the general
L'histoire : 3ème partie (3ème jour)
Seul le Professeur ne peut partager cette excitation puisque nous le voyons dans son lit, manifestement sous sédatif. Et lorsque sa femme, inquiète pour sa santé, demande au médecin si son mari sera capable de tenir son cours, le médecin répond qu'il sera non seulement "capable" mais aussi "d'accord" pour faire cours.
Le Prisonnier, revêtu de la tenue de rigueur pour les membres du Conseil - gants blancs, haut de forme, redingote et lunettes de soleis noirs - se faufile à l'intérieur du bâtiment administratif grâce au passe que lui a fourni le N°12.
N°12 : (...) The miniaturised course can be projected through the sublimator at a speed thousands of times faster than the eye can record. It is imposed directly onto the cortex of the brain and is with occasional boosts virtually indelible...
N°2 : Thus for the theory. And now the practice... |
(...) Le cours miniaturisé peut être projeté à travers le sublimateur à une vitesse des milliers de fois plus rapide que l'oeil ne peut enregistrer. Il est imprimé directement dans le cortex cérébral et après quelques stimulis occasionnels, il devient virtuellement indélébile...
Voilà pour la théorie. Et maintenant passons à la pratique... |
Pendant ce temps, et après avoir déjoué la vigilance de deux gardes qui patrouillent dans les couloirs
, le Prisonnier prend la place du technicien chargé de mettre en place - sous les yeux du N°6 - le message subliminal qui sera diffusé en même temps que la leçon du jour.L'interrogatoire qui s'ensuit - mené, pour la forme, par le N°12 - ne donne évidemment rien :
N°12 : Who were they, N°6 ? Who let you in ? What are their names ? There's an organisation, isn't there ? Who's the head man ?
N°6 : Santa Claus ! N°2 : He won't tell you anything. He's a trained conspirator. Very hard man. (To the P.) This reactionnary drivel, which you were on the point of sending out to our consentious students : "the freedom to learn, the liberty of making mistakes..." Old fashioned slogans ! |
Qui sont-ils ? Qui vous a laissé entrer ? Quels sont leurs noms ? Il s'agit d'une organisation, n'est-ce-pas ? Qui en est le chef ?
Le Père Noël ! Il ne vous dira rien. C'est un conspirateur entraîné. Très fort. (Au P.) Ce fatras réactionnaire que vous étiez sur le point de diffuser à nos consciencieux étudiants : "liberté d'apprendre, droit de faire des erreurs..." Des slogans ringards, ça ! |
Le N°2 décide alors de confronter le Prisonnier à la puissance de déduction du Général, qu'il prétend infaillible. De lui il apprendra les noms des conspirateurs et , jetant un regard inquisiteur vers le N°12, des complices du N°6 au sein de la Commission de Contrôle.
Le N°2, le N°12 et le N°6 se rendent donc au bureau du Professeur qui termine juste de taper un nouveau cours. Le N°2 lui dicte les questions qu'il veut poser au Général :
N°2 : Point one : A traitor in the Village. Point two : Security-pass discs were issued to N°6. Point three : Access to these is through... through where ? (Looking suspiciously at N°12 :) Through where ? N°12 : Administration, Sir. |
1er point : un traitre au Village. 2ème point : disques d'accès au contrôle de sécurité fournis au N°6. 3ème point : fournis par qui ? (suspicieux, au N°12 :) Par qui ? L'Administration, Monsieur. |
La liste des questions est ensuite passée dans une sorte de scanner qui transforme le document papier en une bande de plastique perforée.
Le Professeur écarte alors solennellement un rideau et dévoile l'identité du fameux Général : il s'agit d'un gigantesque ordinateur !
Mais le Prisonnier comprend rapidemment tout le parti qu'il peut tirer d'une telle machine. Il propose de poser au "Général" une question à laquelle personne - ni homme, ni machine - ne peut répondre.
Malgré sa puissance de calcul, le "Général" est incapable de résoudre le problème formulé par le N°6. Il se met rapidement à fumer et à dégager des étincelles. Le Professeur, affolé, se rend auprès de sa machine et manipule divers manettes et curseurs, sans résultat. Il tente d'extraire de son logement la mémoire centrale de l'ordinateur, mais une terrible décharge électrique le foudroie sur place ainsi que le N°12 qui est intervenu pour tenter de le décoller de la machine survoltée...
Cette fois encore, et pour la deuxième fois face à CE Numéro Deux, le Prisonnier a gagné !
Conclusion :
Il convient de tirer deux enseignements (!) de cet épisodes optimiste :
Les images :
Cliquez sur l'image pour revenir au texte. A traitor in the Village !
Ladies and Gentlemen... The General ! What is the question ?Les notes:
: en anglais "able" et "willing" sont deux mots que l'on trouve dans l'expression courante "willing and able" - signifiant qu'on peut et qu'on veut bien faire quelque chose - et qui est ici inversée et dissociée pour en faire ressortir le sens premier : la LIBERTE de faire ce qu'on veut quand on le veut et ce qu'on peut quand on le peut est interdite au Professeur - puisqu'il est drogué - et à ses "élèves" - puisqu'ils sont conditionnés mentalement.
: leur tenue militaire - on dirait des MP américains - renforce l'atmosphère oppressante que fait régner le N°2, qui apparait de plus en plus totalitaire et paranoïaque : il veut TOUT le pouvoir, c'est-à-dire le contrôle des corps et des esprits.
ni homme, ni machine : la question posée (WHY ? c'est-à-dire pourquoi ?) montre une nouvelle fois la portée philosophique de cette série hors du commun. Il s'agit ni plus ni moins de la question existentielle du sens de la vie : Pourquoi sommes-nous sur terre ? Pourquoi vivons-nous ? Une telle question est bien évidemment insoluble...
Texte : (c) eric alglave 1999
Images : (c) ITV/Polygram Video