apanage des états-nations. On peut constituer ce gouvernement à partir de l'actuelle Coimmission et, par exemple, élire directement un président. On peut aussi le former à partir du Conseil Européen qui agit plus dans la durée que sur l'actualité brûlante.

Das Gespräch führten die Redakteure Jürgen Hogrefe und Gerhard Spörl.

© DER SPIEGEL 20/2000

Interview : Jürgen Hogrefe et Gerhard Spörl.

© DER SPIEGEL 20/2000

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