LES INSTITUTIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES

1°) La Sécurité Sociale :

Le principe de la Sécurité Sociale (die Sozialversicherung) en RFA est comparable à celui de la France ; il repose sur une assurance obligatoire qui couvre quatre familles de risques :
- l'assurance-maladie (die Krankenversicherung) ;
- l'assurance-accident (die Unfallversicherung) ;
- l'assurance-retraite (die Rentenversicherung) ;
- l'assurance-chômage (die Arbeitslosenversicherung).

A cela s'ajoutent les diverses aides et allocations (familiales, logement, etc.) qui sont versées, selon les cas de figure, par l'état fédéral ou les Länder (voire les communes).

Enfin, tout comme en France, l'assurance-automobile, l'assurance-habitation ou l'assurance-vie relèvent de l'assurance privée.

2°) L'économie sociale de marché :

Dans la foulée des démantèlements de Conglomérats de l'immédiat après-guerre (dont le puissant Konzern de chimie I.G. Farben qui fut scindé en BASF, Bayer et Hoechst), la RFA adopte le principe lancé par Erhard : l'économie sociale de marché (die soziale Marktwirtschaft).
- Comme son nom l'indique, il s'agit d'un système économique dont le fondement est le marché, c'est-à-dire le mécanisme de l'offre (das Angebot) et de la demande (die Nachfrage) et le libre jeu des échanges des biens et des marchandises (der Freihandel).
- Mais, l'Etat entend jouer un rôle de régulateur (contrôle des situations de monopole, libre concurrence, etc.) dans l'intérêt de la population.

Si la formule est originale elle n'est donc pas sans rappeler l'économie "mixte" à la française, basée elle aussi sur un capitalisme que régulent les interventions de l'Etat.
Depuis le début des années 1980, la montée de l'idéologie libérale (arrivées au pouvoir de Reagan aux USA, Thatcher en Grande-Bretagne et Kohl en RFA) a quelque peu écorné le modèle allemand et les privatisations de secteurs publics concurrentiels (Lufthansa, Deutsche Telekom, etc.) ont réduit le pouvoir d'intervention et de régulation de l'Etat.

3°) La Cogestion :

En RFA, l'organisation du travail et des rapports entre les partenaires sociaux sont inscrits dans le principe du droit à la cogestion des entreprises (das Mitbestimmungsrecht) entre employeurs et employés.
Chaque entreprise de plus de cinq salariés est donc gérée par un comité directeur (der Vorstand) de trois membres et un conseil de surveillance (der Aufsichtsrat) de onze membres désignés comme suit :
- quatre représentants patronaux + un représentant extérieur à l'entreprise ;
- quatre représentants syndicaux + un représentant extérieur à l'entreprise ;
- un membre indépendant élu avec l'accord des dix autres.

La gestion paritaire des conditions économiques du travail fait l'objet de conventions collectives (die Tarifverhandlungen) qui sont signées chaque année entre les partenaires sociaux. Face à la Fédération des Patrons Allemands (le B.D.A., Bund Deutscher Arbeitgeber), la Confédération des Syndicats Allemands (le D.G.B., Deutscher Gewerkschaftsbund), forte de ses 6 à 8 millions d'adhérents, est un interlocuteur de poids, lors des négociations salariales notament.

L'équilibre des forces, imposé par la cogestion, est donc pour beaucoup dans le fameux "consensus social" à l'allemande.

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(c) eric alglave 2000

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