the general

L'histoire : 2ème partie (2ème jour)

Le lendemain matin, changement de décor sans surprise : nous retrouvons le Numéro Deux dans la salle du Conseil. Il déjeune toujours d'un grand verre de lait (que lui sert le Majordome nain) et répond toujours aussi servilement, mais d'une voix moins inquiète, à l'appel ses supérieurs.

La surprise vient de l'arrivée du " vilain complice" de l'épisode : le jeune Numéro Douze vient au rapport. Le médecin s'occupe de la "thérapie" du Professeur ; il souhaite l'avis du N°2.
A ce propos, le N°12 tient à faire connaître son opinion sur l'expérience en cours :

N°12 : Frankly sir, I think we're going the wrong way about it with him, sir.
N°2 : You mean about the Professor ?
N°12 : We indulge his idioties far too much. He's a crank and should be treated as such.
N°2 : You think so ?
N°12 : I know he's the corner stone of speed learn, but...
N°2 : Yes ?
N°12 : I can't help feeling he's a troublemaker. And he attracks troublemakers.
N°2 : How long have you been with us, N°12 ?
N°12 : Me sir ? Quite a long time, sir.
N°2 : But obviously not long enough.
N°12 : Yes sir. Sorry sir.
N°2 : N°12 ! Your opinions about the Professor should be carefully guarded.
Franchement monsieur, je pense que nous faisons fausse route en ce qui le concerne.
Vous parlez du Professeur ?
Nous lui tolérons bien trop d'incartades. C'est un instable qui doit être traité comme tel.
Vous croyez ?
Je sais qu'il est la pierre angulaire de l'apprentissage accéléré, mais...
Oui ?
Je ne peux m'empécher de penser que c'est un fauteur de trouble et qu'il attire les fauteurs de troubles.
Depuis combien de temps êtes-vous parmi nous, N°12 ?
Moi ? Depuis relativement longtemps, Monsieur.
A l'évidence pas assez.
Oui, Monsieur. Désolé, Monsieur.
N°12 ! Vous devriez surveiller plus attentivement vos propos concernant le Professeur.

Le N°2, dont nous venons de redécouvrir le ton cassant qu'il adopte avec ses subordonnés pour évacuer la tension accumulée auprès de ses supérieurs, va maintenant passer ses nerfs en salle de contrôle. Il demande tout d'abord à observer le Professeur ("section thirty-two, sound and vision"). Celui-ci travaille dans son bureau, puis on l'emmène faire une "petite sieste", tandis qu'un "infirmier" confisque ses notes et les passe à la moulinette d'une machine électronique - ancêtre du scanner - qui numérise toutes les informations.

Il demande ensuite à visionner le séminaire d'art plastique ("section 39, sound and vision"). Ce cours est animé par la femme du Professeur.
A la surprise du N°2, le Prisonnier participe à la séance. Il attire l'attention de la femme du Professeur dans le but de tester sa position dans le Village. Les propos sont évidemment très ambigüs, voire insolents à la fin de la scène :

Professor's wife : Can I help you ?
N°6 : I don't know. Can you ?
Professor's wife : Finding things a bit strange ?
N°6 : That is the trouble. I can't find anything at all.
Professor's wife : What exactly are you looking for ?
N°6 : What are we all looking for ?
Professor's wife : Well, let's see. That gentleman over there. What do you think he's doing ?
N°6 : Tearing up a book.
Professor's wife : He's creating a fresh concept. Construction arises out of the ashes of destruction. And that woman ?
N°6 : Standing on her head ?
Professor's wife : She's developing new perspective.
N°6 : Really ? Him ?
Professor's wife : He's asleep. One learns when the mind wants to. Not at set times.
N°6 : Is that what your husband believes ?
Professor's wife : It's self evident, surely. What's your subject ?
N°6 : What's yours ?
Professor's wife : Mine ? Modern art.
N°6 : Really ? What do you think of this ? (showing a portrait of her wearing a military uniform)
Professor's wife : Not altogether flattering. So, art's your subject too ?
N°6 : No, no. Military history. Generals and that kind of thing.
Professor's wife : I'm afraid you may be wasting your time.
N°6 : What a pity. I understood that your husband was quite an authority on the subject...
Professor's wife : He may be. But I'm not.
(She destroys the drawing)
N°6 : Oh ! "Creation out of destruction" ?
Puis-je vous aider ?
Je ne sais pas. Le pouvez-vous ?
Vous trouvez les choses un peu étranges ?
C'est le problème. Je ne trouve rien du tout.
Que cherchez-vous exactement ?
Que cherchons-nous tous autant que nous sommes ?
Voyons voir. Ce monsieur là-bas. Que pensez-vous qu'il fasse ?
Il déchire les pages d'un livre.
Il est entrain de créer un concept neuf : la construction surgit des cendres du détruit. Et cette femme ?
Elle se tient sur la tête.
Elle développe un nouveau regard sur le monde.
Vraiment ? Et lui ?
Il dort. On n'apprend que lorsque l'esprit le veut bien. Pas à heure fixe.
C'est ce croit votre mari ?
Mais c'est évident ! Quel est votre matière ?
Quelle est la vôtre ?
La mienne ? L'art moderne.
Vraiment ? Alors que pensez-vous de ceci ? (montrant un portrait d'elle en uniforme militaire)
L'ensemble n'est pas très flatteur. Ainsi l'art est aussi votre matière ?
Non, c'est l'histoire militaire. Les généraux, ce genre de chose.
J'ai peur que vous ne perdiez votre temps.
Comme c'est dommage. J'avais cru comprendre que votre mari était une autorité en la matière...
Lui peut-être mais pas moi.
(Elle déchire le "portrait")
Oh ! "La création qui nait de la destruction" ?

Malheureusement, le Prisonnier - même si la dernière pointe perfide l'a soulagé - n'en a pas appris plus sur le Général ou le Professeur. Il quitte le jardin du cours d'art plastique et part fouiller la maison du couple enseignant. Il y est surpris dans le salon par la maitresse de maison, alors qu'il vient de découvrir une série de bustes représentant différents Numéros Deux. Elle lui demande en vain de partir. C'est alors que le N°2 fait une entrée théâtrale au moment où le Prisonnier dévoile son buste :

N°2 : Really not a bad likeness, is it ?... Are you playing truant ?
P. : Doing a little homework...
Pas mauvais la ressemblance, non ?... Vous séchez les cours ?
Je fais un peu de travail à la maison...

La femme du Professeur tente de se justifier. Le N°2, suivi d'un médecin, l'interrompt :

N°2 : You don't have to explain, my dear. N°6 and I are old friends. I can recommend him as a thoroughly zealous student with a tendency to overdo it.
P. (Seeing the Professor laying in bed behind N°2) : How's the Professor ? Cooperating ?
Doctor : I've given him some sedation.
P. : Has he been overdoing it too ?
N°2 : Probably a bit excited... you know your husband, my dear. This speed learn. He's as enthusiastic as a child.
P. : Now he's sleeping like a babe.
Doctor : He's not to be disturbed.
P.(picking up a stick) : I wouldn't dream of it.
Vous n'avez pas à vous justifier ma chère. Le N°6 et moi sommes de vieux amis. Je vous le recommende comme un étudiant fort zélé. Avec une tendance à en faire trop.
(Apercevant le Professeur allité dans la chambre derrière le N°2 :) Comment va le Professeur ? Coopératif ?
Je lui ai donné un sédatif.
Il en a trop fait, lui aussi ?
N°2 : Probablement un peu de surmenage. Vous connaissez votre mari, ma chère. Cet enseignement accéléré. Il est aussi excité qu'un gamin.
Et maintenant il dort comme un bébé.
Il ne doit pas être dérangé.
(S'emparant d'une canne :) Je n'y songeais même pas.

Le Prisonnier se fraie alors un passage dans la chambre. Il regarde le patient endormi et lui assène un violent coup de canne sur le crâne. Nous découvrons qu'il ne s'agissait que d'un mannequin de cire ! Sarcastique, il commente :
"You should take greater care of him, madam. He's gone to pieces !" ("Vous devriez prendre plus grand soin de lui, madame. Il part en morceaux !").
Le N°2, pensant conserver un avantage sur son adversaire, annonce que, dans ces conditions, le marché "magnéto contre liberté" est annulé ; mais le Prisonnier, lui lançant l'appareil à la figure, réplique qu'il n'en a plus besoin. Et il s'en va, concluant ironiquement : "Best of luck with your exams !" ("Bonne chance pour vos examens !")

Le soir venu, le Prisonnier regagne sa maison, tandis que les Villageois paradent bruyamment dans les rues, fêtant les résultats (excellents - tout le monde obtient "100% de bonnes réponses" !) des examens.
Les plombs sautent et le téléphone sonne presque simultanément. C'est le service d'entretien qui lui annonce l'arrivée imminente d'un réparateur. Au cas où il l'aurait oublié, le Prisonnier est toujours sous étroite surveillance !

Il s'agit en fait d'un incident orchestré par le dissident (?) N°12 pour pouvoir entrer discrètement en contact avec le N°6. Il lui propose de pirater la prochaine émission télévisée du Professeur et de diffuser le message entendu sur le magnéto. Le Prisonnier accepte et le N°12 lui remet un stylo contenant un enregistrement miniaturisé, ainsi qu'un laissez-passer pour les studios...

La suite :

The General (3ème partie)

Les images :

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Les notes:

Douze : Ce nombre semble bien être celui de la trahison pour le N°6, qui se fait doubler (12 = 2 x 6) une nouvelle fois !

Choses étranges : Chacun joue sur les mots. La femme du Professeur donne un cours d'art moderne, censé familiariser avec l'étrange. Le Prisonnier pense bien entendu à toutes les bizarreries concernant le Général.

(c) Mathieu Robart

The General (3ème partie)

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Texte : (c) eric alglave 1999
Images : (c) ITV/Polygram Video